Le Président français François Mitterand, en soulignant l'importance fondamentale de l'histoire, a dit : Citation « Le Peuple qui oublie sa mémoire perd son identité. » fin de citation.
L'une des significations de cette réflexion est que la meilleure façon de dominer un peuple est de lui faire perdre sa mémoire.
N'est-ce pas cette pratique que le colonialisme a appliquée pour assujetir les peuples qui ont été ses victimes ?
À l'évidence, cultiver en un peuple le complexe de l'inferiorité est la méthode la plus efficace de le soumettre durablement.
Et l'un des moyens du développement en l'homme de ce complexe de l'inferiorité,
est la déformation à lui de son histoire pour le convaincre de la supériorité de son dominateur ou de son maître.
Tous les peuples qui se sont affranchis de la domination coloniale ou de toute autre forme de domination reconnaissent la vérité de cette affirmation.
Pour en venir à l'agression armée du 22 Novembre 1970, nous disons que les contre-vérités, les déformations qui continuent encore de courir sur ce complot n'obeissent qu'au besoin ou à la volonté de leurs auteurs de cultiver en le Peuple de Guinée et en particulier en la jeunesse guinéenne, la néfaste aliénation culturelle de la supériorité de l'homme blanc.
Pour contredire ces calomniateurs du régime de la révolution, nous commençons par rappeler les propos suivants du journaliste écrivain français Pierre Péan, tirés de son livre intitulé L'HOMME DE L'OMBRE, Éléments d'enquête autour de JACQUES FOCCART, l'homme le plus mystérieux et plus puissant de la Vè République.
Citation :
<<...Au début de l'année 1959, quelques jours après que la Guinée est admise à l'ONU en dépit de l'obstruction de la France, Jacques Foccart _ avec l'aval de De Gaulle _ entreprend de <<punir>> Sékou TOURÉ qui, par son attitude a dangereusement compromis les chances de la Communauté. Il est désormais présenté comme un dangereux communiste doublé d'un mythomane. (...)
Pendant plus de dix ans, les complots vont succéder aux complots pour tenter de renverser celui qui a osé défier le Général. (...)
L'attitude de la France vis à vis de la Guinée, ne fut pas pour rien dans l'écroulement de ce pays et les malheurs qui en résultèrent>> Fin de citation.
On retrouve cette citation de la page 271 à la page 276 du livre de Pierre Péan paru en 1990 aux Editions Fayard.
Cette citation n'est elle pas le dementi cinglant de la propagande selon laquelle les complots qui ont été dénoncés par le PDG, dont l'agression du 22 Novembre, étaient de faux complots ?
Cette même citation de Pierre Péan confirme l'idée de complot permanent développée par le Président Ahmed Sékou Touré.
En effet, l'histoire témoigne que de 1958 à 1984, date du coup d'Etat militaire du CMRN, le régime de la révolution du PDG a enregistré au moins une trentaine de tentatives de renversement.
Cette réalité a fait soutenir l'idée que les 26 ans du régime de la révolution ont été 26 ans de résistance aux menées subversives de la France colonialiste.
Ils sont nombreux les Français qui, par des livres, confirment cette affirmation.
Comme le dit Pierre Péan, « des complots ont succédé aux complots ».
L'agression du 22 Novembre 1970 a relayé le complot militaire éclaté en 1969 et qui a été appelé complot "Kaman Fodeba". Ce complot est venu après celui de 1965 connu sous le nom de complot "Petit Touré".
On ennuierait en rappelant tous les complots.
Le dernier des complots est celui du 3 Avril 1984.
En rappelant cette page de notre histoire, nous tenons principalement à faire ressortir surtout à la jeunesse guinéenne, la nécessité de la forte unité nationale. Si le Peuple de Guinée, jusqu'à la mort du Président Ahmed Sékou Touré, a vaillamment jugulé tous les complots, c'est parce qu'il était lié par une forte cohésion nationale.
S'appuyant sur cette forte unité nationale, le PDG a fait du Peuple de Guinée, un Peuple en arme.
Il y'avait la milice populaire qui était armée et chaque structure du Parti avait son stock d'armes.
Soit dit en passant :
un régime dictatorial ou un régime qui opprime le Peuple, peut il armer ce même Peuple dans toutes ses composantes ?
Ici, n'apparaissent ils pas comme de vulgaires mystificateurs, les guinéens qui calomnient ou dénigrent le régime de la Révolution Guinéenne ?
Nous n'insisterons jamais assez sur l'appel à la jeunesse guinéenne de se débarrasser radicalement de tout ce qui est contraire à l'unité nationale.
Et notre appel est d'autant plus pressant que la commémoration du cinquante cinquième anniversaire de l'agression du 22 Novembre arrive à la veille de l'élection présidentielle du 28 Décembre 2025. Or, il est une grande évidence que depuis le retour du multipartisme en Afrique, les élections marquent des moments de vives tensions qui peuvent entraîner la violence, du vandalisme, des saccages, des incendies volontaires et même des tueries.
Les présidentielles organisées en Octobre passé au Cameroun, en Côte d'Ivoire et en Tanzanie confirment bien cette affirmation.
Nous pensons qu'à la lumière des leçons qu'enseignent les élections passées, les Guinéens retiennent qu'en se violentant pour la politique, on se violente en fin de compte pour rien.
Alors, plus que jamais, maintenons notre religion et notre nation au dessus de la politique.
Que Dieu protège la Guinée et les Guinéens.
Ismaël Condé, professeur à la retraite
