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Kibarou

Quand le racket routier résiste à toutes les mesures

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On avait fini par croire, au sortir de la guerre, que les nouvelles autorités politiques avaient à cœur de combattre, avec toute la vigueur requise, la gangrène sociale moult fois décriée du racket routier. Elle était fortement devenue rare, à défaut d’avoir totalement disparu de nos rues. Il faut, à la vérité, reconnaître que, pendant les premières années du régime Ouattara, les initiatives du bouillant ministre de l’Intérieur de l’époque, Hamed Bakayoko, avaient considérablement fait baisser en intensité le racket des policiers et gendarmes. Malheureusement, cela n’aura duré que le temps d’un feu de paille.

Aujourd’hui, cet heureux constat relevé ici et là, par nombre de nos concitoyens, est loin derrière nous, tant il est vrai que tout se passe comme si cela n'avait jamais été le cas. On aurait dit que ces racketteurs routiers veulent à présent rattraper du temps perdu. Partout et chaque jour, le racket a cours sur les routes de la capitale économique. Que les voies soient passantes ou non, policiers et gendarmes sont postés là. Prétextant d’effectuer le fameux contrôle de routine, ils sifflent, à tout bout de champ, les véhicules de transport en commun qui passent.

En réalité, comme chacun ne le sait que trop désormais, les pièces que les apprentis desdits véhicules leur apportent toujours en courant, parfois au risque de se faire renverser par les autres automobilistes qui passent, ne font l’objet d’aucun contrôle véritable. Et encore moins, le mauvais état des véhicules qui pourtant saute à l’œil. Le billet de cinq cents francs, souvent placé parmi les pièces, est aussitôt récupéré par l’agent, auquel l’apprenti tend la pochette contenant lesdites pièces. Et cette scène peut se répéter ainsi, des dizaines de fois, sur le même axe routier, avec pour effet d’exaspérer les passagers qui n’en peuvent plus de voir le car, le gbaka, le woroworo s’arrêter constamment. Rien que pour refiler des billets de cinq cents francs aux agents des forces de l’ordre. Honteuse pratique qui, organisée à côté des chantiers d’infrastructures routières, où la circulation se fait déjà au ralenti, occasionne toujours des embouteillages monstres.

Aussi, nombre de transporteurs, ne trouvent-ils plus utile, de disposer de tous les documents qui sont exigés pour l’exercice de la profession.

Bien sûr, rien de tout cela n’est nouveau en soi. C’est donc du déjà vu et entendu. Pour autant, faut-il s’abstenir d’en parler, au simple motif que c’est du rabâché ? Que non certainement. Même si, les hommes et les femmes qui subissent, chaque jour, les désagréments liés à ces pseudo-contrôles intempestifs, semblent résignés à les subir.


Spacia : campagne à grande échelle


En cette période de fin d’année, la pratique est quotidiennement observable sur toutes les routes du district d’Abidjan. Surtout sur celles qui desservent les villes de Grand-Bassam, Bingerville, Dabou, Jacqueville, Alépé, Anyama. Par ce que dit-on, « il faut bien préparer les fêtes de fin d’année ».

La question que l’on ne peut s’empêcher de se poser elle celle de savoir pourquoi un relâchement finit toujours par s’opérer au niveau des mesures prises contre ce racket routier. Juste au moment même où, les populations commencent à se féliciter des résultats de celles-ci ? Que devient aussi cette police des polices, qui avait pour fonction de traquer toutes ces brebis galeuses de la corporation et dont certaines s’étaient effectivement fait prendre dans ses filets ? La Plateforme nationale du Système de Prévention et de détection des Actes de Corruption et Infractions assimilées, ou Spacia en abrégé, reste aussi bien méconnue, élitiste et inaccessible à la plupart des Ivoiriens. De son côté, le procureur militaire ne cesse de multiplier les mises en garde contre ces agents indélicats. Plus encore, Ange Kessy s’emploie à médiatiser les résultats des procès en la matière. Son objectif est que, au sein des Forces de l’ordre, tous ceux qui continuent de s’adonner au racket et autres abus perpétrés sur les routes, soient convaincus de la condamnation et de la radiation qui les attendent, s’ils venaient à se faire prendre. C’est dire l’impérieuse nécessité d’entreprendre, à plus grande échelle, une campagne d’information, à même d’assurer la compréhension des mécanismes de fonctionnement du Spacia par tous. Et partant, favoriser l’habitude de la dénonciation de tout délit de racket dont seraient coupables des agents des Forces de l’ordre.


Moussa Ben Touré





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