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Politique

Sommets de la CEDEAO et de l’AES sur fond de rupture : Que chacune s’assume

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Avec un décalage de quelques heures, les deux organisations qui ne se blairent pas en Afrique de l’Ouest, ont tenu, chacune de son côté, son sommet. En effet, alors que les chefs d’Etat de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) se sont réunis à Niamey, le 6 juillet, ceux de Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) se sont donné rendez-vous le 7 juillet à Abuja. Ces deux sommets quasi simultanés illustrent bien la cassure politique sans précédent dans la sous-région ouest-africaine. La CEDEAO qui espérait encore le retour, comme celui de l’enfant prodigue des Evangiles, du trio d’Etats dirigés par les hommes en treillis, peut dire adieu à son rêve et admettre que ceux qui sont partis, se sont résolument engagés sur un chemin de non-retour comme ils n’ont cessé de le rappeler depuis qu’ils ont claqué, en janvier dernier, la porte de la maison communautaire. A présent, chacune de ces deux entités doit s’assumer en attendant le jugement de l’Histoire. Et c’est manifestement ce que les chefs d’Etat de l’AES ont tenté de faire le week-end écoulé, en posant des actes forts, allant dans le sens de la consolidation de leur organisation commune.

Les chefs d’Etats de l’AES n’auront pas d’excuses s’ils venaient à s’éloigner des aspirations de leurs populations

En effet, Assimi Goita, Ibrahim Traoré et Abdourahamane Tchani ont porté sur les fonts baptismaux la Confédération des Etats du Sahel et se sont engagés à « doter cette confédération d’instruments propres pour le financement de sa politique économique et sociale » et « à mettre en place des mécanismes visant à faciliter la libre circulation des biens, des personnes et des services au sein de l’espace AES ». Dans cette perspective, ils ont décidé de la création d’une banque d’investissement et de la mise en place d’un fonds de stabilisation. Tout le mal que l’on puisse souhaiter à cette nouvelle organisation qui apparait dans le paysage des organisations ouest-africaines, est que ses fruits tiennent la promesse des fleurs de ses pères fondateurs et cela, au bénéfice des populations. C’est, en tout cas, la seule façon de ne pas donner raison aux sceptiques qui ne voient, à travers ce regroupement, qu’une vaste diversion orchestrée par des militaires qui se sont emparés du pouvoir politique et qui tentent de sécuriser leur butin par une forme de solidarité pour leur survie politique. Dans tous les cas, les chefs d’Etats de l’AES n’auront pas d’excuses s’ils venaient à s’éloigner des aspirations réelles de leurs populations. Car, c’est l’argument qu’ils ont mis en avant pour claquer la porte de la CEDEAO. Mais pour réussir le pari du développement économique et social, encore faut-il réussir à ramener la sécurité dans l’espace tourmenté de l’AES ! Pour répondre à cet impératif, les trois leaders ont décidé de la mise en place d’une force unifiée de l’AES et d’un plan trilatéral permanent pour les actions militaires. Quant à la CEDEAO, cette rupture consommée doit être l’occasion pour elle de se regarder dans la glace. Si elle est aujourd’hui démembrée, c’est notamment en raison de sa politique des deux poids, deux mesures.

La CEDEAO doit opérer sa mue

Car, accompagnant les coups d’Etats constitutionnels qui pérennisent certains pouvoirs, elle a choisi de bander les muscles contre les auteurs des coups d’Etats militaires. Ce faisant, elle s’est éloignée de l’idéal des pères fondateurs de l’organisation qui ont voulu en faire un espace de solidarité et de développement économique. Cela dit, la CEDEAO doit opérer sa mue. Mais le peut-elle quand on sait qu’elle abrite, en son sein, des brebis galeuses ? Elle joue, en tout cas, sa survie si elle ne réussit pas cette transformation alors que, plus que jamais, elle a toujours sa place en Afrique de l’Ouest, ne serait-ce qu’au regard des grands projets de développement économique qu’elle porte. Du reste, la question que l’on peut se poser est la suivante : quelles seront les conséquences de la rupture entre la CEDEAO et l’AES pour les populations des deux organisations qui sont très fortement intégrées ? Il est difficile, pour le moment, de répondre à cette question. Mais il est important de faire en sorte que ces populations ne paient pas pour les décisions lourdes de conséquences, des pouvoirs en treillis. Et c’est en cela que l’on est en droit d’espérer que très vite, il s’organise, de façon institutionnelle, des espaces de dialogue entre la CEDEAO et l’AES non seulement pour préserver les acquis de leur long cheminement, mais aussi pour réaliser le bonheur de leurs populations qui vivent dans un environnement mondialisé qui ne fait de place à aucune forme d’autarcie. C’est ce défi qui se pose aujourd’hui aux deux organisations qui ne doivent pas se regarder en chiens de faïence dans la sous-région où chacune d’entre elle a sa place au regard même des ambitions qu’elles affichent et au regard de l’immensité des enjeux de développement de l’espace communautaire.

« Le Pays »













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