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L'enquête du jeudi. Côte d’Ivoire. Elles aiment les métiers d’hommes

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L'entrepreneuriat féminine dans les Btp est de plus en plus une réalité

Transport, bâtiments et travaux publics, ferraillage, etc. Autant de domaines d’activités professionnelles qui étaient naguère l’affaire des hommes uniquement mais où les femmes s’affirment de plus en plus.

« Il n'y a pas de métier réservé seulement aux hommes », fait savoir Inès Angan, carreleuse et peintre en bâtiment. Comme elle, nombreuses sont aujourd’hui les femmes qui exercent des métiers généralement occupés par les hommes. Et elles le font avec fierté, malgré les difficultés qui se dressent devant elles. Peintre et carreleuse, Inès est aussi superviseuse de chantier. Pour avoir commencé à exercer ces métiers depuis 2016, elle dit en avoir aujourd’hui une excellente maîtrise. Elle est chef d’entreprise et forme d’autres personnes aux métiers des bâtiments et travaux publics (Btp).

Cynthia N’dri a, elle, commencé en qualité de carreleuse en 2015. Elle a fini par faire du ferraillage, toujours dans le bâtiment. Aujourd’hui, elle fait son petit bonhomme de chemin comme ferrailleuse sur les chantiers, au même titre que les hommes. Son rêve est d’être chef d’entreprise. Il en est de même pour Djeneba Diomandé qui est, par ailleurs, à la tête du réseau des femmes artisanes du Btp. Elle fait ses preuves dans ce domaine, jadis chasse gardée des hommes.

Appelons-la M.I., cette mère de famille qui refuse poliment de décliner son identité. Elle est machiniste de la Société des transports abidjanais (Sotra), c'est-à-dire conductrice d’autobus. Nous la trouvons au volant d’un bus de la ligne 46, et faisons un voyage aller et retour dans ce bus qu’elle conduit avec une telle aisance et assurance qu’on n’hésiterait pas à la préférer aux hommes.


Fières de leurs métiers


Dans les minicars appelés communément gbaka, l’on rencontre aussi souvent des jeunes filles apprenties chauffeurs. L’armée, et surtout la gendarmerie, longtemps restées l’affaire des hommes, comptent aussi en leur sein des femmes, depuis quelques années maintenant.

« J’ai choisi ce métier parce que j'aime les métiers d'homme. J’aime mon travail. Et je me sens très bien », soutient avec fierté Cynthia. Titulaire d’un brevet de technicien en science médico-sociale, elle a préféré apprendre le métier du bâtiment qu’elle aime tant. Elle l’a par ailleurs appris directement sur le terrain. La conductrice de la Sotra confie également être fière de ce qu’elle fait. Elle est très à l’aise au volant. C’est le métier qu’elle a choisi alors qu’elle était encore au collège. Elle a aujourd’hui quatre ans d’expérience. Elle n’a aucun souci avec ses collègues hommes. Et son travail n’impacte aucunement sur va vie de couple, malgré ses heures de descente souvent tardives.

Manque de confiance

Malgré leur fierté d’accomplir le boulot de leur choix, ces braves femmes se heurtent tout de même à des difficultés. « Je souhaite qu’on nous encourage et qu’on nous fasse confiance en nous confiant de grands marchés », lance Cynthia. Ce plaidoyer, à l’endroit de la société tout entière, montre qu’il y a une crise de confiance. Ce que la présidente du réseau des femmes artisanes du Btp de Côte d’Ivoire confirme en ces termes : « On a des difficultés pour avoir accès aux marchés. On ne nous fait pas confiance parce que nous sommes des femmes », esrtime-t-elle. Elles manquent de moyens financiers pour entreprendre, du fait de cette crise de confiance de la part des institutions publiques et privées.

L’autre problème est que, « après le travail sur les chantiers nous avons des difficultés pour percevoir notre argent », ajoute Cynthia. Quant à la pénibilité du travail, elles sont nombreuses à l’accepter. Car c’est un choix qu’elles ont fait et elles l’assument. « Mon message pour mes jeunes sœurs, c'est d'abord de leur dire de ne pas avoir honte, ni d’avoir peur de se salir pour gagner dignement leur vie. Je les invite à faire comme moi, car si je peux le faire c'est que toutes les femmes peuvent le faire aussi », conseille Cynthia, qui confirme que son métier nourrit son homme. Seulement elles ont besoin de la confiance de la société pour avancer.


Diomandé Karamoko



ENCADRÉ


Que fait l’Etat ?

L’Etat de Côte d’Ivoire a pris des mesures ces dernières années pour l’égalité des chances entre l’homme et la femme. Et cela à tous les niveaux, y compris celui de l’accès aux différents métiers, où seule la capacité d’exercer compte. L’article 17 de la Constitution ivoirienne de 2000 en est une illustration. Cet article indique que : « Toute personne a le droit de choisir librement sa profession ou son emploi. L’accès aux emplois publics ou privés est égal pour tous. Est prohibée toute discrimination dans l’accès ou l’exercice des emplois, fondé sur le sexe, les opinions publiques, religieuses ou philosophiques ».

Des actions concrètes ont également été entreprises par l’Etat ivoirien en faveur de l’autonomisation des femmes. Dans sa parution du 7 mars 2022, le site gouvernemental énumère quelques unes de ces actions. En effet, indique le site, le gouvernement a donné la possibilité aux jeunes filles de faire leur entrée à l'École militaire préparatoire technique (Empt) de Bingerville pour la rentrée 2013-2014. Pour la rentrée 2015-2016, la Gendarmerie nationale reçoit la première promotion de femmes. Bien d’autres dispositions ont été prises pour le bien-être de la femme afin qu’elle puisse jouer efficacement son rôle dans l’essor économique et social de la Côte d’Ivoire au même titre que l’homme.

D. K.





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