Le président kényan, William Ruto, séjourne actuellement en terre américaine, dans le cadre d’une visite d’Etat de quatre jours. Il sera reçu le 23 mai 2024 à la Maison Blanche par son homologue américain Joe Biden. Il s’agit de la première visite d’Etat d’un dirigeant africain à Washington depuis 15 ans. Cette visite marque ainsi la consolidation des relations entre les deux pays. Mais outre les questions bilatérales, la sécurité sera aussi abordée au cours des échanges entre les deux chefs d’Etat. Bien évidemment, la crise haïtienne pour laquelle le Kenya a accepté de diriger la mission multinationale soutenue par les Nations unies pour lutter contre les gangs armés locaux qui terrorisent la population, occupera une place de choix. Surtout que cette visite d’Etat, faut-il le souligner, coïncide avec les préparatifs pour le déploiement des premiers policiers kényans, soit 200 sur un total d’environ 1000 hommes.En effet, des groupes criminels y commettent des meurtres, des viols et des enlèvements, terrorisent les habitants, bloquent les transports ainsi que l’accès aux soins de santé, à l’éducation et à l’aide humanitaire indispensables à une grande partie du pays. Entre janvier et la mi-mars 2024, plusieurs groupes criminels ont tué près de 1 500 personnes qui n’étaient pas impliquées dans les violences et en ont blessé 800 autres, selon les Nations unies. Au regard de ces chiffres qui font froid dans le dos, c’est dire si le pays est au bord du gouffre. Si bien qu’il a besoin d’assistance.
Le président William Ruto ne doit pas se tromper dans ses calculs au risque de se brûler les doigts
C’est ce que semble vouloir offrir le président William Ruto qui, malheureusement, va trop vite en besogne. En effet, alors que l’opposition politique et la Justice sont opposées à l’envoi des policiers en Haïti en invoquant le non-respect de la loi et le caractère inconstitutionnel de ce déploiement, le chef de l’Etat, lui, ne l’entend pas de cette oreille.Si la volonté du président kényan est de porter secours au peuple haïtien, les questions économiques peuvent aussi motiver son obstination en dépit des réticences internes. En effet, le Kenya est confronté à de graves problèmes de liquidité, et l’exécution de cette mission soutenue par les Etats-Unis, aura forcément des retombées économiques positives pour le pays. D’ailleurs, la première puissance économique mondiale exhortait déjà les grands pays tels que la Chine auprès de laquelle le Kenya est lourdement endetté à lui offrir un allègement, soit en suspendant sa dette, soit en lui accordant de nouvelles subventions. C’est un gain économique qui sera bon à prendre pour le président kényan qui ne doit toutefois pas se tromper dans ses calculs au risque de se brûler les doigts. Car, avec des gangs puissamment armés qui ont la maîtrise du terrain, et qui menacent depuis l’annonce de l’envoi des troupes, rien ne lui garantit la réussite de la mission. Quel sera le risque à payer ? Sera-t-il trop lourd au point d’écorner son image en interne ? On attend de voir.
Edoe Mensah Domkpin
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