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L’Enquête du jeudi: Côte d'Ivoire. Concours administratifs. (2/2)- “où va l’argent que l’on nous prend ?

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Les frais des concours administratifs servent à l’organisation desdits concours, explique-t-on pour justifier la fixation de leurs montants. C’est l’argent que déboursent les candidats qui est utilisé pour payer les correcteurs, les surveillants, les feuilles de copies, etc. Mais vu de plus près, ces sommes représentent tout de même, un pactole. En 2023, les frais des concours pour candidater à l’INFAS s’élevaient à 12 000 francs CFA. 135 000 personnes ont dû payer ce montant. Ce qui fait une somme globale de 1 milliard 620 millions de F CFA. Si à cela l’on ajoute les 28 000 F CFA de frais de préinscription et de visite médicale, payés par chaque candidat, on est autour de 5 milliards 400 millions de F CFA, que l’État amasse pour le seul concours de l’INFAS.

Le concours de l’ENA représente également une coquette somme. Les frais, les cours de préparation aux concours et les kits numériques coûtent en tout 40 500 F CFA. Cette somme, multipliée par les 44 000 personnes ayant postulé, donne un montant de 1 milliard 782 millions de F CFA. En août 2023, ce sont 135 000 candidats qui se sont lancés dans les épreuves écrites du concours d'entrée à l'Institut national de formation des agents de santé (INFAS). Seules 9 500 places étaient disponibles, dont 4 500 pour les sages-femmes. Mais il faut des frais considérables pour postuler à ce concours sélectif. Avec des frais de préinscription et de visite médicale s'élevant à 28 000 FCfa. Auxquels il faut ajouter 12 000 FCfa pour les frais de concours, le coût global pour participer au concours de l’INFAS s’élève à 40 000 F CFA.

200 000 F CFA par an, pour différents concours


Cyrille Kouablan est vendeur de “garba” à Yopougon. Il a présenté le concours de l’INFAS à plusieurs reprises et sans succès. Mais en 2023, la chance a tourné en sa faveur. En plus du concours de l’INFAS, chaque année, Cyrille présentait au moins trois autres concours de la fonction publique. Entre les frais de dossier et les visites médicales, il dépensait parfois plus de 200 000 FCfa par année. « J’arrivais à payer ce montant grâce à la vente de Garba et à quelques aides de la famille. Quand tu n'as personne pour t'aider, et aucune activité génératrice de revenus, c'est vraiment difficile de présenter les concours, parce que c’est coûteux », dit-il. Plaidant ainsi, pour que l’État revoie les coûts à la baisse.

Concours coûteux et sélectifs

À la différence de Cyrille, Salomon Ehouman, titulaire d’un baccalauréat, n’exerce pas une activité régulière, génératrice de revenu. L’an dernier, il voulait présenter à la fois plusieurs concours de la fonction publique pour se donner plus de chances de réussir. Mais le manque de moyens a fait qu’il s’est finalement contenté d’un seul, celui de l’École nationale d’administration (ENA). Pour le concours direct d’entrée dans cette école en 2024, les frais de concours s’élevaient à 26 500 Fcfa. De plus, les candidats ont dû obligatoirement payer les cours de préparation aux concours et des kits numériques qui s’élevaient à 14 000 F CFA. Soit un total de 40 500 F CFA par candidat. « Je n’ai pas compris pourquoi les frais de préparation au concours étaient obligatoires. On peut tout de même se préparer seul à la maison avec nos amis ou connaissances, qui ont déjà présenté le concours. Ça nous aurait fait moins de dépenses », se plaint Cyrille.

Ils étaient un peu plus de 44 000 jeunes à avoir postulé pour la phase préliminaire de ce concours, qui offrait 870 places disponibles, pour l’entrée à l’ENA. Soit un peu moins de 2% de candidats qui auront la chance de rejoindre l’école. Les candidats admis à l’issue de la phase préliminaire, devront payer quant à eux 10 000 F CFA, pour la visite médicale.

Boua Bi Hermane, étudiant en licence 3 de Sciences économiques, ne compte pas passer de concours après son diplôme, à cause de leur caractère sélectif et onéreux. « Je préfère utiliser mon argent pour investir dans une activité lucrative plutôt que de passer des concours onéreux et incertains. Il y a des milliers de candidats aux concours et peu de places », déplore-t-il.

De Lima Soro


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