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L’enquête du jeudi. Les véhicules électriques dans le transport public ivoirien. Quels enjeux ?

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Les véhicules électriques font petit à petit leur rentrée dans le transport urbain en Côte d’Ivoire. Des Ivoiriens ont commencé à s’en procurer. Et cela fait partie de la politique de L’Etat de Côte d’Ivoire dans sa lutte contre la pollution et la réduction des émissions de gaz à effet de serre, pour un « transport propre ». Ce nouveau type de véhicules qui ne fonctionne qu’à l’électricité est donc apparemment le bienvenu dans le parc auto national. Mais, toutes les conditions nécessaires sont- elles réunies à cet effet ? Les ivoiriens pourront-ils s’y adapter ? Ce sont là quelques- unes des questions auxquelles nous avons tenté de trouver des réponses.

De nombreux avantages

Selon Loïc Guebi, responsable commercial et marketing chez le concessionnaire MG Côte d’Ivoire, le véhicule entièrement électrique est différent d’un moteur normal. Il a tout juste besoin d’énergie pour pouvoir faire fonctionner les bobines. Ce sont ces bobines-là qui sont reliées aux roues. Il n’y a pas de moteur en tant que tel pour faire tourner ou pour fait avancer la voiture. C’est l’énergie contenue dans ses batteries qui lui permet d’avancer. Il n’a pas besoin de bougie et de combustible. Ce qui fait qu’il ne produit pas de dioxyde de carbone et est donc non polluant. Les véhicules électriques sont aussi très silencieux. C’est pourquoi, soutient-il, ce véhicule est garanti sept ans pour 300 000 kilomètres. Alors que les autres véhicules fonctionnant avec des hydrocarbures, sont garantis en Côte d’ivoire pour trois ans, après 100 000 kilomètres parcourus.

« Je pense que les véhicules électriques c’est l’avenir, parce que c’est zéro pollution. C’est pour un monde sans émission de dioxyde de carbone. Si l’Etat peut réduire la taxe douanière, je pense que les véhicules électriques peuvent être vulgarisés. Et permettre à la Côte d’Ivoire d’avoir l’air un peu plus saint. L’air de l’intérieur du pays est moins pollué car la circulation est moins dense. C’est un idéal pour nous d’avoir un climat saint à Abidjan. Il suffit d’avoir des véhicule plus propre », poursuit-il.

Toujours selon le responsable commercial, les véhicules électriques disposent d’une autonomie de 400 kilomètres. L’autre avantage c’est qu’on peut recharger le véhicule à domicile. « C’est pourquoi, nous vous donnons la possibilité de pouvoir recharger à la maison chaque fois que vous achèterez un véhicule électrique. Et le rechargement se fait dans la soirée normalement les six heures ». Le véhicule électrique est aussi économique en terme de consommation. Selon les explications du responsable commercial, le véhicule électrique consomme moins par rapport à un véhicule ordinaire. Pour faire le plein en carburant d’un véhicule ordinaire, on dépense environ 40 000 francs. S’agissant d’un véhicule électrique, pour le même plein, en terme de Kilowatt, l’on dépense 10 000 francs sur la facture d’électricité. Le plein de rechargement du véhicule électrique revient donc à 10 000 franc contre 40 000 francs pour le véhicule à moteur.

Les bornes de rechargement, un souci

La plupart des personnes que nous avons interrogées sur l’intérêt des véhicules électrique ont soulevé la question de la disponibilité des lieux de rechargement des batteris. Si elles approuvent l’idée de les introduire dans le transport public en Côte d’Ivoire, en revanche, les questions du coût de ces véhicules et surtout du lieu de rechargement des batteries qui stockent l’électricité permettant au véhicule de rouler, revenues sur leurs lèvres. « Si les bornes de rechargement sont disponibles à chaque carrefour, cela sera profitable. Pour une personne qui vient de Yamoussoukro à bord d’un véhicule électrique, en cours de route ça peut se décharger », s’inquiète Said Alabi, électricien en bâtiment. En effet, c’est une réalité, vu que les véhicules électriques sont une nouveauté dans le pays. Il y a des stations dédiées au rechargement des véhicules. Loïc Guebi révèle qu’il n’y a que quatre pour le moment à Abidjan, qui sont équipées de borne de rechargement rapide. « Pour l’instant nous avons signé un partenariat. On va aller d’abord sur quinze stations qui seront équipées sur toute l’année 2023 », précise-t-il. Il faut noter aussi qu’à l’université Félix Houphouët-Boigny, il y a également une expérimentation des bus électriques au profit des étudiants, roulant uniquement d’un point à un autre, dans la cour de l’université. Ces bus, sont alimentés en énergie électrique par des bornes de rechargement rapide installées à cet effet.

