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Economie

Côte d'Ivoire. La filière palmier à huile en pleine crise

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Une crise secoue actuellement le secteur du palmier à huile en Côte d’Ivoire. Les acteurs de cette filière, notamment les producteurs, ne sont pas contents des prix auxquels leur production est achetée. Le problème impacte toute la chaîne, de sorte que le ministre en charge de l’agriculture et du développement rural a été obligé d'intervenir.

Les producteurs de palmier à huile font fasse à une chute du prix bord champ de leur production depuis quelques mois. « Le kilogramme de régime de graine de palmier à huile était acheté à 115 F CFA avant. Les problèmes ont commencé à partir du mois de mai. Le kilogramme est revenu à 80 F CFA puis à 70 F CFA et tout récemment à 60 F CFA », a indiqué Sinali Souabo, planteur de palmier à huile. Une situation pénible pour eux. D’autant plus que, selon Dala Kamagaté, les prix des intrants ont beaucoup augmenté depuis la guerre russo-ukrainienne. Le prix du sac d’engrais qui était à 12 500 F CFA est aujourd’hui à 45 000 F CFA. La main d’œuvre est devenue également chère. Un manœuvre qui était payé le jour à 2 500 F CFA demande le double aujourd’hui c’est-à-dire 5 000 F CFA. En plus, des planteurs dénoncent des prélèvements sur leur production. Notamment pour l’entretien des routes villageoises. Pourtant rien n’est fait, selon eux.

Les acheteurs de produits, de leur côté, se plaignent également. Et pour cause, les frais de transport que les industriels leur donnaient ne suffisent plus. De 10 000 F CFA par tonne, ils ont droit à seulement 5 000 F CFA. Pourtant le carburant a augmenté.

En effet, selon les déclarations de Dala Kamagaté, une autre source de la crise dans la filière provient d’une décision prise par Palm-Ci, la principale usine productrice d’huile de palme, qui leur achète la plus grande quantité de leurs produits. « Il y a de cela deux ou trois mois, Palm-Ci a demandé aux planteurs de ne plus faire de récolte. Car toutes leurs vases au niveau de leurs usines étaient pleines. Ils n’avaient donc plus de quoi stocker l’huile produite », explique le planteur. Ainsi les producteurs ont choisi de vendre leurs produits aux autres usines. Et ces usines ont profité de la situation pour faire baisser les prix bord champ du kilogramme de régime de graine de palme. « Est-ce de connivence avec Palm-Ci ? Je ne sais pas », poursuit-il.

Face à cette crise que traverse la filière, l’Etat à travers le ministre de l’agriculture, Kobenan Kouassi Adjoumani, est intervenu afin de trouver une issue favorable à toutes les parties. En effet, il se trouve que suite au plafonnement des prix, l’État a interdit l’exportation d’huile de palme. Ce qui a engendré un excédent de produits sur le marché par rapport à la demande. Le prix d’achat bord champ du kilogramme de graine de palme a alors chuté jusqu’à 50 F CFA. « C’est ainsi que les différentes coopératives de producteurs de palmier à huile ont demandé de surseoir aux récoltes jusqu’à ce qu’on trouve une solution au problème », fait-il savoir.


L’Etat à la rescousse


C’est alors que le ministre Kobenan Kouassi Adjoumani, de l’agriculture et du développement durable a décidé d’intervenir pour trouver une solution. Il a réuni tout récemment, tous les acteurs de la filière à son cabinet. A l’issue de cette rencontre, le ministre a fixé le prix bord champ du kilogramme de régime de graine de palme à 65 F CFA et la tonne d’huile de palme à 530 000 F CFA. Sur l’inquiétude des acteurs concernant l’entrée frauduleuse de l’huile de palme sur le marché ivoirien, le ministre a promis de signer un arrêté ministériel pour l’interdire. Il sera procédé par la suite à la saisie des marchandises frauduleuses. Le ministre a également indiqué qu’il entamera des négociations afin de nouer de nouveaux partenariats avec des pays qui ont tourné le dos à l’huile ivoirienne.

Ces décisions du ministre devraient pouvoir régler cette crise. Mais, à entendre certains acteurs, cette décision du ministre de fixer le prix bord champ du kilogramme de régime de graine de palme à 65 FCFA ne règle pas définitivement le problème. Il faut que les prix des intrants diminuent. L’État doit revoir également à la hausse le prix bord champ du kilogramme de graine de palme à 80 F CFA pour qu’ils s’en sortent. Même s’ils reconnaissent que les prix sont fixés en fonction du marché international.

Diomandé Karamoko



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