A Gao, le sac de 50 kilos de riz a quadruplé en l’espace de deux mois. Cette hausse s’explique par les sanctions imposées par la Cédéao contre le Niger, principal poumon économique de la Cité des Askia.
La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a imposé des sanctions économiques et commerciales au Niger, suite au coup d’Etat militaire du 26 juillet 2023 du général de brigade Abdourahamane Tchiani. Les sanctions comprennent la fermeture des frontières terrestres et aériennes entre les pays de la Cédéao et le Niger.
Ces sanctions économiques et commerciales continuent d’avoir des répercussions graves sur la population de Gao qui dépend fortement du Niger en matière de commerce. Cette crise nigérienne a renchéri les coûts des marchandises qui arrivent au compte-gouttes.
En raison de ces sanctions à Gao, les denrées de première nécessité connaissent une hausse spectaculaire car le Niger n’est plus bien approvisionné à cause de la fermeture des frontières avec les autres pays de la sous-région comme le Bénin. Du coup, l’ensemble de la région de Gao est touché de plein fouet par cette crise.
Le prix du sac de riz de 50 kg qui, au départ était vendu sur le marché de Gao à 22 000 F CFA est cédé aujourd’hui à 40 000 F CFA voire 50 000 F CFA par endroits dans la ville et alentours. Actuellement, on ne trouve même plus du riz sur le marché. Depuis une semaine, on assiste à une pénurie totale du riz à Gao.
A Bourem, une localité située à 95 km de Gao pour avoir le sac de riz, il faut se rendre à Gao. A cause de la hausse du prix du sac, les commerçants de Bourem évitent d’approvisionner la ville et ceux qui le font gonflent le prix. Un kilo de riz à Bourem est à 1000 F CFA aujourd’hui.
L’établissement Alfatah Ould Mohamed est l’un des plus grands importateurs de riz à Gao. D’après son gérant que nous avons pu joindre au téléphone, “plus d’une dizaine de camions contenant du riz importé sont stationnés au Port du Bénin en raison des sanctions de la Cédéao contre Niamey”.
“Les événements au Niger ont fait que le riz importé connaît une hausse spectaculaire à Gao. Le sac de riz importé de 50 kg que nous cédons à 22 000 F CFA, est vendu actuellement à 44 000 F CFA. Cela veut dire que tout ce qui touche le Niger, impacte négativement l’ensemble des régions du Nord comme Gao, Ménaka et Kidal”, a-t-il expliqué.
“Une situation inédite, du jamais vu dans l’ensemble de la région de Gao. Aujourd’hui, la panique se sent dans les voies au bout du fil. A Gao et Bourem, des chefs de famille joints au téléphone nous expliquent que le sujet est sur toutes les lèvres. Des chefs de famille désemparés, des épouses désorientées et des enfants qui commencent à crier dans les villes et villages parce qu’ils ne peuvent plus manger deux fois par jour”, m’ont-ils raconté.
A Gao tout comme à Bourem, les populations errent dans les marchés. Les commerçants ne peuvent plus regarder leurs clients dans les yeux, qui sont leurs frères et leurs sœurs, pour leur communiquer les prix.
Dans l’ensemble de la région de Gao, la campagne agricole n’est pas bonne cette année en raison de l’insécurité grandissante qui règne. Certains paysans ont fui leur culture sous la terreur des terroristes qui sèment le chaos, en emportant les bétails et interdisant formellement l’agriculture.
“De mémoire, je n’ai jamais vu une telle inquiétude, une telle impuissance face à la montée de la précarité dans ces contrées même durant les années de sécheresse qui ont frappé le Nord”, m’a fait savoir un vieux sage au téléphone.
Ousmane Mahamane
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