Moderniser l’administration et relancer l’économie ivoirienne sur des bases solides : tels sont les deux premiers grands engagements que Simone Ehivet Gbagbo porte dans sa vision pour la Côte d’Ivoire, selon son document «Synthèse du programme de gouvernement du Mouvement des Générations capables (MGC) ».
L’ancienne Première dame dresse un constat clair : « une administration lente et souvent minée par la corruption, une justice qui peine à être équitable, une économie dépendante de l’extérieur et une pauvreté encore forte malgré les promesses de croissance. » Face à cette situation, elle propose une transformation en profondeur de la gouvernance et de l’économie, avec pour boussole la transparence, la souveraineté et le bien-être de chaque citoyen.
Création de « bureaux anti-corruption »
Pour Simone Gbagbo, l’État doit redevenir un outil au service du peuple. Elle veut mettre fin aux lourdeurs administratives, aux passe-droits et au favoritisme dans la fonction publique. Son programme prévoit la création de « bureaux anti-corruption (BAC)» dans chaque région, la « protection des lanceurs d’alerte » et la publication en ligne des dépenses publiques à travers un «portail budgétaire national » accessible à tous. Les «concours de la fonction publique» seront modernisés, digitalisés et rendus anonymes afin d’assurer l’égalité des chances.
Elle souhaite également «digitaliser entièrement l’administration» pour réduire les lenteurs et les files d’attente interminables. Cela passera par la mise en place d’un «portail unique de services administratifs», la «formation continue des agents publics» et la création d’une «usine ivoirienne de montage d’ordinateurs», symbole d’indépendance technologique.
Sur le plan institutionnel, Simone Gbagbo veut «réformer la Constitution et le système électoral», créer de «nouveaux tribunaux de proximité» et réduire le «coût de la justice» pour la rendre accessible à tous. Les «forces de défense et de sécurité» devront être mieux formées et plus républicaines, et la «diplomatie ivoirienne» recentrée sur la défense des intérêts nationaux et africains.
Une économie forte et créatrice d’emplois
Le deuxième pilier de son programme est économique. Simone Gbagbo veut une «économie souveraine, diversifiée et plus juste», où chaque Ivoirien profite réellement du développement. Elle place l’agriculture au cœur de cette ambition : modernisation des outils, «accès équitable à la terre» pour les jeunes et les femmes, «crédits agricoles plus accessibles» et «promotion des cultures locales» (riz, maïs, manioc) pour réduire la dépendance aux importations alimentaires.
Simone Gbagbo veut aussi que la Côte d’Ivoire «transforme localement ses produits agricoles» : cacao, café, anacarde, coton, afin de créer des «emplois industriels» et de «garder la valeur ajoutée dans le pays». Pour cela, elle prévoit la construction de «zones industrielles modernes», de «centres de stockage et de conditionnement», ainsi que des «partenariats public-privé» pour soutenir l’investissement.
Le «secteur privé et les entrepreneurs» seront soutenus à travers des «fonds dédiés aux PME » des «allègements fiscaux» pour les jeunes entreprises et la «simplification des démarches administratives». L’objectif est d’encourager l’innovation locale et offrir des emplois décents à la jeunesse.
Enfin, Simone Gbagbo compte «réduire les inégalités sociales» par des politiques fortes en matière d’«éducation, de santé et de logement», ainsi que par des «filets sociaux» destinés aux familles les plus vulnérables.
Au total, en liant réforme de l’État et relance économique, Simone Ehivet Gbagbo entend ainsi construire une Côte d’Ivoire plus juste, plus transparente et plus indépendante.
Claude Eboulé