publicité

Sport


PSG - Inter : Luis Enrique, le magicien qui a fait du PSG la meilleure équipe d’Europe

Publié le :

Arrivé en 2023 pour remplacer Christophe Galtier, Luis Enrique n’aura eu besoin que de deux ans pour modifier en profondeur la mentalité et le style de jeu du PSG. Avec succès, puisque Paris est enfin devenu champion d’Europe, samedi, à Munich


Quelques secondes à peine après le coup de sifflet final, samedi soir, le parcage parisien déployait un tifo représentant un homme, Luis Enrique en l’occurrence, plantant un drapeau dans le rond central avec, à ses côtés, la silhouette d’une petite fille de dos, maillot floqué du numéro 8 sur les épaules. Ce n’était rien d’autre que la reproduction d’une scène ayant réellement existé. C’était il y a douze ans, en 2015, après la victoire du Barça en finale de Ligue des champions contre la Juve.

A ses côtés, ce jour-là, c’est sa petite fille Xana, décédée d’un cancer de la moelle osseuse à l’âge de 9 ans en 2019, qui accompagnait « Lucho » dans la victoire et dans la joie. Ce joli clin d’œil du Collectif Ultras Paris dit beaucoup de ce que les supporters parisiens pensent de leur coach, derrière lequel ils font front commun et avec qui ils viennent de remporter la première C1 de leur histoire.

En conférence de presse de veille de match, vendredi, l’Espagnol avait déjà cru bon de rappeler ce pour quoi il avait accepté ce challenge parisien qui, de prime abord, en aurait fait fuir plus d’un : « Pour marquer l’histoire de ce club, de cette ville, pour offrir la première Ligue des champions à nos formidables supporters. »

Luis Enrique le magicien

Arrivé à Paris, où plus grand monde ne croyait en plus grand-chose, après deux nouvelles expériences foirées dans les grandes largeurs par Mauricio Pochettino et Christophe Galtier, Luis Enrique est parvenu en l’espace de deux ans à mettre de l’ordre là où il n’y en avait pas et de la confiance là où il n’y en avait plus. Avant lui, le PSG ne cessait de zigzaguer tel un bateau ivre, certain qu’il était que c’est uniquement à coups de centaines de millions que se bâtit un palmarès, pour le résultat que l’on connaît. Deux ans plus tard, on doit encore se pincer pour le croire, mais Paris a perdu en bling-bling et en drama ce qu’il a gagné en collectif et en humilité. Et c’est à un Asturien aux gambettes de serin qu’on le doit.

Fidèle à des principes qu’il estime immuables, Lucho a fait du plus jeune effectif de l’histoire du club, et de la Ligue des champions 2024-2025, un grand, un très grand d’Europe, et ce en l’espace de quelques mois. Une prouesse qui restera gravée dans les livres d’histoire du football, tant personne n’aurait misé un kopeck sur pareille issue à la fin de la saison dernière quand, après avoir tout de même été jusqu’en demi-finale de la Ligue des champions, Paris perdait son buteur maison, Kylian Mbappé. Combien n’étions-nous pas alors à nous marrer en l’écoutant nous raconter comment son équipe serait bien meilleure sans l’homme qui marquait, à la louche, 80 % de ses buts ?

Et pourtant, c’est exactement ce qu’il s’est passé à la virgule près. Mbappé est parti et, avec lui, une certaine idée du football, où le sacrifice pour le copain est une notion si vague qu’elle en paraît irréelle. Aujourd’hui, Paris est un collectif, les joueurs se dépouillent pour leurs coéquipiers et tout le monde fait les efforts nécessaires qu’exige le football de très haut niveau. Au coup de sifflet final, l’ancienne légende madrilène Toni Kroos ne manquait pas de saluer cela comme il se doit : « C’est formidable de voir qu’à l’arrivée, c’est toujours une question d’esprit d’équipe. Et quel excellent entraîneur ! Félicitations au PSG. »


Le déclic contre City, en janvier, au Parc des Princes

Avec ses mots, ses méthodes, Luis Enrique a réussi à convaincre un groupe qui partait pourtant de loin que rien ne se ferait sans efforts, persévérance et don de soi. Mais que si ces ingrédients étaient au rendez-vous, alors peut-être y aurait-il de formidables récompenses au bout du compte. Et voilà comment, aussi simplement que ça, Paris est devenu une équipe. Tout ne fut pas toujours rose, bien sûr, on l’a suffisamment écrit ici pendant les dix-huit premiers mois de l’ère Enrique, mais l’attente en valait sacrément la peine.

