Momo et Chakoul sont deux gamins à peine sortis de l’adolescence. Cités dans une affaire de drogue, ils ont comparu le jeudi 2 mai 2024, à la barre du Tribunal des flagrants délits de Grand- Bassam. Les deux prévenus étaient sous mandat de dépôt depuis le 29 avril 2024, après une arrestation dite musclée, intervenue très tard dans la nuit du 26 avril 2024 à Bonoua.
Quand le président du Tribunal a cité les lourdes charges qui pesaient sur leurs frêles épaules, apparemment aucun des auditeurs présents dans la salle d’audience, ne leur accorda la moindre chance d’être relaxés. Suivez : « Détention de manière illicite de 78 boulettes de cannabis de 18 grammes. 37 comprimés de Tramadol et de Tramaking, en vue de la cession à autrui pour consommation. Faits prévus et punis par les articles 2, 17 et suivants de la Loi 2022 – 407 du 13 juin 2022. Articles portant lutte contre le trafic et l’usage illicite des stupéfiants, des substances psychotropes et leurs précurseurs en Côte d’Ivoire et article 28 du Code pénal ivoirien. »
Après avoir reconnu, pendant l’enquête préliminaire, les faits qui leur sont reprochés, les deux prévenus ne cesseront de les réfuter en bloc, au Parquet et pendant les débats contradictoires. A les entendre, cette nuit-là, ils se sont rendus à un kiosque, juste pour siroter un « petit café noir ». Après qu’ils ont accompli leurs petits boulots de « chargeurs » de véhicules de transport en commun. Ce serait donc à cet endroit précis qu'ils ont été mis aux arrêts, par une patrouille de gendarmes, à la recherche de drogués indécrottables.
Le Juge : Normalement,après une journée de dur labeur, on doit regagner tout de suite son domicile. Pour bien se reposer, avant de reprendre le travail le lendemain. On ne va pas consommer un « café noir ». Ce produit est de nature à troubler le sommeil.
Chakoul et Momo : M. le Juge, ce que vous dites est vrai… mais cette nuit-là, vraiment il nous fallait ce « petit café noir.
Le procureur de la République aux prévenus : Eh ! Arrêtez de raconter des histoires à dormir debout. Les P.V. que vous avez signés, tous les deux, contredisent bien les propos que vous tenez actuellement…
Pour autant, Momo et Chakoul n’étaient toujours pas prêts à passer aux aveux. Ils ont argué et soutenu que les gendarmes les ont « battus et tabassés. C’est eux qui nous ont forcés à dire ce qui est dans les P.V. signés de nos propres mains… »
A un certain niveau des débats contradictoires à l’audience, le président du Tribunal s’est rendu compte que des zones d’ombre planaient sur les circonstances de l’arrestation des deux prévenus.
Finalement, « l’intime conviction » du juge l’a amené à croire que, dans cette affaire, les preuves ne sont pas suffisantes, pour les rendre coupables des faits qui leur sont reprochés. Selon la formule juridique consacrée, ils ont été « déclarés non coupables et renvoyés des fins de la poursuite. »
Une chronique de Mory-Frey Touré.
-
COMMENTAIRES
PLUS D'ARTICLES
-
Côte d’Ivoire – Inde : Un partenariat stratégique pour l’égalité des Genres
-
Intelligence Artificielle : La presse numérique adopte une charte pour encadrer l’usage en Côte d’Ivoire
-
Les rebelles du M23 toujours visibles à Walikale malgré l’annonce de leur retrait
-
Un verre de vin par jour, c'est vraiment sans risque pour la santé ?
-
Journée mondiale de l’eau 2025 : La Chaire UNESCO met en lumière, l’importance de la préservation des glaciers
-
Après les prisonniers , des universitaires décédés appellent à la candidature de Paul Biya
-
PND ivoirien 2026-2030 : Le secteur de la Communication fait ses derniers réglages
-
Dans le quartier new-yorkais de Queens, la peur de Trump plombe les affaires
-
Côte d'Ivoire. Audiovisuel : carton jaune du régulateur à France 24
-
Décès du père de la ministre Anne Ouloto : Les condoléances du couple Ouattara à la famille éplorée
-
Washington, nouvel ami des dictateurs et des autoritaires
-
Au Tribunal.Fin de cavale pour deux frères mécaniciens devenus voleurs à moto
-
Liste électorale provisoire: La CEI apporte des éclaircissements aux nombreuses plaintes sur les réseaux sociaux
-
Le nouvel échangeur Akwaba: Améliorer la fluidité du trafic pour plus de 100.000 véhicules par jour.
-
Côte d'Ivoire. Déguerpi, il a installé son atelier au cimetière (Reportage)
-
Côte d’Ivoire. L’échangeur du carrefour Akwaba officiellement ouvert à la circulation.
-
Côte d'Ivoire. Conflit foncier : Coffi-Studer tient à disposer de l'intégralité de son terrain
-
Au Tribunal. Vigile la nuit, voleur le jour
-
Côte d’Ivoire. Des industriels indiens en visite d'affaire à Abidjan
-
Côte d’Ivoire. Abidjan : Une rue porte désormais le nom de Séri Gnoléba
-
Rencontre Tshisekedi-Kagame à Doha : les deux chefs d’État réaffirment leur engagement pour un cessez-le-feu immédiat
-
Côte d’Ivoire. Actions sociales- Dominique Ouattara appréciée par « ceux qui ont vu ses œuvres de bonté »
-
Côte d’Ivoire. JIF 2025 à Bocanda : André Silver Konan offre des pagnes à 150 femmes
-
L’Alliance Fleuve Congo/M23 boycotte les négociations de paix de Luanda
-
Des prisonniers camerounais appellent Paul Biya à briguer un 8e mandat.
-
Côte d’Ivoire. Dominique Ouattara s'inspire de la sagesse de Thérèse Houphouët-Boigny
-
Kibarou . Pour une présidentielle dépouillée de tous germes de violences.
-
Côte d’ivoire . Le Conseil municipal de Bouaké valide plusieurs projets de développement
-
Côte d’Ivoire . 6 immeubles menacés d’effondrement, démolis à Attecoubé et Songon
-
Persona non grata l’Ambassadeur sud-africain: Jusqu’où ira l’escalade entre Washington et Pretoria ?
-