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L’Enquête du jeudi. Remorquage des véhicules en panne : Que d’abus ! Les automobilistes grognent

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Un véhicule remorqué par une société indépendante du Service Assistance du Pont HKB. (Source Photo: Plateforme du Service Assistance du Pont HKB)

Sur les routes ivoiriennes, la relation entre les automobilistes et les sociétés de remorquage est marquée par de fréquentes disputes et altercations. La raison : les dépanneurs-remorqueurs accusent les conducteurs de ne pas coopérer, les conducteurs incriminent les dépanneurs-remorqueurs de leur faire subir un service abusif avec des tarifs exorbitants.

« Je suis tombé un jour en panne sur le boulevard Félix Houphouët Boigny. Ils sont venus pour enlever la voiture sur la route et la mettre à côté simplement. Ça m’a couté 40 000 francs CFA. C’est abusif ! », nous explique Ballo Adama. Johnny, une autre victime, accuse : « Pour une panne de batterie sur le boulevard Latrille, j’ai fait venir un électricien. Quelques minutes après, une société de dépannage s’est pointée. Les dépanneurs ont empêché l’électricien de me dépanner. Puis ils l’ont frappé. Ils m’ont imposé leur service, exigeant que je paye 80 000 francs pour déposer ma voiture chez moi, à une distance d’un kilomètre, j’ai refusé. Dans la mésentente, ils ont envoyé ma voiture en fourrière à Yopougon-Gesco. J’ai payé 40 000 francs pour la récupérer. Ce n’est pas normal », s’offusque-t-il.

Incivilité des agents et vétusté de leurs véhicules

En plus du service abusif, l’incivilité de certains agents remorqueurs est pointée du doigt, alors que la vétusté de leur véhicule fait craindre le pire. Il n’est pas rare de constater que le treuil du dépanneur ne fonctionne pas bien ou que le câble se coupe en plein remorquage. Dans ces conditions, peut-on espérer un service de qualité ? « Non ! », répond un usager qui en a fait l’amère expérience.

« On nous a contraints. On n’a pas vraiment eu la possibilité de faire intervenir notre propre mécanicien. Sinon, ce serait l’idéal. Déjà, quand ils t’accostent, ils ne prennent pas le soin de te saluer. Ils veulent vite t’obliger à utiliser leur vieux camion. Un jour, après un service mal rendu, j’ai constaté qu’ils ont cassé mon rétroviseur ». C’est pourquoi, Martial Kouamé déclare : « affaire de remorquage là, tant qu’il n’y a pas eu mort d’homme, ça ne changera pas. Dès qu’un véhicule est en panne, des jeunes cachés aux abords de la route appellent les remorqueurs. Ils vous obligent à vous immobiliser. Et il en résulte toujours des palabres ».

Les dépanneurs patrouillent sur les autoroutes pour guetter les voitures tombées en panne. Souvent, ils sont aussi alertés par des jeunes qui surgissent de nulle part, en cas de ralentissement d’un véhicule sur le trottoir. Au nom d’une supposée aide qu’ils veulent apporter, ils peuvent l’agresser et le voler. Certaines sociétés de dépannages indexées par les usagers comme étant mauvaises, n’exercent plus. Du moins leurs contacts ne passent pas.

De bons exemples…

Malgré les plaintes, on trouve tout de même de bons exemples dans ce domaine d’activité. Des sociétés, qui disent avoir passé un contrat avec le District autonome d’Abidjan, exercent bien leur mission : assistance, dépannage et remorquage. En principe, si le propriétaire est présent, le véhicule est déposé au lieu de son choix. « C’est comme ça que nous travaillons avec l’autorisation du ministère des Transports. On intervient à Abidjan et à l’intérieur du pays à la demande du conducteur de la voiture à remorquer. Nos tarifs, fixés à partir de 40 000 francs, varient selon les distances », expliquait Koné Daouda responsable d’une société de remorquage.

Un autre critique plutôt l’attitude des usagers. « On travaille avec le district et les mairies. Il y a les routes de districts et les routes communales. C’est en fonction de cela que le conducteur pris en panne paie. Les automobilistes n’aiment pas collaborer avec nous, parce qu’ils vont payer de l’argent. Nous, également, on ne peut pas accepter qu’ils nous empêchent de faire notre travail en refusant ou en appelant un autre dépanneur alors que nous sommes déjà là. Mais on finit toujours par s’entendre ».

Contrairement à ces derniers dont les conditions de prestation demeurent floues et désagréables, le service Assistance du pont Henri Konan Bédié (HKB) présente un bon exemple. Sur ce pont, le dépannage ou le remorquage est assuré par une société extérieure, indépendante. Lorsqu’un véhicule est en panne ou présente des problèmes l’empêchant d’avancer normalement, il dispose de quinze minutes à compter de l’arrivée du patrouilleur, pour se dépanner tout seul. Passé ce délai, la société de dépannage intervient pour l’enlever et le déposer sur l’aire la plus proche. Le tarif de la prestation varie de 33 000 francs à 52 000 francs, pour les véhicules légers et de 70 000 francs à 105 000 francs, pour les poids lourds.

Absence de communication au District d'Abidjan

On peut adapter ce modèle du pont HKB sur l’ensemble des réseaux routiers. Cela pourrait satisfaire toutes les parties et éviter l’anarchie. Et cela, c’est le rôle de l’administration publique. Nous avons suivi une plainte, sur la plateforme citoyenne Police Secours, d’un usager victime d’un remorquage abusif. Donnant raison en partie au conducteur, la plateforme a publié, le 3 novembre 2021, une note dans laquelle elle indiquait le coût maximum autorisé pour un remorquage : 40 000 francs le jour et 49 000 francs la nuit. Elle a indiqué à la population de la saisir ou de saisir la Direction du Transport et de la Mobilité urbaine du District autonome d’Abidjan, en cas d’abus.

Mais concrètement, quelle est la réglementation en vigueur dans ce domaine ? Quelles sont les sociétés habilitées à exercer le remorquage et le dépannage ? Pour répondre à ces questions, nous avons tenté en vain d’approcher la Direction du Transport du District autonome d’Abidjan et le service chargé de traiter la question au Ministère du Transport. N’est-il pas mieux de communiquer suffisamment sur ce sujet pour le bien-être des usagers ?

Mouhamed I. Koné


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