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L’enquête du jeudi : Sécurité routière- Pourquoi l’accès au tunnel d'Abobo-Gare est interdit aux gbakas et aux gros camions

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L'ouverture du tunnel de la Mairie d'Abobo avait suscité beaucoup d'espoir au sein de la population. En effet, pour bon nombre de personnes, cela signifiait la fin des embouteillages chroniques au rond-point situé devant la Brigade de gendarmerie d’Abobo. Mais cela n’a pas été le cas. Pourquoi ?


Le lundi 19 février 2024, nous nous sommes intéressés à la situation pour mieux la comprendre. En fait, les mini-cars gbaka et les véhicules poids lourds, qui ont une grande part de responsabilité dans la survenue quotidienne de ces embouteillages, sont interdits de circuler dans le tunnel récemment mis en service. Plusieurs raisons sont évoquées pour justifier l'interdiction d’accès au tunnel par les gbakas et gros camions particulièrement.


Selon un agent de l'entreprise chargée des travaux de la voirie trouvé sur les lieux, le tunnel n'est pas fait pour les mini-cars. Encore moins pour les véhicules poids lourds. « Ils vont passer sur les bretelles quand elles seront achevées. Ainsi, ils pourront faire toutes leurs manœuvres comme d'habitude », a-t-il expliqué. Pour Koné Karim, commerçant à proximité du tunnel, l'interdiction est due à l'indiscipline de certains conducteurs de ces véhicules, « Les mini-cars s'arrêtent à tout moment, pour faire descendre ou prendre des passagers. Si on n'y prend pas garde, ils vont le faire à l'entrée ou même à l'intérieur du tunnel », soutient Karim.


En plus de l'indiscipline évoquée, notre interlocuteur voit également le mauvais état de la plupart de ces véhicules. « Ils tombent en panne partout. Imaginez un instant, qu'un mini-car tombe en panne dans ce tunnel long de 200 mètres. Ce sera la catastrophe ! » renchérit notre interlocuteur.


Sécurité routière


L’interdiction faite à ces catégories de véhicules d’emprunter ce tunnel est une décision étatique. C'est ce qui ressort de notre échange avec un agent de la Police nationale trouvé en faction sur place, il y a quelques jours. « C'est une décision qui vient d'en haut. C'est pour cela que nous sommes toujours ici pour veiller au respect de celle-ci », a indiqué l'agent de police.


Au sein de la population, l'interdiction des mini-cars est diversement appréciée. Mme Nzika Norberte est commerçante au marché Gouro d'Adjamé. D'après elle, la décision n'aide pas la population. « Durant plus de deux ans, nous avons souffert des embouteillages à cause des travaux du tunnel. Donc, son ouverture devrait faciliter la circulation », déclare-t-elle. Puis d’ajouter : « Dites-moi le type de véhicules les plus nombreux à Abobo, ici. Ce sont les gbakas. Donc, s’ils continuent d'emprunter les voies de déviation, c’est que l'embouteillage ne va pas prendre fin. Et c'est ce que nous vivons actuellement ».


Dans un taxi que nous avons emprunté, Alain Kouamé, notre voisin, émet une opinion médiane. « On pouvait agir autrement. C'est-à-dire permettre aux minicars d'y circuler. Mais il faut, pour cela, poster des policiers en permanence aux entrées et aux sorties du tunnel. Cela va faciliter la circulation et garantir la sécurité routière à la fois.


Quant à l'étudiante Marie-Michelle Gnagbo, elle estime que cette interdiction est un mal nécessaire. « C'est vrai que cette décision ne nous évite pas les embouteillages. Mais elle est bien nécessaire. Parce qu'elle vise la sécurité routière des uns et des autres », estime l'étudiante avant de citer un exemple. « Le jour même de l'ouverture du tunnel, un motocycliste a renversé une femme à l'entrée de celui-ci. C'était déjà un signe de ce qui peut se passer régulièrement avec ce tunnel si on n'y prend garde » s'inquiète Marie-Michelle.


Ces chauffeurs qui ne respectent rien


Nous avons bien évidemment donné la parole aux conducteurs des véhicules frappés par l'interdiction. Au volant d'un mini-car faisant la ligne Anyama-Adjamé, en passant par la commune d'Abobo, Namory dit comprendre la restriction. « Parmi nous les chauffeurs de gbaka, il y a beaucoup d'indisciplinés. Ils ne respectent rien. Ils font très souvent tout le contraire du code de la route. Donc, c'est à cause de ceux-là que nous subissons tous cette décision qui ralentit notre travail », estime-t-il


Maïmouna est l'une des rares filles apprenties-balanceurs de gbakas. Elle explique pourquoi son véhicule ne passe plus dans le tunnel. « La première fois qu'on est passé dedans, les policiers ont pris les pièces de notre véhicule. On ne sait pas pourquoi. C'est pour cette raison qu'on y passe plus. Les détours font que notre trajet est devenu plus long avec de nombreux embouteillages. Si ce n'est pas pour nous faciliter la tâche, pourquoi le tunnel a été construit ? » s'interroge-t-elle ?


La situation sera évaluée à la la fin des travaux

L'Agence de Gestion des Routes (AGEROUTE), entreprise chargée des travaux du tunnel, estime qu’elle n’a pas pour rôle de définir qui doit utiliser l’ouvrage ou non. « Nous nous limitons à la réalisation de l’ouvrage. Une fois qu’il est remis à l’Etat par l’entremise du ministre de tutelle, le reste concernant son utilisation ne nous incombe plus. Pour ce tunnel, le délai contractuel est août 2024 », révèle l’un des représentants de l’AGEROUTE trouvé sur place.

A la Mairie d’Abobo, M. Diabaté Bêh, huitième adjoint au maire chargé des questions de la salubrité, évoque une raison liée à la fluidité routière. Joint au téléphone par l’intermédiaire du chargé de communication de la Mairie, l’adjoint au maire a affirmé ceci : « C’est pour éviter l’encombrement à l’entrée et à la sortie du tunnel. Parce que les travaux ne sont pas encore achevés. Quand ils le seront, on pourra analyser la situation pour prendre la bonne décision. Le tunnel a été ouvert à l’occasion pour faciliter la circulation », indique Diabaté Bêh.


Trésor Doudou




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