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Que sont-ils devenus

Thérèse Taba : une riche expérience de comédienne au service de la jeune génération

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« Tété », « Maman Tété », « Maman Té », « La Vieille Mère ». Ce sont là quelques-uns des petits noms affectueux utilisés, pour désigner Thérèse Taba, l’une des pionnières du théâtre et du cinéma ivoiriens. On peut le dire sans risque d’être démenti : cette doyenne reste incontestablement l’une des figures emblématiques du théâtre africain. A la vérité, son amour pour le théâtre et le cinéma n’est pas un fait du hasard. Il remonte à sa tendre enfance. Elle avait des prédispositions naturelles pour faire le théâtre. Déjà au cycle primaire, elle jouait dans les pièces de théâtre, pendant les fêtes de fin d’année. Elle est restée dans ce registre jusqu’à l’obtention de son Bepc.

Voyant son penchant pour le théâtre, ainsi que tout le prometteur talent qu’elle affichait, un de ses amis qui fréquentait l’Institut national des arts (Ina) l’actuel Institut national supérieur des arts et de l’action culturelle (Insaac) lui propose de passer le concours d’entrée à l’Ecole nationale de théâtre. Ce qu’elle a fait avec succès. C’est ainsi que commence la merveilleuse carrière de Thérèse Taba. A l’Ecole nationale de théâtre, parallèlement aux cours qu’elle suivait, elle continuait de faire du théâtre. Elle y a suivi des cours d’études artistiques pendant 5 ans. Puis en 1972, elle part pour l’Ecole supérieure d’art dramatique de Strasbourg en France, où elle reçoit une formation d’un an. L’année d’après, elle revient en Côte d’Ivoire et retourne à l’Ecole nationale de théâtre. Mais cette fois, en tant qu’enseignante d’art dramatique. Une profession qui ne l’empêche pas de poursuivre sa passion pour les planches.

Sa référence : Diop Anne Kacou

A la retraite depuis 2003, la comédienne garde encore aujourd’hui, de bons souvenirs de ses 30 années passées à enseigner et de ses 55 ans consacrés à la pratique du théâtre. Car c’est précisément en 1967 qu’elle est montée sur les planches pour la première fois. Le souvenir qui l’aura singulièrement marqué, est le rôle qu’elle a campé dans la pièce de théâtre « Thogo Gnini » de Bernard Dadié. Thérèse Taba a été désignée par le metteur en scène pour remplacer Mme Diop Anne Kacou, une de ses enseignantes et qui était souffrante. « J’avais des appréhensions. Je me demandais si je pouvais être à la hauteur de cette éminente comédienne. Le jour de la première de représentation à l’hôtel Ivoire, grande ne fut ma surprise de constater que Mme Diop Anne Kacou, qui avait recouvré la santé, était présente. J’ai tremblé au cours de cette première représentation. J’ai pleuré quand le metteur en scène m’a trouvé dans les coulisses, pour me dire que ma prestation n’était pas bonne », raconte Thérèse Taba. Mais, elle ne sombrera pas dans la médiocrité pour autant. Bien au contraire, elle s’armera de courage, pour faire changer d’avis à tous ceux qui attendaient mieux d’elle. Ainsi, le dernier jour de la représentation, contre toute attente, le metteur en scène est venu la soulever pour la féliciter. Du coup, Thérèse Taba s’est sentie revivre plus que jamais, en tant qu’actrice de théâtre, pleine de promesse pour l’avenir. Surtout qu’au même moment, Mme Diop Anne Kacou, son enseignante arrive et la félicite à son tour. Tout en lui disant que, c’est bien une telle brillante prestation qu’elle attendait d’elle. Depuis ce jour, Thérèse Taba l’a choisie comme sa « mère spirituelle ».

« Maman Té » garde également de bons souvenirs des tournées, des festivals, et autres événements auxquels elle a pris part avec ses aînés. L’ambiance qui a prévalu au cours des festivals d’Espagne et de Québec notamment, l’a particulièrement impressionnée. Tout comme l’honneur qu’ils ont eu de partager des repas avec les regrettés présidents Hamani Diori du Niger, Houari Boumediene d’Algérie et Léopold Sédar Senghor du Sénégal.


