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L’Enquête du jeudi/ Abobo : Que de voies devenues impraticables sous l’effet des eaux usées

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Certaines voies de la commune d'Abobo, dans le district d'Abidjan sont quasiment impraticables, du fait de leur dégradation avancée, imputable aux eaux usées qui ruissèlent ici et là, de jour comme de nuit, en provenance des habitations situées aux alentours. Voilà, une situation qui rend difficile la circulation à certains endroits et rend l’air ambiant irrespirable, du fait des odeurs nauséabondes qui s’en dégagent. Nous avons ciblé certains de ces multiples endroits dans la commune, le lundi 11 décembre 2023, pour observer de plus près cette réalité et échanger avec les riverains à propos.


Nous sommes au carrefour Kennedy, un lieu de grande circulation. Il est le point d'intersection entre la voie venant du grand marché d'Abobo et le rond-point appelé Samaké. Il est également la porte d'entrée des quartiers Klouétcha, Kennedy etc. A cet endroit, le premier constat est que le bitume est quasiment inexistant. Un pneu usé de voiture, est accroché à un morceau de chevron dans une mare sur un côté du carrefour. « C'est pour indiquer qu'il y a un trou ici », nous informe Brou, un couturier à proximité du carrefour. Puis ajoute-il « plusieurs véhicules se sont enfoncés à cet endroit. Puisqu’il y a de l'eau en permanence, le trou n'est donc pas visible. Pourtant il est grand et profond », ajoute le couturier. Tous les véhicules qui passent par- là sont contraints de serrer sur le côté praticable, pour espérer circuler en toute sécurité. Les automobilistes sont ainsi obligés de patienter les uns envers les autres en attendant chacun son tour, pour pouvoir circuler sans accrocs. « Lorsqu'un automobiliste fait preuve d'indiscipline et veut forcer le passage, il crée facilement un embouteillage. Ce carrefour est très pénible pour les automobilistes au heures de pointe » explique Mahamadou, tenancier d'un magasin de prêt-à-porter au carrefour Kennedy.

Les eaux usées qui stagnent à cet endroit, ne font pas que dégrader le bitume. Elles dégagent au quotidien des odeurs fétides, auxquelles les riverains ont fini par s’habituer. « Nous sommes habitués à ces odeurs. Ce sont nos clients qui nous les rappellent par moments. Tantôt ils sont pressés de repartir, tantôt, ils s'éloignent pour cracher, tantôt ils se bouchent simplement le nez », confie un réparateur d'appareils électroménager, installé tout près du carrefour.


Eaux usées domestiques


Un autre lieu, où prévaut la même situation, est l’Ancien marché. C’est aussi un carrefour qui se situe de part et d'autre de la voie ferrée, à Abobo PK 18. En traversant la seconde partie dans le sens de la Radio Arc-en-ciel, l'on tombe sur de grandes crevasses par endroits sur le bitume. Des crevasses provoquées par le rejet permanent des eaux usées à cet endroit. « On circulait à notre aise par ici. Mais il y a plus d'un an que le goudron s’est progressivement abimé du fait de ces eaux usées », affirme un chauffeur de taxi.

Aussi bien au carrefour Kennedy qu'au carrefour de l'Ancien marché, les raisons de cet état de fait, sont quasiment les mêmes. C'est d'abord un problème d'entretien de la canalisation. « Les caniveaux sont bouchés. En plus, il y a une légère inclinaison vers le carrefour. Donc les eaux déversées sur le goudron ou en bordure, un peu plus loin, se retrouvent à cet endroit », déclare un riverain.


Stations de lavage


« En plus de cela, certains déversent toutes leurs eaux de lessive, de toilette et de ménage sur le goudron, par manque de puits perdus devant les accueillir » explique un autre riverain, avec un air d’impuissance face à la situation. Au carrefour Kennedy comme au carrefour de l'Ancien marché, il y a également ces stations de lavages auto, dont les eaux ayant servi à laver les voitures, coulent chaque jour et à toute heure, le long des bordures des voies, pour aller stagner dans les deux carrefours. C’est dire que ces stations de lavage ne sont dotées d’aucun dispositif de saine évacuation de ces eaux.

La dégradation des voies de circulation à Abobo par les eaux usées ne touchent pas que des rues bitumées. Plusieurs autres, non couvertes par l’asphalte dans les quartiers sont toutes aussi fortement dégradées. À avocatier, à Anonkoi Kouté en direction du 39è arrondissement, au quartier "ancienne gendarmerie’’, se trouvent des rues malsaines. Le quartier le plus représentatif est celui d'Agbékoi, un village Attié. Derrière l'école Bad notamment, la plupart des rues sont totalement couvertes de boue et d'eau usées, désagréable à la vue. « On ne parle même pas de canalisation. Parce qu'elle n'existe pas », affirme Mathias, enseignant du primaire. Il précise. « Le vrai problème relève d'une question de mentalité. Toutes les eaux des ménages sont déversées dans les rues sans aucune crainte ».

Priorité aux grands ouvrages


Pourquoi presque toutes les familles ont recours à la rue pour se débarrasser des eaux des ménages à Agbékoi ? Propriétaire d'une cours de cinq appartements de trois pièces chacune, Adé Olugbachi explique la dégradation avancée des rues d'Agbekoi, par la démographie galopante. « Initialement, il y avait trois à quatre personnes par appartement. Il était facile de vider le puits perdu une fois par an. Mais depuis un certain temps, les gens sont devenus très nombreux dans les appartements. Du coup, je suis amené à faire la vidange du puits perdu presque tous les quatre mois. C'est coûteux. Pourtant les loyers ne sont pas consistants. Donc je ne regarde plus de ce côté-là », révèle-t-il. Si M. Adé, n’en peut plus de vidanger périodiquement son puits perdu, d'autres habitations n’en disposent même pas. « Agbekoi est un village. En observant bien, vous pouvez constater que la plupart des maisons sont vieilles. Au départ on construisait comme cela se faisait autrefois au village. On a construit sans tenir compte de la mise en place des équipements d'assainissement. Cela nous rattrape aujourd'hui » indique un habitant du coin.

La question que l’on ne peut s’empêcher de formuler est celle de savoir, ce que fait la Mairie d’Abobo ? Au service technique de ladite mairie, l'on nous a fait entendre qu'à l'instar de toute la Côte d'ivoire, la commune d’Abobo aussi est en chantier. « Tous ces problèmes, à savoir les caniveaux bouchés, les carrefours dégradés du faits des eaux usées, seront résolus plus tard. Pour l'instant, ce sont les grands ouvrages à faire qui retiennent notre attention », confie un agent dudit service.

Dans le cas précis du village d’Agbékoi, un autre interlocuteur dans le même service déclare : « la mairie a beaucoup fait pour ce village. Mais il y a un problème de chefferie. Nous les avons reçus ici. Ils se rejettent mutuellement la responsabilité de la situation. Néanmoins, nous faisons de la sensibilisation puis nous passerons à l'étape de l'assainissement proprement dit », par la suite.

L’on reste en tout cas très impatient d'assister au lancement de travaux permettant de résoudre ce problème d’assainissement public. En mettant les promoteurs des habitations devant leur responsabilité.


Trésor Doudou





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