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Societe

L’enquête du jeudi. Servantes, nounous. Des bancs comme agences de placement (2/3)

Publié le :

Pour mieux comprendre les mauvais comportements de certaines filles de ménage, il faut se tourner du côté des maisons de placement et voir leur fonctionnement.

A Adjamé, une commune de la ville d’Abidjan, nous avons trouvé M. Bahi, gérant de maison de placement de servantes, nounous et autres employés de maison, assis sur un banc. « C’est ici. Si vous voulez une servante, je l’appelle. Vous allez discuter avec elle. Si vous tombez d’accord, vous me donnez 10 000 francs et vous partez avec elle », explique-t-il. Et comme garantie, il propose que l’employeur cherche à connaître le domicile d’un parent de celle qu’il veut embaucher. « Une fille qui ne veut pas faire connaître chez ses proches, je vous conseille de la laisser », précise-t-il pour attester de sa bonne foi et du sérieux qu’il met dans son travail.

Un autre bureau de placement de servante, presque le même constat. Le chef d’agence et ses filles sont assis sur un banc, sous un hangar installé devant un magasin. C’est là qu’il reçoit les potentiels clients. Il ne connaît pas toutes ces filles pour qui il cherche des employeurs. La seule façon pour l’employeur d’être à l’abri de toute surprise désagréable, c’est de chercher à connaître chez un des parents de son employé. « Ce n’est pas seulement pour des questions de vol. Ça peut être pour un cas de maladie. Même si vous faites les premiers soins, vous aurez besoin d’en informer les parents », soutient le chef d’agence. Dans son agence, le salaire minimum que les filles de ménage peuvent accepter est de 35 000 francs. Il se négocie avec l’intéressée, ainsi que les conditions de travail.


Lire aussi:L’enquête du jeudi. Servantes, nounous. Dangers domestiques (1/3)

Il y a d’autres réseaux de recrutement. Ce sont ces filles qui viennent des pays limitrophes pour être employées comme filles de ménage. Le recrutement se fait à travers des personnes bien connues qui sont les tuteurs de ces filles. Certains préfèrent ce dernier réseau car ces filles sont dévouées au travail et commettent rarement des vols. « C’est l’une de ces filles que j’ai chez moi. Je la paie à 25 000 francs. Là au moins, je sais à qui j’ai affaire », confie Céline. Elle pense que les gérants de maisons de placement n’offrent aucune garantie. Pire, ils sont souvent complices de ces filles. « On les met en cause alors qu’ils ne connaissent pas véritablement celles qu’ils placent. Ils vous mettent tout simplement en contact avec des gens qui ont besoin de servante. Car moi-même j’ai été plusieurs fois placée en qualité de servante. Quand vous volez, c’est votre affaire », soutient une jeune dame. Selon elle, chacun a son projet quand il cherche du travail. Et le comportement de chacun sur son lieu de travail est lié à ce projet. Elle met aussi en cause les employeurs qui n’accordent aucune considération aux employés de maison.

Les avis sont partagés. Toujours est-il que ces maisons de placement travaillent dans l’informel. Elles ne constituent aucune garantie ni pour les travailleurs domestiques, encore moins pour les employeurs.


Un secteur à réglementer


Le travail domestique contribue fortement à la vie sociale. Pourtant être fille de ménage ou nounou est rarement perçu comme un véritable travail, effectué dans le cadre d’une relation d’emploi. Les salaires ne sont pas toujours à la hauteur du travail proposé à l’employée. Certaines sont souvent victimes d’injustice de la part de leur patron. Sans la moindre formation dans leur domaine d’activité, ni aucune connaissance de leurs droits, ces employées de maisons évoluent dans l’incertitude. Elles sont souvent ainsi à la merci d’employeurs véreux.

Du côté des maisons de placement, le désordre règne en maître. Elles ne sont pas bien structurées et ne connaissent pas véritablement les filles pour lesquelles elles cherchent du travail et qui peuvent être sources de problèmes pour leurs employeurs. Ces maisons de placement de servantes ont elles-mêmes besoin de formation et d’un cadre formel pour le bien de tous.


Diomandé Karamoko




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