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Soyons propres !

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Qu’il me soit permis de revenir sur une de mes marottes, à savoir la salubrité de nos villes et villages, de notre environnement. Tant que nous n’aurons pas commencé à prendre cette affaire au sérieux, j’y reviendrai toujours. Quitte à passer pour un radoteur. Parce que je pense que nous méritons, nous, Ivoiriens, de vivre comme des gens civilisés, c’est-à-dire dans un environnement propre et beau, et non comme des animaux, à savoir, au milieu des ordures. D’ailleurs certains animaux, tels que le chat par exemple, ne supportent pas du tout la saleté. Pourquoi ne prendrons-nous pas exemple sur les chats ?

Il y a quelques jours, je me trouvais dans ma voiture, au niveau du lycée hôtelier en venant du « carrefour Mel Théodore », à deux pas de l’église Notre Dame de la Tendresse, et j’écoutais la radio française RFI. C’était l’émission « Appels sur actualité » de Juan Gomez qui portait sur la gestion des sachets plastiques dans nos pays. Et un auditeur ivoirien disait qu’il était impossible en Côte d’Ivoire de faire un mètre sans voir un sachet plastique. Mon chauffeur, qui écoutait aussi la radio, et moi, avons aussitôt machinalement jeté un coup d’œil dehors et nous sommes mis à rire. Effectivement, il y avait des sachets plastiques de toutes les couleurs partout, au bord de la route, dans les herbes, partout. Et nous étions à la Riviera, dans ce quartier très huppé que l’on appelle « Beverly Hills », à deux pas des ambassades des Etats Unis et de la Russie. Nous ne prêtons plus attention aux déchets plastiques, aux ordures dans lesquelles nous nous vautrons, et si cet auditeur n’en avait pas parlé juste à cet instant, je ne les aurais absolument pas remarqués, tellement ils font partie de notre quotidien. Chaque jour je vois des armées de femmes nettoyer nos rues et trottoirs, mais il y a toujours des sachets plastiques et des tas d’ordures partout. C’est comment ? Nous sommes comment et puis nous n’arrivons pas à nous débarrasser de nos ordures comme le font les Ghanéens, les Rwandais, les Européens, les Asiatiques, les Américains, les Canadiens, les Sud-Africains, les Namibiens ?

Cette fin de semaine, du fait de la rentrée littéraire et de la cérémonie des Ebony, je me suis retrouvé à Bouaké et Yamoussoukro. Et j’ai fait un crochet à Daoukro avant de rentrer à Abidjan. J’ai donc eu à traverser les villes de Bouaké, Yamoussoukro, Toumodi, Dimbokro, Bocanda, Daoukro, Kotobi, Abongoua, Akoupé, Adzopé, Azaguié, sans parler de tous les villages. Partout, je dis bien partout, et j’ai bien fait attention, la première chose que je voyais en traversant toutes ces localités était le tas d’ordures bien exposé comme un trophée, comme une fierté nationale. Nous avons des ministères dédiés à notre environnement, à la salubrité. Le Premier ministre lui-même est aussi ministre chargé du cadre de vie. Et il a un ministre délégué pour l’épauler. Nous avons dans toutes nos régions des cadres de haute valeur, des maires, des responsables politiques qui voyagent beaucoup et voient comment sont les autres pays. Ce sont eux qui viennent nous dire que l’Europe, le Rwanda, le Ghana, c’est propre. Et quand ils reviennent au pays, c’est pour nous donner ce cadre de vie ? Est-ce une question de moyens ? Si c’est le cas, dites-le fort pour que nous l’entendions tous. Attendons-nous que ce soit le Président de la République lui-même qui prenne le balai pour nettoyer nos cités ? Comment peut-on avoir organisé la plus belle et la plus rentable des CAN de l’histoire africaine et ne pas pouvoir se débarrasser de ses ordures ?

N’est-ce pas parce que les ordures sont en réalité dans nos têtes et font partie de nous-mêmes ? C’est une affaire qui date de longtemps. Je me souviens d’un de nos titres de fin d’année au temps d’Ivoir’Soir : « Bonne année la saleté ! », et nous avions illustré la « une » du journal avec une image d’ordures. Le groupe musical « Les Salopards avaient fait une chanson sur nos ordures. Lorsque Robert Guéï a pris le pouvoir, il a dit qu’il était venu balayer le pays. Parce que notre pays était physiquement et moralement sale. Et, de manière symbolique, il a pris un balai pour nettoyer une rue. La Côte d’Ivoire, définitivement pays des gens sales ?

Le Chef de l’Etat est en train de se ruiner la santé pour nous donner un pays dont nous serons toujours fiers. Mais tant que nous vivrons au milieu des ordures et des sachets plastiques, tous ses efforts pour nous donner un pays beau qui fait rêver resteront vains.

Venance Konan




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