publicité

Societe

Côte d’Ivoire. Alerte ! 600 morts dans 5 600 accidents en 3 mois

Publié le :

« Plus de 5 600 accidents dont 9 700 blessés et 600 tués , soit 120 décès par mois ou 4 décès par jour », a révélé Oumar Sacko, directeur général du transport terrestre. Face à la recrudescence des accidents, une question se pose : quelles sont les causes de ces drames ?

Les routes ivoiriennes se développent et les accidents augmentent. « Dans ce cas, ne serait-il pas mieux de garder nos pistes sans bitumes ? », s’interroge Oussou. Non, pas du tout ! Mais sa question est évidente. Il ne se passe pas un mois sans que des familles ne soient endeuillées par la route. Les chiffres du premier trimestre 2025 sont alarmants. A en croire les explications du Directeur du transport terrestre, 90 % de ces accidents sont liés au facteur humain. En clair, c’est l’incivisme et l’imprudence des automobilistes, cyclistes et piétons qui sont à la base de ces nombreux drames. « J’entends parler de spiritualité dans les accidents. C’est faux. Regardez la manière dont les gens conduisent : la fatigue au volant, l’alcool, la drogue, la vitesse, le non respect du code de la route, etc. Si on corrige tout ça, on peut diminuer les accidents », affirme Oriane. « Le problèmes premier, c’est la surexploitation des chauffeurs de compagnie de voyage. Ces derniers ne se reposent pas alors qu’ils sont fatigués. Ils dorment au volant, et voila les dégâts », explique Serges.

W. Idriss, chauffeur de profession confirme ces affirmations. « Un jour je conduisais un taxi communal appelé wôrôwôwô. J’étais fatigué. Je voulais déposer le dernier passager avant de garer. A quelques mètres de la destination, j’ai somnolé pendant deux secondes. J’ai cogné un poteau électrique. Heureusement, il n’y a pas eu de blessés. Je ne pouvais pas dire que je dormais ». Autre cas d’imprudence, le rappeur franco-guinéen Alpha Diallo dit Black M, a été aperçu dans une vidéo sur les réseaux sociaux en train de communiquer au téléphone pendant qu’il conduisait. Il a été convoqué par le secrétariat de la commission spéciale de suspension et de retrait du permis de conduire à une séance de travail le mardi 9 septembre 2025.

Défauts mécaniques

Parmi les 10 % des autres facteurs qui ne sont pas humains, on note les défauts mécaniques et la vétusté des véhicules. En fin d’année 2024, trois accidents ont fait plus de 100 tués. Selon Koné Brahima, DG de Quipux Afrique, ces accidents ont eu lieu entre des localités dites secondaires, Issia et Vavoua, qui ne sont pas couvertes par la vidéo-verbalisation comme dans les grandes villes. Les enquêtes ont démontré que les conducteurs étaient en excès de vitesse. En plus, leurs cars avaient pour la plupart dépassé trente ans. Ils sont nombreux ces véhicules tacots qui circulent impunément sur nos routes. Ils n’ont pas d’assurance ni la visite technique. Par exemple, sur les deux accidents du 20 avril 2024 à Koun-Fao et du 27 avril 2024 à Abengourou et Abidjan qui ont fait 15 morts et 22 blessés, les enquêtes ont déterminé que les véhicules ne devraient pas obtenir la visite technique à cause de leur vétusté. Le ministère du transport a alors instruit des enquêtes au sein des deux structures de contrôles techniques automobiles que sont la Société ivoirienne de Contrôles techniques automobiles et industriels (SICTA) et Mayelia en vue de situer les responsabilités.

La corruption et l’insouciance professionnelle sont pointées du doigt. « Vous voyez les accidents des Massa suite à des crevaisons. (Ndlr : mini car de transport en commun). En fait, ils roulent avec des jantes adaptées ou fabriquées par des ferronniers. Les vraies jantes coutent cher », nous révèle G. Traoré, un vulcanisateur. Il ajoute : « c’est pourquoi, moi avant de monter dans un Massa, je regarde d’abord les roues. Si c’est bizarre je ne monte pas ».

Contre tous ces actes d’incivisme, il faut des mesures fortes. Kassy Diabaté estime « qu’il faut plomber tous les véhicule de transport publics et en commun ; retirer le permis de conduire à ceux qui causent des accidents par incivisme ».

Ces dispositions sont déjà appliqués. 4 091 véhicules en excès de vitesse ont été flashés par des radars mobiles les 17 et 18 juin 2025 sur l’axe Abidjan-Dabou. En août dernier, le ministère de tutelle a retiré 28 permis de conduire à leurs détenteurs. Il faut donc continuer ces actions de répression notamment avec l’installation et l’amélioration du système de la vidéo-verbalisation. « L’objectif est de sensibiliser les différents acteurs de l’écosystème du transport routier à réduire la vitesse et changer de comportement. Tout le monde sait aujourd’hui où les cameras sont. Il y a même des applications qui ont été développées pour signaler la présence des radars. C’est un acquis », indiqué Koné Brahima, DG de Quipux Afrique.

Mouhamed I. Koné


GENERATED_OK



publicité

FIL INFO

12 septembre 2025

Les États-Unis face à une dangereuse politisation de leur violence

12 septembre 2025

« Bloquons tout » : À Rennes, l’incendie du bus aurait été causé par les manifestants

12 septembre 2025

Présidentielle 2025 : Laurent Gbagbo reçoit Assalé Tiémoko et Vincent Toh Bi

12 septembre 2025

Népal: le président promet une issue à la crise "aussi vite que possible"

12 septembre 2025

Burkina Faso : Gratuité de visa pour les ressortissants africains



Fanico

Thierry Coffie 3 septembre 2025
Ce que peu de gens savent de la relation entre le Jeune Capitaine Thomas SANKARA et le MORO NABA.
Mandiaye Gaye 2 septembre 2025
On ne peut être juge et partie !
25 août 2025
Présidentielle 2025: Vincent Toh Bi Irié : Du sang neuf dans l’arène
Avenir 15 août 2025
Tiburce Koffi : l’art de banaliser l’injure publique


Annonces
publicité