Chacun des cinq candidats, dont deux femmes en lice pour l’élection présidentielle d’octobre 2025, a un parcours politique. Mais quel est leur poids politique, au regard de l’enjeu qui est le fauteuil présidentiel ?
Lagou Adjoua Henriette
Présidente du Groupement des Partenaires politiques pour la Paix (GP-PAIX) est une figure féminine publique et politique. Elle a été ministre. Elle participera pour la deuxième fois à une élection présidentielle après celle de 2015 où elle avait obtenu moins de 1% de voix, en tant que candidate du Rassemblement pour la Paix et la Concorde (RPC). Sa candidature est une alternative pour les femmes et les hommes qui aspirent à la paix et à un changement radical de la classe politique. Si sa force réside dans sa notoriété, son parti qui n’a quasiment pas d’encrage à l’intérieur, a peu de moyens. En plus, Lagou n’a pas l’expérience d’un élu pour tracer une nouvelle voie politique : le centre.
Simone Ehivet Gbagbo
Présidente du Mouvement des Générations capables (MGC), Mme Ehivet Gbagbo a eu une grande influence nationale grâce à son statut de Première dame et de député. Elle a une grande expérience politique. Sortie du Front populaire ivoirien (Fpi), elle peut compter sur les fidèles sympathisants de son ancien parti, pour grignoter quelques voix dans sa première participation à un scrutin présidentiel. Avec son courant politique socialiste, elle peut ravir des voix . Mais comme son parti ne couvre pas tout le pays, son influence ne suffira certainement pas à faire bouger considérablement les lignes contre le parti au pouvoir.
Billon Jean-Louis Eugène
Ancien ministre du Commerce, Billon Jean-Louis Eugène, a déjà occupé des fonctions politiques et publiques. Président du Congrès démocratique (CODE), Billon a occupé des postes électifs notamment législatifs. C’est dire qu’il dispose déjà d’un électorat qui pourrait lui renouveler sa confiance. Comptant sur une modeste expérience politique, il a mené récemment une tournée politique dans des villes pour se présenter comme candidat à la présidentielle. C’est un transfuge du Pdci-Rda, son parti d’origine. Si le Pdci-Rda qui n’a pas de candidats, se ravise en sa faveur, il peut inquiéter le parti au pouvoir.
Ahoua Don-Mello
La candidature de l’ex Directeur général du Bureau national d’Etudes techniques et de Développement (Bnetd) de Côte d’Ivoire est dite « candidature de précaution » pour le Parti des Peuples africains de Côte d’Ivoire (PPA-CI) qui n’a pas de candidat. Don-Mello, candidat se réclamant du panafricanisme , qui prône le développement durable et la diversification des partenariats internationaux, a été rejeté par le PPA-CI. Il est resté longtemps fidèle à Laurent Gbagbo, il est loin d’avoir l’expérience de ce dernier. On peut voir en sa candidature, une ambition de rassembler le PPA-CI pour inquiéter le Président sortant, mais pas pour réussir la conquête de la magistrature suprême.
Alassane Ouattara
Président sortant, Alassane Ouattara est le candidat du Rassemblement des Houphouétistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP). Il est au pouvoir depuis 2011. En 2020, il a été élu avec 95% de voix, bien que le scrutin ait été boycotté. Sa candidature à cette présidentielle du 25 octobre 2025, s’appuie sur un bilan solide, en termes de développement économique, social, qui le positionne comme le favori de cette élection. Son parti, représenté partout dans le pays, a obtenu 62 % des sièges de l’élection municipale de 2023 et 54 % des sièges de l’élection législative de 2021. Cependant, si rien n’effraie le candidat du RHDP, il n’est pas exclu que le score cumulé de ses quatre adversaires le pousse à un second tour.
Avec ces cinq candidats, la campagne électorale s’ouvrira du 10 au 23 octobre 2025. Une ambiance électorale animée en perspective, nonobstant la grande frustration des partisans de Tidjane Thiam du PDCI et Laurent Gbagbo du PPA-CI, dont les candidatures ont été recalées. Nombre d’observateurs s’attendent à un scrutin sans grande contestation, sanctionné marqué par la victoire du candidat RHDP au premier tour.
Mohamed I. Koné