Mauvais souvenirs


En termes de mauvais souvenirs, elle évoque le cas d’un acteur qui a disparu un jour de spectacle, au Théâtre de la Cité à Cocody. Il s’agit d’un comédien qui devait jouer le rôle du griot du roi dans la pièce « Les Sofas » de Bernard Zadi Zaourou. « Tous les comédiens étaient là, sauf lui. La salle était remplie et les spectateurs attendaient que la pièce commence. Au bout de quelques minutes d’attente, le directeur de la troupe envoie des personnes s’enquérir de ses nouvelles auprès de sa famille. Malheureusement, elles ne le trouvent pas à son domicile. Finalement, c’est un de ses doublons qui a joué à sa place ».

Marquée par ce fait, Thérèse Taba a décidé depuis lors de ne pas créer une troupe théâtrale. Elle estime n'avoir pas le cœur assez solide pour supporter de voir un comédien lui tourner le dos, et ce, pour quelque raison que ce soit.

S’il y a un fait qui l’a fortement choqué au cours de sa carrière, c’est bien le décès de plusieurs de ses devanciers. Il s’agit entre autres de Kodjo Ebouclé, Blaise Kouadio, Biti Moro, Léonard Groghuet. Toutefois, le poids de l’âge et un accident vasculaire cérébral qui l’ont clouée au lit pendant deux mois, n’ont en rien altéré aussi bien son physique que son dynamisme et sa détermination à toujours être sur les planches. Quoique âgée de 71 ans, elle a un visage toujours resplendissant. On aurait dit que le temps n’a pas eu autant d’emprise sur elle. Elle garde encore cette forte corpulence, par laquelle on l’a de tout temps identifiée.


Elle continue de jouer


Et elle continue de jouer dans des films, ou apporter son expertise à la mise en scène, quand elle est sollicitée. Au nombre des derniers films dans lesquels elle a encore une fois su faire montre de son grand talent, figurent entre autres, le téléfilm « Ma famille », « Lolo joli cœur ». L’enseignante retraitée qu’elle est aussi devenue, passe le reste du temps à la maison à Cocody Angré. Elle prend soin de la maisonnée, en s’assurant que ses enfants et petits-enfants vont bien. Elle appelle régulièrement ceux qui ne vivent pas avec elle, ses parents, ses beaux-fils, ses belles-filles, pour prendre de leurs nouvelles. Une marque d’attention si bien appréciée de ceux-ci, qu’ils l’ont surnommée la « mère-poule ».

Il lui arrive en outre d’accompagner de temps à autre son neveu Eric Taba, directeur de protocole du Président de la République, lorsque celui-ci pose des actes de générosité, au profit des familles démunies d’Abidjan. Un fait qu’elle apprécie hautement et pour lequel elle ne cesse de louer sa grandeur d’âme et de l’encourager à poursuivre.


A l'écoute des jeunes


Jouissant d’une grande capacité d’écoute, Thérèse Taba consacre une autre partie de son temps aux étudiants de l’Insaac. Ils viennent prendre des conseils pour les examens de fin d’année et de la rentrée. C’est la même attitude qu’elle adopte vis-à-vis de la jeune génération de comédiens.

Thérèse Taba leur prodigue de sages conseils, chaque fois qu’elle rencontre certains d’entre eux. Elle entretient d’excellents rapports, empreints de cordialité et de fraternité avec eux, comme elle le fait avec les vétérans, ainsi que tous les autres comédiens.


Pour la réouverture du Théâtre de la Cité


La comédienne déplore la suppression de ces cadres d’expression et d’éclosion de talents d’acteurs qu’étaient : le théâtre scolaire et Vacances culture. Elle regrette de même la fermeture de certaines salles publiques de spectacles, comme le Théâtre de la Cité à Cocody. La doyenne Taba estime que la fermeture de ces salles est pour beaucoup dans la démotivation des anciens comédiens à continuer de se produire. La location des salles du Palais de la Culture est onéreuse à ses yeux. D’où, son plaidoyer auprès des pouvoirs publics pour le retour du Théâtre scolaire et Vacances culture, ainsi que la réouverture du Théâtre de la Cité. Cela lui tient à cœur, en ce sens qu’elle veut jouer au théâtre jusqu’à ce qu’elle n’en ait plus la force. De plus, elle garde la ferme conviction que la réouverture des salles va redonner le goût du théâtre aux Ivoiriens.


Junior Jeremy






  •  Nom: Taba
  •  Prénoms: Thérèse
  •  Alias: N/A
  •  Pays Naissance: COTE D'IVOIRE
  •  Date Naissance: 11 janvier 1951
  •  Sexe: Féminin
  •  Profession: Comédienne
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