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Interview/Kouadio N’cho Sévérin, handicapé moteur : « Il faut éviter de faire pitié au travail pour imposer le respect»

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Handicapé depuis son plus jeune âge, Kouadio N’cho Sévérin s’est accroché à ses études dans l’espoir de réussir dans la vie. Aujourd’hui, il travaille au ministère de la Transition numérique et de la Digitalisation (MTND), où il occupe le poste de chef de service de la Veille Technologique.

De quel handicap souffrez -vous et depuis quand ?

Je suis handicapé moteur au niveau du membre inférieur gauche. C’est un handicap qui est survenu à l’âge d’un an, à la suite d’une infection au Quinimax. Depuis quelques années je marche la main gauche dans la poche pour prendre appui.

Avez-vous bénéficié d’un soutien familial ?

Oui, ma mère m’a toujours soutenu et encouragé. Dès le primaire, elle me répétait que je devais absolument réussir dans mes études, car mon handicap me rendait inapte à relever certains défis sociaux. Plus j’avançais dans mon parcours scolaire, plus je rêvais de métiers inspirants, comme l’agronomie, car mon père était ingénieur agronome. Cependant, en classe de 1ère D, j’ai eu des difficultés à assimiler les cours de SVT. J’ai alors décidé de m’orienter vers l’informatique, une discipline où j’excellais grâce à mes aptitudes en mathématiques et en physique. Aujourd’hui, avec le soutien indéfectible de ma mère, j’ai réalisé mon rêve et je suis devenu ingénieur informaticien, spécialisé en réseaux et télécommunications.

Êtes- vous confronté à des difficultés de nature discriminatoire dans votre milieu professionnel ?

La principale difficulté que je rencontre est plutôt liée à ma mobilité, qui me fatigue parfois dans l’exercice de mes fonctions. Je ne suis pas victime d’attitudes discriminatoires de la part de mes collègues. Ici, c’est le travail qui importe. Nous sommes jugés sur notre rendement. Dans le domaine professionnel, il ne faut jamais chercher à susciter la pitié. De la même manière que nous avons étudié à l’école, nous travaillons ainsi pour imposer le respect.

Qu’est-ce que vous pensez du recrutement dérogatoire initié par l’État ivoirien ?

Le recrutement dérogatoire est une initiative louable du gouvernement. Elle vise à intégrer 200 personnes en situation de handicap dans l’administration publique ivoirienne. Cela répond à une problématique importante : de nombreuses personnes handicapées ont été écartées de concours à cause de leur handicap, alors qu’elles suivent les mêmes formations et sont évaluées sur les mêmes critères que les personnes valides durant leur parcours scolaire et universitaire.


Propos recueillis par De Lima Soro





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