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Appel au dialogue avec les groupes armés au Mali : Quelle sera la réponse de Bamako ?

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Le week-end écoulé, le Président du Haut conseil islamique du Mali (HCIM), Chérif Ousmane Madani Haidara, à la tête d’une imposante délégation, a été reçu au ministère malien de la Défense à Bamako. De ce qui a filtré de cette importante rencontre, le très influent guide spirituel, après avoir apporté le soutien de l’association qu’il dirige aux Forces de défense et de sécurité engagées sur les différents théâtres d’opération au Mali, a exprimé le vœu de voir les autorités de Bamako ouvrir un dialogue avec les groupes armés maliens, terroristes ou non. L’on sait que cette idée du dialogue entre le pouvoir malien et les différents groupes armés, n’est pas nouvelle. Portée par certains leaders communautaires, elle a été l’une des 302 recommandations du dialogue inclusif inter-maliens tenu au mois de mai dernier. Les participants aux Assises nationales avaient, en effet, mis l’accent, entre autres, sur la nécessité d’engager le dialogue avec tous les mouvements armés maliens, d’instaurer une Journée nationale du pardon et d’instaurer un cadre permanent intra et intercommunautaire.

L’ouverture d’un dialogue avec les mouvements armés, signifie un retour à une solution politique

Mais jusque-là, ces recommandations n’ont pas connu un début d’exécution et l’on n’est pas surpris de ce retour à la charge de Chérif Ousmane Madani Haidara et ses coreligionnaires qui pensent que le dialogue est une phase obligée pour le retour de la paix, rappelant au passage que le « tout sécuritaire » ne peut résoudre tous les problèmes. Si l’on sait donc que l’idée du dialogue avec les groupes armés, fait son bonhomme de chemin depuis un certain temps, ce que l’on sait moins, c’est la réponse du régime militaire à cette demande qui bénéficie d’ailleurs du soutien d’une partie de la classe politique et de la société civile malienne. La question que l’on se pose légitimement est la suivante : quelle sera la réaction des autorités maliennes ?

Ce serait un pari risqué que d’affirmer qu’Assimi Goita et ses compagnons vont accéder à cette requête qui se fait, de plus en plus, pressante et cela, pour au moins deux raisons principales. La première est que l’ouverture d’un dialogue avec les groupes armés, est la traduction plus ou moins implicite de l’échec de la réponse militaire à l’insécurité.

En termes clairs, l’ouverture d’un dialogue avec les mouvements armés, signifie un retour à une solution politique. Assimi Goita acceptera-t-il de scier la branche sur laquelle il est assis ? Il faut attendre de voir. La seconde raison qui rend problématique l’ouverture du dialogue avec les groupes armés, c’est l’appartenance du Mali à la Confédération des États du Sahel. On sait que certains chefs d’Etat de cette nouvelle organisation sur l’échiquier régional, ont des positions très tranchées sur cette question. Comment donc Bamako pourrait-elle répondre positivement à la demande de Chérif Ousmane Madani Haidara sans fragiliser la politique sécuritaire mise en œuvre dans le cadre de l’Alliance des États du Sahel (AES) ?

Bamako est prise dans un grand dilemme

Cela dit, les autorités maliennes peuvent-elles rester sourdes à l’appel de certains de leurs concitoyens ? Et pour cause. L’armée ne peut, à elle seule, gagner la guerre contre les groupes terroristes armés et les rebelles maliens. Pour gagner une guerre, il faut certes des stratèges militaires et des hommes de terrain, mais l’histoire de l’humanité le démontre à l’envi : il faut aussi un peuple débout qui travaille à l’arrière pour soutenir les soldats au front. Comment Assimi Goita peut-il obtenir le soutien du peuple s’il ignore la voix de ces leaders communautaires qui ne comptent pas pour du beurre ?

Le pouvoir militaire peut-il faire la sourde oreille suite à l’appel au dialogue, après les évènements récents au Nord-Mali, plus particulièrement à Tinzaouataine où à demi-mots, l’armée malienne a reconnu avoir enregistré d’importantes pertes en vies humaines dans ses rangs ? On attend de voir.

En tout état de cause, l’on peut croire que Bamako est prise dans un grand dilemme. En attendant de savoir comment Assimi Goita tranchera ce nœud, l’on ne peut que souhaiter qu’il ne perde pas de vue l’intérêt supérieur du Mali plongé dans la guerre depuis plus d’une décennie.

« Le Pays »


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