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Politique

Debarquement de Provence : 80 ans après, quelle portée pour les Africains ?

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Le 15 août 2024 était, en France, jour de commémoration du 80ème anniversaire du débarquement de Provence qui a connu la participation de nombreux soldats africains, à la libération de l’ancienne puissance coloniale. Un épisode méconnu de l’histoire de la libération de la France, qui a longtemps été éclipsé par le débarquement de Normandie mené par les alliés en juin 1944, qui marquait un tournant dans la guerre en ce qu’il allait marquer le début de la libération progressive de la France. A l’occasion de la cérémonie d’hier, le président français, Emmanuel Macron, était entouré de chefs d’Etat africains dont le Centrafricain Faustin Archange Touadéra, le Togolais Faure Gnassingbé, le Gabonais Brice Clotaire Oligui Nguéma et le Camerounais Paul Biya qui avait droit à la parole « au nom de l’ensemble des délégations africaines ». Et ce, dans le sillage du chef de l’Etat français dont le discours était très attendu. Outre le traditionnel salut au drapeau, le président français a saisi l’occasion pour décerner des distinctions à d’anciens combattants.

La cérémonie tenue en hommage aux combattants africains, se voulait une forme de reconnaissance de la contribution des anciennes colonies à la libération de la France

Rappelons que cette commémoration intervient quelques semaines après le geste mémoriel inédit de la France dans le douloureux dossier du massacre de Thiaroye au Sénégal, en faveur d’une demi-douzaine de tirailleurs sénégalais exécutés avec des dizaines d’autres sur ordre d’officiers de l’armée française en 1944, et déclarés « morts pour la France » à titre posthume. Une commémoration qui intervient aussi dans un contexte où la France est en perte de vitesse sur le continent noir où sa présence est, de plus en plus, remise en cause dans certains pays. Toujours est-il qu’au-delà des actes, la cérémonie d’hier tenue en hommage aux combattants africains, se voulait une forme de reconnaissance de la contribution des anciennes colonies à la libération de la France. Mais 80 ans après les événements, quelle est la portée d’un tel événement pour les Africains ? La question est d’autant plus fondée qu’en huit décennies, les rapports entre les pays africains et l’ancienne puissance coloniale, ont évolué au point que la suprématie de la France qui connaît aujourd’hui des difficultés diplomatiques sur le continent noir, est en passe d’être remise en cause dans son ancien pré-carré. Et le recul de l’influence de la France en Afrique, est perceptible dans la représentation des Etats du continent noir aux commémorations de cet événement que les autorités françaises ont décidé de sortir de l’ombre pour le passer à la lumière. En tout cas, l’on comprend l’absence de certains pays comme ceux de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) constitués du Mali, du Burkina Faso et du Niger ou encore de l’Algérie. D’autant plus qu’un froid diplomatique s’est installé entre Paris et ces capitales africaines.

Il appartient aux Africains de se réapproprier l’histoire de ce débarquement de Provence

C’est pourquoi l’écho de ce 80ème anniversaire du débarquement de Provence visant à valoriser la contribution des combattants africains dans la continuité de la réhabilitation d’ex-tirailleurs sénégalais, sonne autant comme une volonté de Paris de faire amende honorable par rapport à une histoire longtemps occultée, qu’une opération de charme de l’Elysée à l’effet de regagner le cœur des Africains. La question est de savoir si cette volonté des autorités françaises de réparer l’Histoire, produira les effets escomptés. Sur le plan purement historique, cette reconnaissance, quoique tardive, du rôle crucial des combattants africains tombés pour la France, vient alourdir le poids de la dette de sang de la France vis-à-vis de l’Afrique. Et dans le contexte actuel, cela pourrait renforcer le sentiment anti-français sur le continent noir où l’ancienne puissance coloniale est aujourd’hui loin d’avoir bonne presse. Et ce, dans un contexte où les ressentiments de la colonisation restent parfois très marqués au sein de régimes ou de populations qui ne sont pas loin de considérer l’ancienne puissance coloniale, comme la source de leurs malheurs. Ceci étant, au-delà de la symbolique de la présence de dirigeants africains à cette cérémonie d’hommage, il appartient aux Africains de se réapproprier l’histoire de ce débarquement de Provence qui a vu leurs combattants payer un lourd tribut pour la libération de la France. Car, c’est à l’Afrique de mettre en exergue ses héros pour leur donner la place qu’il faut, dans l’Histoire. Pour le reste, vu du continent noir, la commémoration de ce 80ème anniversaire est un événement qui passe aujourd’hui presqu’inaperçu aux yeux de populations prises dans la tourmente du terrorisme, de la famine, des guerres et des catastrophes naturelles.

« Le Pays »


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