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Politique

Sénégal :Sonko , un blessé narcissique en mal de rémission ?

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Il faut croire qu’il en avait vraiment gros sur le cœur. Et il n’a pas manqué de se lâcher. A la faveur de l’installation du Conseil national du PASTEF (Parti africain du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité), le Premier ministre Ousmane Sonko, par ailleurs président du parti, a littéralement volé dans les plumes du président Bassirou Diomaye Faye. Morceaux choisis : « Je suis allé voir le président ? Parce que ce qui se passe actuellement, il peut l’arrêter quand il veut… Pourquoi ne l’a-t-il pas fait ? C’est une autre question… Je lui ai dit qu’il pouvait mettre un terme parce qu’on ne m’aurait pas parlé ainsi si j’étais président. C’est vous le président et à chaque fois qu’on parle de vous, vous donnez l’ordre d’y mettre fin. Mais tout le monde dit c’est Sonko… Le Sénégal n’a aucun problème à part un problème d’autorité. Et il faut qu’on prenne nos responsabilités par rapport à cette situation. Ou bien qu’on me laisse gouverner pour voir si les choses vont se passer ainsi ».

Pêle-mêle, il accuse donc le chef de l’Etat de ne pas avoir suffisamment d’autorité et de ne pas le protéger lui, son chef de gouvernement. Il l’appelle donc à prendre ses responsabilités et à le laisser gouverner. En se lâchant ainsi, le chef du gouvernement montre, s’il en était encore besoin, que les deux têtes de l’exécutif ne sont pas sur la même longueur d’onde sur bien de sujets. Il y a manifestement de l’eau dans le gaz sans qu’on ne sache trop pour le moment si l’explosion aura lieu.

Pour un peu, on croirait que Sonko n’a toujours pas digéré le fait d’avoir cédé la place à Diomaye Faye. Rappelons en effet que sa candidature a été invalidée pour avoir perdu ses droits civiques et politiques suite à ses déboires judiciaires, notamment sa condamnation en justice pour avoir été reconnu coupable de diffamation à l’endroit du ministre du Tourisme et des Loisirs de l’époque, Mame Baye Niang. Une condamnation à 6 mois de prison avec sursis et 200 millions de dommage et intérêts qui vient d’ailleurs d’être confirmée par la Cour suprême.

Sonko avait donc dû mettre en deuil son ambition présidentielle pour mettre en avant son secrétaire général de parti, Bassirou Diomaye Faye. Tout se passe donc comme si depuis, il trainait ça comme une blessure narcissique dont il n’arrive pas à guérir. Il n’aura donc fallu que dix-huit petits mois pour que l’attelage Sonko-Faye tire à hue et à dia. Nombreux sont en effet les observateurs de la scène politique sénégalaise qui se demandaient depuis si le duo qu’ils forment ne finira pas en un duel comme ça arrive si souvent en pareille situation.

Car, que ce soit par les urnes ou par les armes, il est toujours plus facile de prendre le pouvoir à deux ou à trois que de gouverner ainsi. Laurent Gbagbo n’a-t-il pas dit à juste titre que le fauteuil présidentiel n’est pas un banc où tout le monde peut s’asseoir ? Il faut croire que Sonko insupporte d’évoluer à l’ombre de celui dont il a été le mentor. Et de façon subliminale, il n’est pas loin de demander au présidant « mais qui donc t’a fait roi ? ».

Maintenant que le problème est sur la place publique, on est bien curieux de savoir comment il sera résolu. Sonko a d’ores et déjà exclu de démissionner de lui-même, prévenant en ces termes : « Certains manœuvriers se sont dit : c’est un homme de principes, il va démissionner si on le pousse à bout. A ces gens, je leur dis : je ne démissionnerai pas, je ne bougerai pas d’un centimètre. Le jour où le président de la République m’appelle et me dit que je ne mérite d’être son Premier ministre, je rendrai le poste et retournerai à l’Assemblée nationale ».

Après ce procès en mollesse, le président a-t-il d’autre choix que de faire preuve d’autorité en congédiant son anarco-populiste de PM qui semble confondre autorité et agitation ? Il est vrai qu’entre les deux hommes, il y a un problème de tempérament. C’est un peu l’eau et le feu et en bonne logique, c’est l’eau qui va éteindre le feu. Avec toutes les conséquences politiques que cela va entraîner dans cette étrange cohabitation à la sénégalaise entre deux personnalités pourtant issues d’un même parti.

lobservateur.bf


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