Dans la région du Bélier, peuplée par les Baoulé, au Centre de la Côte d’Ivoire, aucune grande cérémonie ne se déroule sans le Goli, un masque qui se manifeste à travers une danse traditionnelle. Les ancêtres des Baoulé et ceux du peuple Gbomi font appel au Goli lors des événements de réjouissances et de funérailles. Si le Goli a traversé des siècles jusqu’à nos jours, c’est qu’il y a un gardien qui le sauvegarde. M. Yao Damé N’Zué, est le gardien du Goli du peuple Gbomi qu’on retrouve à Bomizambo, village situé à cinq kilomètres de la commune de Tiébissou, après Yamoussoukro.
A l’origine, les Wan
« Notre famille est le gardien du Goli. Avant moi, c’était mon grand frère qui en était le gardien. Si je ne suis plus là, ça sera un autre membre de notre famille », nous explique Yao N’Zué. Il est notre interlocuteur pour découvrir le Goli du Gbomi.
A l’origine, les ancêtres du peuple Gbomi et ceux des Baoulés, ont emprunté le Goli chez les Wan, qui font partie du groupe ethnique Gouro de Kounahiri, dans la région du Béré, au Centre-Ouest du pays. Les Wan sont les précurseurs qui ont créé le Goli. « Le peuple Gbomi fait partie des premiers peuples qui ont été initiés au Goli par les Wan. On a appris la danse et les pratiques rituelles », affirme le gardien. C’est pourquoi les chants qui accompagnent le Goli sont, en principe, en langue Wan.
Le Goli ressemble à un animal sacré
Sur son apparence, le Goli est un ensemble de masques. Au niveau de la tête, le masque est fait de bois taillé pour en ressortir un visage de crocodile avec une gueule ouverte et deux cornes. Les têtes peuvent donner d'autres images, mais elles sont peintes en couleurs rouge, noire et blanche. Au niveau du corps, le masque est couvert d’un ensemble de feuilles de palmier. Le porteur du masque a une peau d’animal sur le dos et un grelot aux pieds. Le grelot fait du bruit quand le porteur danse avant de s’arrêter brusquement après une forte détonation produite par une autoflagellation dans le dos, sur la peau. Avec toute cette symbolique, on a l’impression de voir un animal ou un esprit en manifestation.
« Le Goli ressemble à un animal ou un esprit, tout le monde le voit. Mais quel animal ? C’est sacré. Il faut être initié pour en savoir mieux. Même celui qui porte le masque doit être inconnu du public », déclare le gardien. Le Goli peut apparaître sous quatre différents masques selon le moment et la nature de la cérémonie. On a le « Kplépkplé » qui sort le matin. Sa peau est celle du mouton. Le « Goli Gloin », c’est-à-dire joli garçon, porte une peau de cabri et sort dans la journée pour apporter la bénédiction. « Allièbokora », le joli masque avec la peau d’antilope, sort dans l’après-midi. Le « Kpan », le plus beau masque avec la peau de panthère, sort dans la soirée.
Les instruments
Cependant, quelle que soit sa forme, le Goli ne sort pas pour les funérailles des femmes. « C’est la tradition. Le Goli sort pour les funérailles d’hommes et non pour celles de femmes. D’ailleurs, les femmes ne doivent pas le toucher. Sauf à l’instrument qui l’accompagne dans la danse : la calebasse », précise le gardien.
Parmi les instruments qui accompagnent l’orchestre du masque, il y a une calebasse autour de laquelle ont été cousues des graines d’akpi. L’un des danseurs le remue et ça donne un bruit sec qui fait rythmer la danse. Un autre membre souffle dans une corne qui produit le son d’une trompette. Cette trompette est jouée pendant la prestation du Goli. La corne annonce également l’arrivée et le retrait du masque. Sans elle, le Goli ne sort pas. Une autre personne joue le rôle de guide pour diriger le masque. Le rôle de chaque animateur est déterminé par Yao N’Zué. Il gère toute l’équipe et la prépare pour les événements et pour recevoir les touristes.
Koné I. Moussa
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