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Réchauffement climatique : que de temps perdu avant la prise de conscience!

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 Records de température, incidents climatiques... la route est longue jusqu'à la prise de conscience des conséquences du réchauffement climatique. Rappelons-nous: en 2009, le film de Nicolas Hulot Le syndrome du Titanic recevait un accueil mitigé ; en 2010, Claude Allègre sortait un livre intitulé L'imposture climatique ou la fausse écologie... Que de temps perdu !Le Canada qui brûle, Les Etats-Unis qui tremblent, l’Espagne, la Grèce et l’Italie au supplice des 40°et plus… Le réchauffement est donc tout sauf "une foutaise" comme le claironnait l’ancien ministre de l’Éducation nationale Claude Allègre en 2010 dans son livre L'Imposture climatique ou la fausse écologie cosigné par le journaliste politique Dominique de Montvalon. Claude Allègre dénonçait le GIEC tel un "système mafieux". Si le livre qui faisait alors la Une du Point ("Le procès Allègre" en titre dans le sens du "procès" qu’intentait Allègre aux tenants du réchauffement climatique) était alors largement relayé par les grand titres de presse et soutenu par le philosophe Luc Ferry ou encore par Vincent Courtillot, Dr de l’Institut Physique du Globe de Paris. Le poison du doute et de la suspicion "fake news" était injecté.


Allègre est alors heureusement taclé puis étrillé par le lucide Stéphane Foucart du Monde qui est rapidement appuyé par les membres de l’Académie des sciences stupéfaits des allégations de leur collègue Allègre. Sauf qu’à l’époque Allègre garde des relais partout : dans les partis politiques, dans les institutions : son livre reçoit le "grand prix de la Société de Géographie" en 2010. Il a aussi l’oreille de la plupart des directions de news (L’Express, Le Point, L’Obs…). Et il fut longtemps de bon ton d’accueillir avec une ironie compassée la supposée catastrophe annoncée du réchauffement dont on consentait parfois à admettre la réalité marginale mais pour en cerner l’origine non pas dans l’activité humaine comme le soutenaient la plupart des scientifiques mais dans les influences d’un astre solaire inconstant.

Un film presque en dessous des pronostics établis aujourd’hui

Je me souviens du mathématicien Benoît Rittaud, climato-sceptique lui aussi, qui mettait en doute la fiabilité de chacune des stations météo qui enregistraient la température du globe. Je me souviens de distingués philosophes qui ne connaissaient pas grand-chose à la question mais avaient flairé un filon éditorial dans la foulée d’Allègre. Je me souviens enfin, un an plus tôt, en octobre 2009, de l’accueil mitigé du film de Hulot, Le syndrome du Titanic, sur les basculements qui nous attendaient si nous restions les bras croisés. Un film sérieux, intime, un peu emphatique c’est vrai mais sincère, et qui semble, à le revoir, presque en dessous des pronostics établis aujourd’hui…


Si Le Monde, la Croix, le JDD saluent le travail, l’Humanité est réticente "On aurait préféré une étude précise sur le terrain de quelques cas de pollution...". Le Parisien hésite "Passées les dix premières minutes chaotiques, la réalisation soignée sert habilement ce constat démoralisant sur l'état du monde. Toutefois, le commentaire n'évite pas les redites". Positif, la revue de cinéma, se la joue scientifique : "Si les images de la désolation urbaine sont percutantes (...), le texte déclamé par Nicolas Hulot est confondant de naïveté". Télérama baisse le pouce : "le ton à la fois intime qu'adopte Nicolas Hulot ne laisse place ni à la pédagogie, ni à des solutions concrètes. Pas même un peu d'espoir. Le Figaroscope tape dur : "À ce stade-là, ce n'est plus du cinéma mais un tract politique. (...) Avec ce discours catastrophe, trop radical et simpliste, Hulot fonce droit dans l'iceberg."

Le film ne mentait pas

Il était sympa Hulot, mais il en fait trop désormais. Maintenant il désespère tout le monde. Les petits gestes pour la planète, ok, mais que ça ne vienne pas contrarier la croissance ou la certitude que la science viendra à bout de toutes ces difficultés passagères. EDF sponsor de la Fondation Hulot ne cache pas sa mauvaise humeur. Déjà on voit se profiler la fameuse réplique de Sarkozy au Salon de l’Agriculture en 2011 : "L’écologie, ça commence à bien faire". Et même Daniel Cohn-Bendit plutôt copain avec Hulot et écolo quitte la projo au milieu de la Première au Cinéma du Bassin de la Villette et murmure que c’est trop noir. Trop pessimiste. Anxiogène. Le buzz fera le reste : 200.000 spectateurs, c’est bien, mais très en dessous des espoirs de Hulot. Le venin du doute que rependront plus tard Donald Trump ou Jair Bolsonaro du haut de leur Etat infuse les crânes lentement. Profondément.

se sont pourtant renforcés. Son appel à trouver les voies et moyens de la "révolution des esprits" ne suscite plus d’hostilité frontale mais tourne désormais en rond sur un bien trop petit braquet. Il ne s’agit plus de contenir le réchauffement mais de gérer ses effets. Hulot citait Einstein : "notre époque se caractérise par une profusion des moyens et une confusion des intentions". Ça reste essentiellement vrai en 2023. Rembobinez Le syndrome du Titanic. Le film ne mentait pas. Et pour ceux qui douteraient encore, je suggère l’excellent "guide critique des arguments et intox climatosceptiques" publié par Le Monde le 8 Mai 2023. Car nous sommes en France : ceux des influenceurs qui se sont mis à l’époque le doigt dans l’œil et en ont mis tant d’autres dans les yeux du public, ne sont jamais passés à confesse. Ou alors dans un confessionnal insonorisé.

Guillaume Malaurie




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