C’est véritablement un traumatisme national que vit la Centrafrique depuis mercredi dernier. L’examen du baccalauréat de 2025 a été plus qu’endeuillé par un tragique accident : l’explosion d’un transformateur électrique dans l’un des principaux centres d’examen, le lycée Barthélemy-Boganda à Bangui, a occasionné 29 décès et 260 blessés.
Tous des lycéens, candidats à l’examen du baccalauréat, les victimes sont décédées dans les bousculades pour évacuer les salles de classe suite à la détonation. Une première, aux allures d’un drame national qui a plongé le pays dans l’émoi comme l’illustre l’esprit, la lettre et le ton de l’adresse du président Faustin-Archange Touadera à ses compatriotes suite à ce tragique évènement.
Les 3 jours de deuil national, la promesse d’une enquête pour déterminer les causes et les responsables de l’accident, l’appel à la solidarité avec les familles endeuillées, comme on peut l’imaginer, sont loin d’avoir essuyé les larmes des Banguissois. On n’a pas besoin non plus d’une boule de cristal pour deviner que si la rue retient sa colère par pudeur, les chaumières et les gargotes y vont de leurs logorrhées. Des élégies à la mémoire des jeunes lycéens prématurément arrachés à l’affection de leurs proches, aux vitupérations sur la vétusté des établissements scolaires, l’obsolescence des installations électriques ou encore les conditions d’administration d’un examen aussi prestigieux que le baccalauréat, tout y passe !
Le gouvernement centrafricain, l’émoi passé et avant même que les victimes soient enterrées, doit déjà se torturer les méninges sur comment rattraper cette session du baccalauréat suspendue ? En effet, c’est une gageure organisationnelle et logistique que de déplacer le plus grand centre d’examen du pays qui abritait 5300 candidats. Où reloger rapidement et dans de meilleures conditions de sécurité, les candidats rescapés ? Dans quelles dispositions psychologiques sont-ils et par quelle pédagogie faut-il les convaincre de poursuivre le reste des épreuves de l’examen ? A quelle date ? Avec quels sujets ? Car dans le sauve-qui-peut dont le lycée Barthélemy-Boganda a été le théâtre après l’explosion fatale, pas sûre que les sujets d’examen soient restés scellés dans leurs coffres et enveloppes. Dès lors, c’est vers une reprise nationale du ou des épreuves dispensées avant ou pendant le drame, si ce n’est de tout l’examen, tout au moins pour les candidats du centre victime de la tragique explosion que l’on se dirige.
On n’en est pas encore là même si les interrogations qui turlupinent l’esprit des Centrafricains et au-delà, c’est comment ce drame a pu survenir ? Qui en sont les premiers responsables ? Des organisateurs de l’examen à la société nationale d’électricité, en passant par les maintenanciers des installations ? Quelles sanctions encourent-ils ? Ou bien, par excès d’africanité et d’entourloupes politiciens, faut-il passer cette tragédie en perte et profit… pour cause de fatalité du destin ?
On attend de voir non sans faire remarquer que les tragédies du genre, cela n’arrive pas qu’aux autres. Il n’y a pas qu’en Centrafrique que les infrastructures scolaires sont vétustes avec des installations électriques archaïques, commises à la surveillance de techniciens pas toujours doctes ou vigilants.
Ces 29 lycéens qui étaient allés chercher le bac et ont rencontré la mort sonnent une alerte pour tous les responsables d’établissements et des centres d’examen. Soyez désormais vigilants sur les installations des lieux où vous accueillez élèves ou candidats ! A bon entendeur…
Zéphirin Kpoda
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