Il circule actuellement sur les réseaux sociaux une courte vidéo qui montre l’endoctrinement des enfants burkinabé par le pouvoir actuel. On y entend une voix d’adulte qui demande à des enfants, âgés d’à peine quatre ou cinq ans, de répéter après lui ces slogans : « L’impérialisme, à bas ! » « Ses valets locaux, à bas » ! Et viennent, le néocolonialisme, les ennemis de la nation, les Etats Unis, la France. Puis ce sont les « vive ! » : « Vive le capitaine Ibrahim Traoré ! » Et suivent, le colonel Assimi Goïta, le général Thiani, le Président Poutine, le capitaine Yabré, l’AES, la Transition, le Burkina Faso, et cela se termine par : « la patrie ou la mort, nous vaincrons. »
Ainsi donc au Burkina Faso, on est revenu au temps de Thomas Sankara. L’histoire se répète-t-elle ? Peut-être. Mais l’histoire se répète rarement à l’identique. Même si l’on dit que celui qui ne tire pas de leçon de sa propre histoire se condamne à la revivre. Au temps de Sankara il y avait les CDR, les Comités pour la défense de la révolution, de sinistre réputation, et qui ont fini par retourner le peuple contre le fougueux capitaine. Aujourd’hui il y a les VDP, volontaires pour la défense de la patrie et les soldats, dont les réputations ne sont pas moins sinistres. Il ne se passe pas un seul jour sans que l’on ne signale des meurtres par des militaires et des VDP sur plusieurs dizaines de paysans, qui viennent s’ajouter aux meurtres commis quotidiennement par les sanguinaires djihadistes. Que fait le pauvre peuple, pris entre le marteau et l’enclume ? Il fuit quand et où il le peut. Vers la Côte d’Ivoire, vers le Ghana, vers le Togo. Pendant ce temps les partis politiques sont écartés de la scène, la presse étrangère et indépendante interdite, la presse locale muselée, toute voix discordante bâillonnée ou envoyée au front, et des jeunes désœuvrés sont payés pour assurer la garde du pouvoir. Disons-le tout net. Nos frères Burkinabé sont actuellement sous la férule d’une terrible dictature.
Et c’est malheureusement le cas pour nos frères Maliens et Nigériens. Les dictatures de ces pays se calquent les uns sur les autres, au point d’avoir créé une sainte alliance, baptisée Alliance des Etats du sahel (AES). Les dirigeants de ces trois pays sont issus de putschs, ils ne veulent pas lâcher le pouvoir, pour cela ils ont écarté les partis politiques, pendant que leurs trois pays sont confrontés au terrorisme. Et la lutte contre le terrorisme est le meilleur argument qu’ils ont trouvé pour s’accrocher au pouvoir. Nous ne partirons pas tant qu’il y aura de l’insécurité dans le pays. Comme assurance-vie, ils se sont jetés dans les bras de Poutine.
L’ennemi de ces trois pays était la France. Elle a fini par partir. Mais lorsque l’on est dictateur, il faut toujours avoir un bouc-émissaire. Alors, la France partie, chaque pays de l’AES s’est cherché son ennemi. Celui du Niger est le Bénin, celui du Burkina Faso la Côte d’Ivoire, et celui du Mali, la Mauritanie. C’est très commode d’avoir un ennemi pour expliquer ses échecs. Et chacun accuse son ennemi choisi de vouloir lui faire la guerre. Oui, si nous ne réussissons pas à chasser les djihadistes, c’est parce que la Côte d’Ivoire les héberge, et d’ailleurs la Côte d’Ivoire veut nous attaquer. Attaquer la Burkina Faso pour gagner quoi, Seigneur ! Le Bénin, attaquer le Niger pour gagner quoi ? Les autorités du Bénin ont invité les Nigériens à envoyer les journalistes qu’ils veulent au Bénin pour enquêter comme ils veulent. Mais le problème n’est pas là. Aux dictatures, il faut absolument un ennemi. Sinon ils savent que personne ici, ou au Bénin, ou en Mauritanie n’a l’intention de s’en prendre à eux. L’idée avait été caressée de mettre un holà aux putschs par la force lorsqu’il y eut le coup de Etat de trop au Niger, mais elle fut abandonnée. Aujourd’hui, nos Etats ont tout de même d’autres chats à fouetter que d’aller se lancer dans des aventures guerrières contre leurs voisins !
Mais nous, Ivoiriens, devrions rester sur nos gardes, car un dictateur borné qui se prend pour un révolutionnaire, une réincarnation de Thomas Sankara envoyée sur terre pour sauver l’Afrique est très dangereux. Pour son peuple et pour ses voisins.
Venance Konan
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Publié le :
20 mai 2024Par:
Danton