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Le passeport américain ne compte plus parmi les plus puissants du monde

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Le repli identitaire des États-Unis pousse dorénavant le pays hors des cimes du classement Henley des passeports.

Le passeport américain vient de perdre du lustre cette semaine en se faisant exclure, pour la première fois en 20 ans, des 10 premières places au classement des passeports les plus puissants du monde.

Neuf mois après le retour brutal de Donald Trump à la Maison-Blanche, les États-Unis s’y retrouvent désormais au 12e rang mondial, ex æquo avec la Malaisie, indique la dernière mise à jour du Henley Passport Index. Cette rétrogradation confirme autant l’affaiblissement du statut de la superpuissance mondiale que son attrait déclinant à travers le monde.

En 2024, les États-Unis occupaient la 7e place du palmarès, avant d’être rabaissés à la 10e place en juillet cette année-là.

Il y a 10 ans, le passeport américain trônait en tête de ce palmarès établi annuellement à partir des données de l’Association du transport aérien international (IATA) par Henley & Partners, une multinationale versée dans la planification des migrations et dans l’acquisition de citoyenneté à travers le monde.

Ce palmarès compare le niveau de liberté de voyage offert par nationalité, en fonction des destinations qu’elles permettent d’atteindre sans visa préalable. Il tient compte aussi de la réciprocité en matière de libre circulation entre les différents pays. Cette année, le Canada y occupe la 9e place.

Répression du tourisme et des immigrants temporaires

« Le déclin du passeport américain au cours de la dernière décennie est plus qu’un simple remaniement du classement : il témoigne d’une évolution fondamentale de la mobilité mondiale et de la dynamique du soft power [cette influence positive d’un État à travers le monde] », résume par voie de communiqué Christian H. Kaelin, le créateur de l’indice. « Les nations qui privilégient l’ouverture et la coopération progressent, tandis que celles qui se reposent sur leurs privilèges passés sont laissées pour compte. »

L’exclusion du passeport américain des cimes du palmarès des documents de voyage les plus puissants du monde coïncide avec la radicalisation des politiques du régime Trump en matière d’immigration et de voyages.


Bien qu’il ait fait campagne en ciblant l’immigration clandestine et en démolissant les réfugiés, le populiste a depuis étendu ses mesures de répression au tourisme, aux travailleurs étrangers et aux étudiants internationaux.

Le New York Times a d’ailleurs révélé mercredi que la Maison-Blanche projetait de revoir ses programmes d’accueil des réfugiés pour favoriser une immigration blanche et anglophone.

Si les détenteurs d’un passeport américain peuvent actuellement accéder à 180 destinations sans visa, les États-Unis n’autorisent l’entrée sur leur territoire sans visa qu’à 46 autres nationalités. Et ce repli américain, induit par la politique, « se reflète aujourd’hui dans la perte de pouvoir des États-Unis en matière de passeports », résume Annie Pforzheimer, associée principale au Centre d’études stratégiques et internationales de Washington.

L’attrait d’une deuxième nationalité

Un trio asiatique composé de Singapour, de la Corée du Sud et du Japon occupe désormais les trois premières places de l’indice des passeports les plus puissants du monde.

Ils sont suivis de près par la majorité des pays européens, dont l’Allemagne, la Suisse, l’Espagne, la Belgique, la Norvège, le Danemark, Malte ou encore la France, qui se partagent, souvent ex æquo, les positions de tête de ce palmarès.

Selon le Henley Passport Index, les passeports polonais, slovaque, letton, grec, émirati ou hongrois ont désormais plus de valeur que le passeport américain.

Et ce déclin du pouvoir des passeports émis par les États-Unis alimente désormais une hausse sans précédent de la demande chez les citoyens américains cherchant à acquérir une deuxième nationalité, soulignent les responsables de l’index.

« La double nationalité est le nouveau rêve américain », résume Peter J. Spiro, professeur à la Faculté de droit de l’Université Temple, dans le communiqué émis par Henley & Partners. « Dans les années à venir, davantage d’Américains vont chercher à obtenir d’autres nationalités par tous les moyens possibles », et ce, afin d’aller chercher ailleurs des libertés et une sécurité que le nouveau pouvoir en place à Washington serait doucement en train de faire disparaître, selon eux.

Fabien Deglise





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