Il faut aussi savoir qu’une recharge rapide dure une heure de temps. Et que la recharge normale dure six heures. Mais une fois rechargé normalement, on peut utiliser le véhicule pendant une semaine à travers Abidjan, nous apprend Loïc Guébi.

Les mécaniciens vont se mettre à niveau

Sur la question de l’entretien de ces véhicules électriques dès qu’ils seront vulgarisés, certains interlocuteurs ont répondu qu’elle ne se posera pas. « Les mécaniciens actuels sont obligés d’apprendre », estime Traoré Lassina, directeur des études du Centre de formation professionnelle aux métiers de la mécanique industrielle à Adjamé. Il parle de ces mécaniciens qui ont tout appris dans les garages traditionnels, sans aucun niveau d’instruction. Avec les véhicules électriques, c’est une nouvelle technologie qui vient avec de nouveaux outils. Traoré Lassina donne des cours de recyclage à certains d’entre eux. En outre, pour ce qui concerne les élèves régulièrement inscrits dans son établissement , il indique : « Même si on ne leur donne pas de cours typiquement relatifs au système de fonctionnement des véhicules électriques, on est obligé de leur parler des véhicules électriques. Puisque ce sont les mécaniciens de demain. Ça fait partie de la formation. Mais pour l’instant, on n’a pas de modules concret à propos ». Said Alabi également pense que les mécaniciens vont s’adapter. Dès que les véhicules électriques seront vulgarisés, les pièces de rechange et les outils seront aussi disponibles.

Par contre, d’autres comme Kouamé Jean, mécanicien, estiment que ces véhicules ne sont pas adaptés aux conditions de l’Afrique. Un point de vue que bat en brèches Loic Guebi . Selon lui, tous les véhicules dans leur conception, sont conçus pour une zone donnée. « Si on les fait venir ici, c’est qu’ils auront été préalablement adaptés aux conditions écologiques et autres exigences naturelles constatées ici. Ceux qui roulent en ce moment à Abidjan, sont des véhicules qui sont destinés à la Côte d’Ivoire. Il n’y a aucun problème », affirme-t-il. Il précise en outre que, sa structure a un atelier spécialisé dans la maintenance des véhicules électriques.

Afin que l’Electromobilité soit une réalité

L’Etat ivoirien de son côté, s’emploie à faire en sorte que l’électrification des transports publics urbains soit une réalité en Côte d’Ivoire. Ainsi le 12 août dernier, a eu lieu un atelier interministériel de création de l’Organe National de Coordination intersectorielle de l’Electromobilité en Côte d’Ivoire. Cet Organe a pour objectif de discuter et de présenter une stratégie et des actions concrètes nécessaires pour électrifier les transports publics urbains.

Les pouvoirs publics encouragent et soutiennent les initiatives privées, allant dans ce sens. Le 20 octobre dernier, des véhicules électriques ont été présentés au ministre des transports ivoirien, Amadou Koné. Une initiative que ce dernier a saluée, tout en félicitant et encourageant le constructeur. Surtout que, que tout est mis en œuvre pour le rajeunissement et la modernisation du parc auto ivoirien, doté d’un taux très élevé de véhicules d’occasion aux moteurs vétustes et gros émetteurs de dioxyde de carbone. Toute chose qui ne correspond pas à l’ambition d’instaurer un système de transport propre, auquel aspirent les pouvoirs publics. Afin de réduire considérablement les émissions des gaz à effet de serre.

Il faut noter qu’à l’échelle mondiale, les transports publics sont à 40% responsables du changement climatique du fait des rejets de gaz d’échappement dans l’atmosphère. D’où la promotion des véhicules électriques dans le transport urbain en Côte d’Ivoire.

Diomandé Karamoko






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