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L’Enquête du jeudi. Côte d’Ivoire. Le Prix Ebony (2/2) : Critiques et propositions d'amélioration

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Le prix Ebony a perdu de son prestige et de son crédit. Le niveau des journalistes a baissé. C’est du moins le constat fait par des anciens du métier, à propos de ce prix lancé en 1993 en vue de récompenser les meilleurs journalistes de Côte d’Ivoire. Les journalistes interrogés sont partagés sur le sujet. Tout en justifiant cette baisse de niveau des professionnels du métier, certains remettent en question l’organisation du concours.

Dosso Villard, journaliste et directeur de la rédaction du quotidien Le Panafricain


« De nos jours le super Ebony est informé d’avance », fait savoir Dosso Villard, journaliste et directeur de la rédaction du quotidien Le Panafricain. Il fait partie des journalistes qui estiment que le prix Ebony, ce concours qui distingue chaque année les meilleurs journalistes ivoiriens a perdu de sa valeur. Selon lui, les sujets choisis sont souvent loin des réalités du pays. Sans toutefois mettre en cause le professionnalisme des journalistes, il estime que le prix est beaucoup plus politisé, téléguidé et biaisé.

Raphaël Tanoh, super Ebony 2022


Raphaël Tanoh, super Ebony 2022, reconnaît que le niveau des journalistes a baissé. Cela est dû, affirme-t-il « aux nombreux soucis auxquels fait face la presse ivoirienne aujourd’hui ». Les journalistes ne sont plus enclins à faire les grands genres que sont les enquêtes et reportages. Ils se limitent aux comptes rendus. Il dit avoir fait ce constat dans la plupart des rédactions. Et cela a inévitablement des répercussions sur la qualité de leur production. Nombreux sont aussi les journalistes qui confondent les genres, tel que déjà rappelé par le jury du concours, lors de précédentes éditions.

L’autre facteur de cette baisse de niveau, selon Raphaël Tanoh, est que les rédactions ne mettent plus de moyens à la disposition des journalistes dans la recherche de l’information. Ils sont souvent obligés de se débrouiller tous seuls, avec leurs propres moyens. « Le prix devient alors une motivation personnelle », fait-il savoir. Alors que les rédactions qui soutiennent leurs journalistes obtiennent de meilleurs résultats. Il cite en exemple les quotidiens L’inter et Frat-Mat dont des journalistes ont pendant des années successives remporté le prix Ebony, pour avoir été bien accompagnés par leur Rédactions.

L’organisation mise en cause

Tous les journalistes ne sont pas du même avis sur la question de la baisse de la qualité des productions. Selon T. Ousmane, lauréat du prix Ebony du meilleur journaliste de la presse numérique 2020, le lauréat au prix Ebony n’est pas forcément le meilleur journaliste de Côte d’Ivoire. Il est choisi parmi ceux qui ont postulé. Car le prix Ebony n’intéresse pas tous les journalistes.

Sur la perte de la notoriété du Prix Ebony, c’est aussi l’organisation dudit concours qui est mise en cause par certains journalistes. Pour Raphael Tanoh, l’UNJCI doit être plus rigoureuse dans l’organisation. Et cela demande de la constance et du sérieux. C’est-à-dire qu’il ne faut pas changer les règles. « Des candidats font corriger leurs articles par des membres du jury », selon Dosso Villard. Ceux-ci ne peuvent, dans ce cas, choisir que les candidats dont ils ont corrigé les papiers, estime-t-il. Il dénonce aussi le nombre pléthorique des prix spéciaux. Dosso Villard soutient que « ces prix sont devenus un business pour les journalistes. Ils en profitent pour racketter les entreprises ». C’est également un terrain fertile pour ces dernières, en vue de se faire de la publicité, soutiennent d’autres journalistes. Et ces entreprises pèsent de tout leur poids, pour que leur candidat soit parmi les lauréats. Tous ces facteurs font perdre au prix Ebony son crédit au fil des années.

Lire aussi :Le Prix Ebony : (1/2)- Entre excellence journalistique et influence des sponsors


Un monitoring pour désigner les lauréats

Des journalistes interrogés sur les critères de désignation des lauréats ont trouvé qu’ils ne sont pas clairement définis. Ils mettent en cause la fiabilité de la méthode qui consiste pour les journalistes, à faire acte de candidature. Dosso Villard propose à l’UNJCI de mettre en place un comité chargé de faire du monitoring, pour désigner les lauréats du Prix Ebony. « On peut également confier cette tâche à l’Autorité nationale de la Presse qui le fait déjà », affirme-t-il. Cette technique permettrait de sélectionner les productions qui méritent d’être primées. Elle aurait pour avantage de rehausser le niveau du Prix .

Pour avoir son avis sur tous ces griefs, nous avons sollicité un entretien avec le président de l’Union nationale des Journalistes de Côte d’Ivoire (UNJCI). Malheureusement jusqu’à ce que rédigions ces lignes, nous n’avons pas pu le rencontrer, certainement à cause de son agenda trop chargé. A plusieurs reprises, les rendez-vous n’ont pu être respectés. Nous avons décidé de lui envoyer un questionnaire afin qu’il donne son point de vue que nous restons disposés à publier dès réception.

Diomandé Karamoko







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