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Côte d’Ivoire. Les marchés dans la fièvre de la Tabaski

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L’Aïd el-Kébir, la plus grande fête musulmane sera célébrée le 16 juin 2024 en Côte d’Ivoire. Cette période est aussi une opportunité pour les commerçants de bétail, de vêtements, et de vivres de réaliser de bonnes affaires, parfois au détriment des fidèles, qui vivent cette fête comme une période de grande dépense.


Au marché Bel Air de Treichville, Aïcha Fofana se promène entre les différents étals. Accompagnée de son fils, elle est venue faire quelques emplettes pour la Tabaski qui sera célébrée dans quelques jours. Mme Fofana prévoit d’acheter des oignons, du mil, des tubercules et quelques boîtes de conserves. « Je ne vais pas acheter aujourd’hui tous les légumes dont j’aurai besoin pour la Tabaski, de crainte qu’ils ne pourrissent avant la fête », explique-t-elle.

Assise sur un banc, Félicité Zoro hèle toutes les personnes qui passent devant son stand. « Venez voir, ce n’est pas cher », s’écrie-t-elle pour attirer la clientèle. Comme pour toutes les autres fêtes, Mme Zoro reconnaît que la Tabaski aussi est une occasion pour les commerçants de gagner plus que d’habitude. « Actuellement, les gens viennent peu à peu faire leurs achats pour la fête. D’ici la fin de la semaine, il est clair que l’affluence sera plus forte », affirme-t-elle. Elle précise qu’en prélude à la fête de la Tabaski, elle a renforcé son stock de marchandises pour faire face à la demande.

Ahmed Fall a fait le même choix. Il tient une boutique de vente de boîtes de conserves, bouillons d’assaisonnement et autres produits culinaires. « C’est pour éviter les pénuries que j’ai fait plus d’achats. Il ne faudrait pas qu’en pleins préparatifs de la fête, des produits me manquent. Je risquerais de subir de fortes pertes », confie-t-il.

Des prix un peu trop élevés

Au marché de Belle Ville, comme chaque année, un espace a été aménagé pour la vente du bétail. Sous une fine pluie, des personnes sont venues s’offrir une bête pour la fête, comme le recommande la religion. C’est le cas d’Abou Sawadogo qui vient d’acheter un mouton. Il se plaint de la cherté du bétail, mais dit être habitué à endurer cette situation chaque année. Trois de ses frères et lui ont cotisé 400 000 francs pour s’offrir un mouton. « C’est ce que nous faisons chaque année. Cela nous permet de supporter le prix du bétail qui augmente pendant la fête ».

Mohamed Kouadio examine les bêtes attentivement. Il a du mal à faire un choix en raison des prix, qu’il trouve un peu trop élevés. « Il y a quelque temps, pour le baptême de ma fille, j’avais acheté un mouton à 80 000 francs. Un mouton de taille similaire coûte actuellement autour de 150 000 francs. C’est de la surenchère », s’alarme-t-il.

Le vendeur de moutons, Amadou, trouve que les clients se plaignent exagérément. « Ils passent leur temps à marchander les prix. S’il y a augmentation, ce n’est pas notre faute. Nous achetons les moutons chers, donc nous sommes obligés de les revendre chers aussi », explique-t-il. Les prix des bêtes d’Amadou varient entre 150 000 et 900 000 francs. Il reconnaît toutefois qu’avec la fête, la demande est plus forte.

Une charge financière

Adjamé, une commune commerçante d’Abidjan, n’est pas en marge de l’effervescence de la Tabaski. Fatim Dosso vend des vêtements au marché Petit Lomé de la commune. À un mois de la fête, elle a flairé une bonne affaire. Fatim a donc entrepris de faire des achats en grande quantité pour satisfaire sa clientèle durant cette période de fête. « D’habitude, je ne fais pas plus d’un voyage vers le Togo pour mes achats. Mais avec la fête, j’ai dû faire deux voyages en un mois. J’ai même augmenté ma commande. » Pour gérer au mieux l’affluence dans son magasin, elle a fait appel à ses sœurs.

Entre le mouton à immoler, les nouveaux vêtements à acheter, les emplettes à faire… La Tabaski peut s’avérer, pour certains musulmans, une lourde charge financière. Pour faire face aux dépenses, certains se préparent suffisamment tôt. Fatim Doumbia, par exemple, a préféré coudre les vêtements de ses enfants deux mois avant la fête. « Quand c’est la fête, les couturiers profitent pour augmenter les prix. C’est pour cela que j’ai préféré coudre les vêtements de mes enfants à l’avance », dit-elle, soulignant que ce choix lui permet de supporter les dépenses de la fête.

Depuis deux mois maintenant, Nawa Silué a déjà prévu l’argent pour l’achat du mouton de la Tabaski. Pour lui également, il est préférable d’anticiper les préparatifs de la fête. « Je vais dépenser au minimum 400 000 francs, car il faut accueillir les amis et la famille à la maison. Donc, c’est important de ne pas lésiner sur les moyens », explique-t-il.

Lima Soro





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