Avec des soldats mal habiles, qui tiennent le destin de millions de personnes entre leurs mains, dépourvus qu’ils sont, de toute expérience de la gestion du pouvoir d’Etat, l’on ne peut prétendre que la démocratie se porte bien, en Afrique de l’ouest. Tant que des décideurs politiques en kaki, faisant fi de toutes dispositions constitutionnelles, de toutes règles du jeu politique international, et fusils au point, s’octroient des privilèges exclusifs de toute nature. Et pillent à l’insu des peuples, l’économie de pays déjà fortement éprouvée, par les crises d’origines exogènes et qu’ils prétendent gouverner. Chaque jour qui passe, voit ces nations à la merci de ces juntes militaires, reculer un peu plus. Du fait de la remise à zéro des systèmes politiques et économiques, trouvés sur place. Lesquels œuvraient pourtant, du mieux que cela était possible, à l’épanouissement politico économique des pays qui les subissent.
La vérité est que, les sanctions adoptées par la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDAO) ne freinent pas leurs ardeurs de mégalomanes, excellant dans l’amalgame du totalitarisme et de l’oppression. De bien vilains systèmes, que leur qualité de soldats couvre, ou justifie naïvement du reste, dans l’entendement de nombre de leurs concitoyens. Lesquels en revanche sont toujours les grandes victimes desdites sanctions. Un état de fait, dont se moquent royalement ces juntes. Tant que fusils au point, elles peuvent embastiller les populations dans une logique de gouvernance, à durée imposée à la Cedeao. Alors, il faudrait bien que celle-ci trouve mieux que des sanctions économiques qui, répétons-le, ne font souffrir que les pauvres habitants des pays qu’ils dirigent. Pourquoi, plus de vingt ans après l’avènement du vingt et unième siècle, c’est curieusement cette partie du continent qui demeure le terreau fertile à l’éclosion des régimes militaires ? Un phénomène suranné et obscurantiste, que ne vivent plus les régions australes septentrionales et centrales du continent, résolument engagées semble-t-il, dans la démocratie. Pourtant, l’Afrique a suffisamment expérimenté les affres des coups d’Etat militaires, au cours des décennies 1970 et 1980 notamment. Périodes pendant lesquelles, ces irruptions de la soldatesque sur l’échiquier politique, souvent affublées d’explications à connotation révolutionnaire, ont longuement tiré vers le bas, les différents pays qui les ont vécues. Toute chose expliquant les manifestations de joie ayant accueilli ici et là dans les capitales africaines en 1990, l’avènement de la démocratie multi partisane. Singulièrement, en Afrique de l’ouest.
Le paradoxe est que, dans le traité revu de la Cedeao, d’importantes dispositions portant sur la prévention des crises, comme celles tendant à inciter les dirigeants à la bonne gouvernance politique et économique existent, depuis plusieurs années. Tout comme il est prévu des dispositions pour gérer ces crises, une fois qu’elles auront malgré tout éclaté. Qu’est-ce qui ne va donc pas dans cette sous -région ouest africaine, pour qu’elle subisse de façon endémique, les phantasmes de ces militaires politicards ? Lesquels sont comme toujours des tireurs embusqués, prêts à descendre du perchoir, tout dirigeant démocratiquement élu. Qui, pour une raison de gouvernance mal menée, tombe en disgrâce, vis-à-vis de son peuple. La Cedeao nous parait tout simplement impuissante à solutionner ce problème. Du moins pour l’heure. Cela dit, l’espoir d’un changement notable reste permis, malgré tout.
Moussa Ben Touré
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