En Côte d’Ivoire, presque toutes les régions, toutes les communautés célèbrent leurs festivals. Pourquoi autant de festivals ? Voilà ce que répond à cette question, Bamba Drissa, sociologue, enseignant à l’école normale supérieure de l’éducation permanente.
Pour lui, les festivals traduisent l’organisation d’une société à travers ses modes vestimentaires, culinaires, réjouissances, de représentations symboliques, économiques, techniques qui a lieu périodiquement dans un cadre particulier. Ces festivals ont un triple rôle : socialisation, contrôle et régulation. Ce triple rôle est caractérisé par un ensemble lié de manières de penser, de sentir et d’agir plus ou moins formalisées qui, étant apprises et partagées par une pluralité de personnes, servent, d’une façon à la fois objective et symbolique, à constituer ces personnes en une collectivité particulière et distincte.
De l’avis du sociologue, une chose est d’intérioriser les normes, les principes, les codes, les valeurs, les représentations sociales et les symboles, mais une autre est de les pérenniser dans le temps et dans l’espace. Les festivals en sont une manifestation tangible.
En ce qui concerne la multiplication des festivals en Côte d’Ivoire, Bamba Drissa déclare que c’est d’abord et avant tout, une traduction du dynamisme de la société ivoirienne au niveau culturel. C’est aussi une prise de conscience de la déperdition de certains aspects ou de la totalité de nos différentes cultures, au profit de la civilisation occidentale. Les festivals visent donc aujourd’hui à la protection de nos cultures ivoiriennes contre l’agression des civilisations plus violentes, au regard du caractère coercitif et des moyens importants de l’occident. Et le monde étant régi aujourd’hui par le principe sacro-saint du donner et du recevoir, les festivals apparaissent ici comme un moyen d’équilibre du marché.
Qu’en est-il de l’impact réel de ces festivals dans la promotion des cultures ? Pour le savoir, il estime qu’il va falloir conduire une étude minutieuse dans ce sens. Toutefois, il soutient que la « société est à la fois statique et dynamique. La dimension statique se rapportant à l’ordre et à la structuration de la société, ne laisse pas voir son évolution rapide. En revanche, certains aspects comme la mode, le système de communication et économique, sont en perpétuelles mutations. Et avec le choc des civilisations, des cultures et par le diffusionnisme des pans importants des sociétés moins fortes tendent à disparaitre au profit d’autres civilisations. Les festivals peuvent et doivent servir de levier pour rappeler et promouvoir les cultures locales ».
Nous nous sommes également rendus à plusieurs reprises au ministère de la culture et de la francophonie, en vue de savoir l’importance des festivals dans la promotion des cultures ivoiriennes. Et à quel niveau se situe l’implication du ministère dans l’organisation de ces festivals. Et au-delà de l’aspect culturel, quelles peuvent en être les retombées économiques ? Malheureusement, malgré nos efforts, ces questions sont restées sans réponses. Puisque, les personnes chargées des festivals n’ont pu être disponibles.
Diomandé Karamoko
-
COMMENTAIRES
PLUS D'ARTICLES
-
« Arrêtez de courir derrière les financements européens ! » (Didier Awadi)
-
Démocrafika
-
Côte d’Ivoire. Porlahla Festival de Kouto : richesses culturelles et atouts économiques de la Bagoué
-
Sommet africain sur le terrorisme et la contrebande d’armes:Seuls compteront les résultats
-
Adama Kamara présente : "La Complémentaire", "le RSTI" et "la CMU" aux Ivoiriens vivant aux États-Unis
-
Côte d’Ivoire. Un réseau de voleurs de câbles de fibre optique démantelé à Marcory
-
Côte d’Ivoire. Meurtre de Vicky Martini : un suspect arrêté à Yopougon
-
Guinée : Doumbouya prêtera-t-il une oreille attentive à la presse ?
-
Fratmat : oser le changement
-
Encore ! Un Massa fait 13 morts sur la route de Bondoukou
-
Kibarou. Cette autosuffisance alimentaire que nous voulons tant
-
“Réunions de printemps ” : le FMI et la Banque mondiale sont satisfaits des performances de la Côte d’Ivoire (Nialé Kaba)
-
Le peuple togolais boira-t-il le calice…du pouvoir à vie jusqu’à la lie ?
-
Masa 2024 : La Côte d'Ivoire crée un fonds d'aide de 1 milliard de F CFA pour les jeunes acteurs culturels
-
Côte d’Ivoire. Journalistes et acteurs de la société civile, s’imprègnent des effets du mauvais usage de l’IA
-
Etats-Unis : une aide massive à l'Ukraine franchit une étape cruciale au Congrès
-
Côte d’Ivoire/ Cocody: Un jeune pris à 1 heure du matin, avec une machette cachée dans son pantalon
-
Côte d'Ivoire. Hambol : 471 millions F. CFA prévus par le Conseil régional pour les projets d’investissement
-
Burkina Faso-Côte d’Ivoire : Vers « un nouveau départ » des relations de coopération
-
Coopération Côte d’Ivoire - Gabon : Le président Nguema était à Attecoubé
-
Côte d’Ivoire. Des récompenses pour les meilleurs apprentis journalistes des écoles
-
Côte d’Ivoire. Développement numérique : « Lancer notre propre satellite » (Kalil Konaté)
-
Côte d’Ivoire. Obsèques de Mamadou Koné : Ouattara rend hommage à un homme d’exception et de valeur
-
Côte d’Ivoire. Derniers hommages au Président Mamadou Koné
-
Yopougon : Un gradé de l’Armée ivoirienne se tire une balle dans la tête
-
Gbagbo et son bilan
-
L’épais nuage entre Ouaga et Paris n’est pas prêt à se dissiper
-
Côte d’Ivoire. Electricité : la deuxième centrale solaire sera implantée dans la région du Tchologo
-
L’Enquête du jeudi . Côte d'Ivoire. Dure, dure, la vie des déguerpis de Gesco
-
La nouvelle ère politique malienne : La presse nationale entre le marteau et l’enclume !
-