L’Etat de droit, ce système où tous les actes et décisions de l’Etat doivent s’appuyer sur le pacte social précédemment établi, est un critère essentiel de la démocratie. Mais en Afrique de l’Ouest et surtout dans son giron francophone, bien souvent, on n’a cure de la norme établie lorsqu’on a le pouvoir ou lorsqu’on est en position de force. Si fait que les gouvernants élus, une fois l’effectivité du pouvoir en main, se permettent toutes les dérives possibles. Ils ne se sentent plus contraints de respecter la loi, même pas la Constitution sur laquelle ils ont pourtant juré de respecter et de faire respecter. On se retrouve face à des dirigeants drapés du manteau de démocrates, qui enfoncent pourtant leurs pays respectifs dans la mal gouvernance. Face à des dirigeants à la gouvernance peu vertueuse, les peuples montent au créneau pour réclamer plus de liberté et de démocratie. Dans leur détresse, ils n’hésitent pas souvent à faire ouvertement appel à la soldatesque à « prendre leurs responsabilités ». Ainsi, des présidents élus, les uns après les autres, ont été renversés par des militaires au nom de l’impératif sécuritaire en Afrique de l’Ouest. Ce, au grand dam des principes de l’instance sous-régionale qu’est la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) qui s’oppose aux changements anticonstitutionnels de gouvernements. Mais la CEDEAO, malgré ses pressions, n’a pas réussi à faire plier les régimes militaires.
La démocratie, même avec ses insuffisances, demeure le moins mauvais des systèmes de gouvernance
Pire, elle semble avoir complètement perdu la face. En effet, on peut le dire avec certitude : après la levée des sanctions contre le Niger et la Guinée, la CEDEAO est tombée au front de la lutte contre les changements anticonstitutionnels et de la défense des valeurs démocratiques et de l’Etat de droit. Après une telle déculottée, il n’y a plus rien en face pour effrayer les militaires désireux de prendre le pouvoir par les armes. Il suffit juste de réussir son coup de force et le tour est joué. S’il est un truisme de dire que les régimes démocratiquement élus, étaient parfois des démocraties de façade, il faut cependant craindre que l’Afrique de l’Ouest ne passe de la démocratie en trompe l’œil à la « putschtocratie ». Certes, la démocratie telle qu’elle est pratiquée sous nos cieux et même ailleurs, a bien souvent montré ses limites. Mais est-ce une raison suffisante pour mettre les godasses dans les plats de la Republique, et pour jeter le bébé avec l’eau du bain ? De sorte à ériger désormais les putschs en mode de dévolution du pouvoir ? Les peuples apprécieront. C’est à eux que reviendra le dernier mot. Comme qui dirait : « Ce n’est pas la démocratie le problème. Mais c’est le manque criard de démocrates ». Pour preuve, certains pays de la sous-région arrivent à assurer une certaine stabilité à travers l’organisation globalement réussie des élections. Le Ghana, le Cap-Vert, et plus récemment le Liberia sont autant d’exemples de démocratie dans la sous-région ouest-africaine. En tout cas, « la démocratie est un mauvais système mais elle est le moins mauvais de tous les systèmes », dixit Winston Churchill.
Saïbou SACKO
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