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Côte d'Ivoire. Tabaski : Les tracasseries routières font grimper les prix du mouton

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A l’approche de la fête de la Tabaski, les marchés de bétail d’ Abidjan sont tous bien approvisionnés. Mais les prix des moutons ont pris l’ascenseur du fait des multiples sommes d’argent payées au cours de leur transport. Notre reporter a fait le tour de plusieurs marchés de vente des moutons, boeufs et même de chevaux à Abidjan.

A l’entrée du parc à bétail d'Anyama ce 31 mai 2025, plusieurs gros camions sont stationnés. Ces véhicules en provenance des pays frontaliers du Nord de la Côte d’Ivoire, venaient d’apprivoiser le parc en bétail. Plusieurs bêtes ont été déchargés, des bœufs, des moutons de différentes tailles. L’on y trouve aussi des chevaux.

Nous avons également fait le tour d’autres points de vente de bétail dans d’autres communes du District autonome d’Abidjan. Car de nombreux points de vente ont été ainsi autorisés, pour permettre aux populations de se procurer facilement les bêtes de leurs choix.

A Adjamé, en face de l’ancienne Casse, un point de vente est ouvert aux habitants de la zone. On y trouve essentiellement des moutons, dans des enclos tenus par des revendeurs. Dans la même commune, au quartier Château, quelques vendeurs exposent de nombreux moutons, sous des bâches dressées à un carrefour.

Un cheval à 700 000 F

A Treichville, sur l’avenue 21, non loin du marché de Belleville, se trouve un autre point de vente bien clôturé. Ce jeudi 29 mai 2025, des marchands sont encore en train de s’y installer. « Ce lieu n’est pas un marché habituel de bétails. C’est à la faveur de la fête de Tabaski, nous venons vendre nos moutons ici. Cela fait 3 à 4 jours que nous sommes là », fait remarquer un jeune marchand de bétails.

A l’entrée du parc à bétail d’Anyama, deux jeunes revendeurs nous abordent. Ils tiennent un mouton. « Ça coûte 210 000 F CFA », lancent-ils. Devant notre hésitation, ils font remarquer que ce prix est à débattre. Nous poursuivons notre route. A mi-chemin, un cheval est attaché en bordure. Il coûte 700 000 F CFA, selon le vendeur. Mais celui-ci a été déjà vendu.

« Ce mouton coûte 500 000 F »,

Dans notre quête d’en savoir davantage sur les prix, nous continuons à l’intérieur du parc. Mais non loin de nous, un vendeur nous conduit vers ses bêtes. Un gros mouton attire notre attention. « Ce mouton coûte environ 500 000 F CFA », avertit le marchand sans être précis. Il montre d’autres bêtes de taille moyenne, que l’on peut avoir à un prix un peu plus bas. « Vous pouvez prendre celui-ci à 230 000 F CFA et l’autre à 180 000 F CFA », dit-il.

Chez Amidou, un autre vendeur de bétail, les clients peuvent trouver les plus petites bêtes à 80 000 F CFA. Un peu plus haut, à un endroit bien aménagé par le propriétaire, des bœufs coûtent entre 350 000 et 400 000 F CFA. A Adjamé, nous avons trouvé des bœufs de 500 000 à 900 000 F CFA.

Ces prix restent élevés tout de même, pour Abdoulaye malgré la variété. « Les prix des moutons sont très élevés. J’ai été d’abord à Adjamé. Mais je n’ai pas pu trouver ce que je voulais. Et aujourd’hui, je suis à l’abattoir d’Anyama depuis ce matin. C’est maintenant que j’en ai trouvés en fonction de mes moyens », confie-t-il. Il est environ 12 heures. Il tient un mouton qu’il vient d’acheter à 180 000 F CFA. « Les moutons sont trop chers cette année. Cela fait des heures que je me balade dans ce parc sans pouvoir en acheter », fait savoir un homme au téléphone avec un proche.

« C’est la route »

Pourquoi le bétail est si cher ? A cette question, Amidou répond dans un français approximatif que « c’est la route ». Il veut expliquer que le coût élevé des bêtes est dû aux sommes d’argent que leurs propriétaires donnent ici et là. Un fait dû aux nombreux contrôles qu’ils subissent en cours de route et pour lesquels ils sont bien souvent tenus de mettre la main à la poche, s’ils ne veulent pas être retenus longuement. Et cela, depuis leur pays d’origine jusqu’à à Abidjan.

A ce facteur s’ajoute également l'entretien des bêtes, qui a aussi un coût. Un convoyeur de bétails fait savoir que cette cherté est aussi imputable à la période des fêtes. « Ça a toujours été comme ça », dit-il. A Treichville nous avons trouvé des moutons dont les prix varient entre 500 000 FCFA et 700 000 FCFA. Le vendeur explique que c’est parce qu’il a entretenu ces bêtes durant plusieurs mois. Elles sont différentes des moutons qui viennent directement des pays frontaliers du Nord, à l'occasion de la fête de Tabaski.

Vendeurs d'herbes, de cordes et de couteaux

Nous avons constaté durant nos visites, que les prix des moutons sont relativement plus élevés que ceux des bœufs. « Le mouton est la bête qui est recommandée en premier lieu. Nombreux sont donc ceux qui achètent les moutons », explique Bamba Mamadou.

La fête de la Tabaski est aussi l’occasion où fleurissent d’autres commerces autour des lieux de vente de bétail. A l’abattoir d’Anyama et sur les autres lieux de vente visités, se sont développées diverses activités commerciales. Des vendeuses de couteaux attendent impatiemment les acheteurs de moutons. De nombreux vendeurs d’herbes s’y trouvent également, avec des touffes d’herbes bien attachées qu’ils proposent au prix de 100 F par touffe, pour la nourriture des bêtes. Des tricycles les approvisionnement régulièrement avec d’énormes chargements. Des jeunes gens vendent au détail des cordes servant des attacher les bêtes. Tout ceux-ci forment un bon monde autour et à l’intérieur de ces différents points de vente de bétail. Et il semble bien que chacun y trouve son compte.

Diomandé Karamoko




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