Frères et sœurs ivoiriens,
Comme vous le savez déjà, ou si vous avez suivi l’actualité récente, une enquête de Radio-Canada a révélé des crimes commis par certains migrants ivoiriens au Québec : fraudes contre les personnes vulnérables canadiennes, vols de voitures et autres délits. Ces actes ternissent l’image de notre communauté.
Il est essentiel de comprendre que les autorités canadiennes protègent leur société, sans chercher à nous stigmatiser. La vraie question est : que faisons-nous, ensemble, pour changer cette image ? Soyons honnêtes, trop longtemps, nous avons fermé les yeux. Pire encore, nous avons glorifié ceux qui déshonorent notre nation. Les brouteurs sont devenus des modèles, leurs exploits célébrés, leurs noms scandés.
Qui ne connaît pas pour ne citer que lui, « *soupratoni la main fantôme* » ? Ce célèbre pickpocket du métro parisien est devenu un mythe, chanté par l’artiste Kerozen dans l’un de ses tubes à succès. Ce nom est pour certains devenu un symbole de réussite.
Et le coupé-décalé ? Ce style musical, plus qu’un rythme entraînant, signifie arnaquer et prendre la poudre d’escampette. Ce concept a été créé par Doug Saga, un brouteur célèbre aujourd’hui disparu, mais adulé par une partie de la jeunesse. Son esprit vit toujours, formant une partie de notre identité malgré nous.
Il faut aussi parler de nos artistes ivoiriens. Beaucoup d’entre eux, lors de tournées en Europe, surtout en France, voient leur promotion assurée publiquement en présence de brouteurs bien organisés en associations "Génération C...". Ces artistes reçoivent souvent d’importantes sommes de ces fraudeurs pour les promouvoir dans ce milieu très concurrentiel, notamment ceux spécialisés dans le retrait de PCS. C’est une autre forme de blanchiment d’argent au service de ceux qui, depuis la Côte d’Ivoire, mènent les opérations.
Vous comprendrez donc que les artistes ont un rôle important dans ce phénomène, même s’ils ne l’admettent pas toujours.
Nous avons accepté le « travaillement », ces spectacles où l’argent sale est jeté en scène, glorifiant l’illégalité et séduisant nos jeunes. Les brouteurs et receleurs exhibent leurs richesses sur les réseaux sociaux, roulent dans des voitures valant des milliards en francs CFA, et cela ne choque plus personne.
Pourquoi alors s’indigner quand les pays victimes dénoncent ces actes ?
Pour tous ces faits, et bien d’autres que l’on relaie sans hésiter sur les réseaux sociaux, nous nous faisons du mal à nous-mêmes et à nos parents. Les procédures d’immigration deviennent — et vont devenir davantage — de plus en plus complexes, contraignantes et restrictives. Cela affecte particulièrement nos parents, qui souhaitent immigrer, venir étudier, acquérir des compétences et des expériences pour contribuer au développement et au rayonnement de notre chère Côte d’Ivoire.
Oui, la Côte d’Ivoire n’est pas la seule concernée. Mais ailleurs, les criminels ne s’affichent pas. Chez nous, nous les avons élevés en stars. Pourtant, souvenons-nous, les années 80 et 90 furent l’âge d’or de notre pays. Discipline, intégrité et excellence étaient les piliers d’une nation fière, modèle en Afrique de l’Ouest. Ce chemin, nous devons le retrouver.
Aujourd’hui, j’appelle à un sursaut collectif. Encourageons la reconstruction des écoles, vecteurs d’honneur et de discipline. Valorisons le travail, le mérite et l’excellence. Cessons d’encourager ceux qui déshonorent notre pays.C’est un devoir, un engagement envers nos enfants et les générations futures.
Agissons pour que la Côte d’Ivoire redevienne une fierté et une lumière pour toute l’Afrique !
Koffi Banh
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