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Côte d'Ivoire. Dos d’âne anarchiques : entre sécurité et désagréments

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« Les dos d’âne peuvent réduire les accidents de la circulation. Mais ça fatigue les automobilistes ». Tel est l'avis de Seydou, un riverain que nous avons rencontré au Banco, quartier d'Abobo, où des dos d’âne sont construits dans pratiquement toutes les rues. Ces dos d’âne construits par les habitants pour se protéger des accidents de la route sont devenus un calvaire pour les automobilistes et usagers.

Ce mardi 23 septembre 2025, nous empruntons un minicar gbaka au rond-point de la Gendarmerie d’Abobo, pour Adjamé. N’étant pas autorisé à emprunter le tunnel, le véhicule passe par les rues du quartier Banco, dans le but de rejoindre la voie principale un peu plus loin. Nous voici donc dans les rues du quartier. Mais que de dos d’âne ! A tous les 15 à 20 mètres, nous en rencontrons sur la voie. Dans l’intervalle de moins d’une minute, notre véhicule est obligé de ralentir, voire de freiner. Ce qui ne se fait pas sans que les passagers ne ressentent un choc.

Les plaintes se multiplient dans le véhicule. Surtout de la part des passagers assis sur les sièges arrières du véhicule, comme cette dame, la soixantaine environ. Elle se plaint de douleur à la hanche à chaque mouvement brusque du véhicule. Elle accuse le chauffeur de ne pas faire attention en freinant brusquement.

Le vendredi 26 septembre 2025, c’est la même scène qui s’offre à nous. Le chauffeur lui-même n’en souffre pas moins. Il doit toujours faire attention, afin de pouvoir mieux amortir le choc en passant sur ces dos d’âne. En plus, les véhicules subissent des dommages énormes. « Les dos d’âne endommagent beaucoup l’amortisseur du véhicule », confie-t-il.

L’autre problème, c’est le temps que ces multiples dos d’âne font perdre aux usagers de la route. Puisque la circulation est toujours ralentie à ce niveau. « Depuis une heure du temps, nous sommes dans le véhicule », se plaint une passagère l’air pressé. « Je me suis réveillée tôt pour arriver à l’heure au travail. Voilà que je risque d’être en retard », se lamente un autre passager.

Éviter les accidents de la circulation

Le quartier Banco d’Abobo est situé au centre de la commune, non loin du rond point de la Mairie, en bordure de la voie principale qui traverse la commune. Depuis le début des travaux du tunnel au niveau du rond-point, les gbaka sont interdits d’emprunter l’axe principale. Les véhicules en partance d’Anyama et Abobo pour Adjamé empruntent donc les rues du quartier pour ressortir un peu plus loin, sur cet axe principal. Malgré la fin des travaux et l’ouverture du tunnel depuis le 10 janvier 2024, ils ne sont toujours pas autorisés à y passer. Mieux, une gare a été créée pour ces minicars dans le quartier. Des tricycles y chargent également pour différentes destinations.

La circulation est devenue de ce fait dense dans ce quartier d’habitation. Cela entraîne des désagréments, notamment l’insécurité routière, avec les enfants qui traversent les rues sans faire attention. « Vous savez aussi comment les gbaka roulent. Ils ne vont pas doucement », fait remarquer Mory, un riverain, pour justifier la présence de ces dos d’âne très rapprochés les uns des autres. « Un des tricycles a percuté un enfant. Et la victime est décédée. C’est pourquoi de nombreux dos d’âne ont été construits par les habitants pour empêcher les véhicules de rouler vite », précise une passagère du véhicule que nous avons emprunté le vendredi 26 septembre 2025.

Des dos d’âne ont été construits dans pratiquement toutes les rues du quartier. « C’est normal qu’il en soit ainsi. C’est pour éviter des accidents de la circulation », ajoute Kevin O. « Les dos d’âne protègent nos enfants », soutient une habitante du quartier.

Si les dos d’âne ont leur utilité en matière de sécurité routière, il n’en demeure pas moins que leur confection et lieu d’emplacement incombent aux autorités compétentes. A ce titre, elles doivent veiller à combattre l’anarchie qui caractérise leur construction dans certains quartiers. C’est assurément dans cette optique, qu’il faut rappeler la réaction du ministre en charge des infrastructures routières, qui avait en son temps indiqué l’interdiction de ces dos d’âne hors normes. Précisément, lorsque de nombreux automobilistes s’étaient plaints de ceux construits par les populations à l’entrée de la ville d’Akoupé. Il semble bien que son appel à se référer à la la réglementation en vigueur à propos, n’a pas encore été entendu.

Diomandé Karamoko


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