Il aura suffi d’un déclic, d’une prise de conscience, contre Manchester City lors du barrage de janvier, alors que le PSG était au bord du précipice, pour que tout prenne corps comme par magie. Comme si, d’un coup, d’un seul, les joueurs avaient compris l’essence même du football prôné par Luis Enrique, ses exigences, ses sacrifices et, en bout de chaîne, ses récompenses. Il est rare dans l’histoire du football de voir un coach et ses joueurs en telle symbiose, à ce point à l’unisson, main dans la main pour sortir la partition parfaite.

On se permet ici de citer nos confrères du Guardian, qui ont su résumer en peu de mots la performance littéralement extraordinaire des Parisiens en Ligue des champions, samedi : « Un club remporte la Ligue des champions chaque année, mais très peu conquièrent le football européen comme le Paris Saint-Germain l’a fait à Munich ce soir – un genre de performance qui n’arrive que rarement. »

C’est vrai, il faut en avoir conscience ce matin au réveil. Les six mois qu’on vient de passer avec le PSG sont presque une anomalie et il ne faudrait pas en occulter la portée. Car dans ce football où tout va si vite, où les rois d’hier sont les zéros de demain, où il suffit d’un petit caillou dans l’engrenage pour tout faire dérailler, on ne peut pas garantir qu’on reverra de sitôt un tel récital. Alors profitons, célébrons ces moments rares et précieux à la fois. Et laissons Luis Enrique peindre lui-même la prochaine toile parisienne, puisqu’il semble si bien se débrouiller.

Une histoire d’amour sans fausse note

On sait aussi qu’avec un entraîneur avec une telle personnalité, les cycles victorieux ne sont pas forcément amenés à perdurer dans le temps, que les sacrifices qu’il demande à ses joueurs peuvent vite finir par en fatiguer plus d’un. Mais on n’en est pas encore là et, à entendre ses hommes parler de lui au quotidien, les supporters parisiens peuvent dormir tranquille en se disant que le jouet est loin d’être cassé.

« On est vraiment une famille, sur le terrain et à l’extérieur. Je pense qu’on a bien fait le travail depuis le début de la Ligue des champions jusqu’à maintenant. L’entraîneur, c’est la tête de cette équipe, il nous a beaucoup apporté. C’est un beau cadeau aussi pour lui, pour tout ce qu’il a fait depuis la saison dernière », déclarait ainsi Nuno Mendes après le match.

La veille, en conférence de presse, Marquinhos parlait quant à lui d’un « entraîneur extraordinaire ». Vingt-quatre heures plus tard, c’est dans la peau d’un champion d’Europe que l’ancien joueur et coach du Barça proclamait : « J’ai ressenti une connexion avec les joueurs et les supporters, c’était fort. C’est un très grand moment, on mérite ce qui nous arrive. C’est très dur de jouer une finale comme on l’a fait, mais on a su gérer la tension et l’excitation de la meilleure des manières. Profitons de ce triomphe. Ce soir, nous avons été merveilleux. »

Aymeric Le Gall





publicité

FIL INFO

2 juin 2025

Violences à Paris en marge du sacre du PSG : 79 interpellations supplémentaires dans la nuit de dimanche à lundi

2 juin 2025

L'ambassadeur américain en Israël suggère à la France de "détacher un morceau de la Côte d'Azur" pour créer un État palestinien

2 juin 2025

Le Nord-Kivu prêt à organiser les épreuves préliminaires de l’examen d’Etat

2 juin 2025

Réformes économiques : Cinq fonds stratégiques pour changer la vie des Gabonais

2 juin 2025

Six blessés au Colorado dans une attaque lors d’une manifestation pour les otages israéliens



Fanico

Dr Kanaté Dahouda Soumahoro, PhD. 5 mai 2025
Le Pradoïsme est un humanisme
Bamba Alex Souleymane 2 mars 2025
Foncier urbain : Bruno Koné dérange les intérêts mesquins de bandits à col blanc et des parrains de la pègre
Mandiaye Gaye 4 février 2025
Mais qui a peur d’une enquête sérieuse et indépendante sur les évènements de 2021 à 2023 ?
Fier 19 décembre 2024
RTI : le DG intérimaire en situation de conflit d'intérêts ?


Annonces
publicité