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Au tribunal. Jusqu’au bout du mensonge

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Le prévenu Ibrahim Kéita, 18 ans, célibataire sans enfant, serait-il un fieffé menteur, un mythomane ou un amnésique ? Difficile de répondre par la négative, à cette troublante question. Si I.B., après avoir agressé et volé sa victime le 4 mars 2023, avait fait amende honorable, s’il avait reconnu ses torts, lors de son procès le 9 mars 2023, il aurait peut-être bénéficié de la clémence du président du Tribunal ou de quelques circonstances atténuantes.

Apparemment, la seule vérité qu’il a dite, c’est que ce jour-là, il revenait de la plage en compagnie de sa copine. L’agression qu’on lui reproche se serait déroulée, après qu’il s’est séparé de cette dernière, en lui payant son transport, pour l’aider à rentrer chez elle. Elle n’aurait donc rien vu de la scène en question. Même si elle était présente à l’audience lors du procès, elle n’aurait pu témoigner ni à charge ni à décharge. I. B. lui-même, qui nie être l’auteur de l’acte répréhensible, affirme avoir reconnu la personne qui a agressé la victime, pour lui arracher son téléphone-portable et la somme de 100 000 F.

Le président du Tribunal au prévenu : I.B. que faites –vous dans la vie ?

 I.B. : Rien.

Cette réponse sèche du prévenu Ibrahim Kéita à la question du juge n’était pas de nature à aider le juge à lui appliquer une peine légère, pour l’agression qu’il a commise. Et pour cause : à cet âge, quand on ne va pas à l’école, quand on n’exerce pas la moindre activité professionnelle ou le moindre petit boulot pour se « débrouiller » dans la vie, on peut être facilement poussé à voler ou à détourner les biens des autres pour vivoter.

Le prévenu, qui persiste dans son refus de reconnaître qu’il est l’agresseur et le voleur du 4 mars 2023, raconte sa version des faits : « Ce jour-là, après la plage, ma copine et moi rentrions à la maison. Aux environs de 18 h, j’ai aperçu deux jeunes gens qui agressaient un motocycliste. Les gens ont crié : « voleur, voleur, voleur… » C’était au niveau de Afrikland. Tout le monde a fui, y compris moi-même, qui n’avais rien à me reprocher… »

Le procureur de la République : I.B., soyons sérieux. Quand on a rien à se reprocher dans une affaire, on ne fuit pas. On garde son calme…

Le prévenu : « Je n’ai pas fui. On m’a attrapé et on dit que c’est moi l’agresseur et le voleur.

 Est-ce que ta copine qui était avec toi ce jour-là, sait qu’on est en train de te juger actuellement ?

-Non, M le Procureur. Elle n’en sait rien.

 Toi, tu ressembles à quelqu’un qui ne veut pas changer. Tu ne peux pas essayer de dire un peu la vérité, pour que le président du Tribunal soit moins sévère à ton endroit ?

 Je jure au nom de Dieu. Je n’ai rien fait.

En fait, I.B. a versé dans le dilatoire, en racontant dans un premier temps, qu'il a fui, au cri de "Au voleur..." et dans un second temps, il a raconté le contraire, quand le Procureur lui a fait remarquer que celui qui n'a rien à se reprocher ne doit pas fuir. A défaut de prouver son innocence, il s'est accroché au mensonge jusqu'au bout. Il affirme avoir reconnu un des agresseurs. Du 2 au 9 mars, il aura eu le temps de faire traduire ce dernier en justice : soit comme le vrai prévenu, soit comme un témoin à décharge pour lui.

Après le bref échange entre le prévenu et le président du Tribunal d’une part et, d’autre part, entre le représentant du Ministère public et le prévenu, la sanction est tombée sur la tête de I.B. comme un couperet : 24 mois d’emprisonnement ferme et 300 000 F d’amende.


Une chronique de Mory-Frey Touré



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