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Kibarou

Guerre Russie-Ukraine : l’Afrique veut tirer profit des conséquences.

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L’Afrique a su éviter autant qu’elle le pouvait, l’hécatombe qu’on lui prédisait, relativement aux effets néfastes de la crise sanitaire due au coronavirus. Du fait de la faiblesse criante de la plupart de ses systèmes de santé, de l’insuffisance et de la fragilité des infrastructures et moyens, dont elle dispose pour faire efficacement face à une telle pandémie. Mais contre toutes les prédictions négatives à elles faites, les populations africaines ont su limiter les dégâts. C’est que, dès l’atteinte du continent par la maladie, ses gouvernants ont initié des stratégies et dispositions efficientes, qui ont su épargner à des moments très critiques, des millions de vies, bien avant la mise au point des premiers vaccins. Mieux, face à la méprise qu’elle a subie concernant l’accès à ces différents vaccins pourtant disponibles à profusion, l’Afrique ne s’est point résignée. Plutôt que de s’abandonner à une sorte de fatalité rabaissante en soi, elle a activé son génie créateur ici et là, en engageant ses scientifiques à la production de ses propres vaccins. Ainsi, désormais des vaccins Made in Africa sont mis au point en Afrique du Sud, en Algérie, au Sénégal, contre le coronavirus 2019. On pourrait penser et dire ce qu’on veut de méprisant quant à leur qualité. Bien que leur fabrication ne soit pas différente des mêmes protocoles scientifiques réputés et validés, utilisés dans ces pays jouissant d’une longue tradition dans le domaine. Mais, c’est bien la réactivité du continent à travers une telle initiative, qui demeure une grande première dans son histoire des crises sanitaires, qu’il faut ici retenir. Voire soutenir manifestement et surtout encourager.

Les conséquences économiques néfastes de la guerre entre la Russie et l’Ukraine, qui a lieu voilà sept mois, touchent les économies africaines, comme celles de l’Europe, d’Amérique et autres. Nombre de pays africains sont parvenus à développer au profit de leurs populations, des stratégies d’adaptation économique, aux surenchères des prix des produits de consommation courante, qui en ont résulté. Le climat social s’en est trouvé préservé dans plusieurs capitales du continent. Ce qui n’est pas rien.

Mais, il y a quelques jours, le continent a encore une fois décidé d’aller au-delà de ce qui peut être fait dans l’immédiat. Avec la caution et l’appui de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), qui regroupe quinze Etats, le Maroc et le Nigeria, viennent de se mettre d’accord pour la construction d’un gazoduc. Un ouvrage qui assurera à partir du Nigeria, l’approvisionnement du Maroc en gaz naturel. Tout en permettant – et c’est le plus important- à treize autres pays, d’accéder à cette énergie lors de son acheminement dans la Royaume Chérifien. Si la majorité des pays bénéficiaires, sont situés en bordure de l’Océan Atlantique, ce qui facilite leur approvisionnement, il convient de relever que des pays sahéliens que sont le Mali, le Niger et le Burkina Faso, pourront eux aussi en tirer profit. Pour ainsi parvenir, à une plus grande implication de leurs populations rurales et urbaines, dans l’usage de ce combustible, au détriment du bois de chauffe. Lequel, déjà difficilement disponible, du fait de la rareté du couvert végétal approprié à cela, n’est pas non plus à conseiller, dans ces pays. Les promoteurs de cette initiative, dont nous avons souvent préconisé et exhorté la réalisation, dans cette même chronique, entendent aussi proposer des quantités de ce gaz à l’Occident, comme le fait déjà l’Algérie. Du Maroc le gaz en provenance du Nigéria pourra atteindre l’Europe, via le réseau gazier européen. D’autant plus que, ce sont plus de 5 000 milliards de mètres cubes de gaz, qui vont être transportés à travers ce gazoduc entre le Nigéria et le Maroc. On le voit bien, l’Afrique ne veut plus subir les affres de ces crises aux facteurs exogènes. Toute chose que ses populations appellent de tous leurs vœux de plus en plus d’ailleurs. Ne pouvant empêcher leur survenue, elle a compris qu’en toute légitimité, elle peut et se doit d’en éviter les conséquences néfastes à ses habitants. Ou à défaut, de les amoindrir à son humble niveau. Ce qui n’est pas loin d’être une révolution en soi, dans ce qu’on pourrait appeler l’histoire de ces réactions habituelles, face à ces crises qui lui viennent d’ailleurs. A présent, il est à souhaiter vivement que le circuit qu’empruntera ce gaz nigérian, ne fasse pas l’objet de sabotages et autres siphonnements de la part de bandes armées extrémistes. Comme, il nous a été donné de le constater, avec les pipes line acheminant les hydrocarbures à travers ce pays. Ne sait-on jamais après tout.

Moussa Ben Touré




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