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L’Enquête du Jeudi. Yopougon. Le grand désordre des marchés de rues

Publié le :

La commune de Yopougon est la zone du district d’Abidjan, qui abrite le plus grand nombre de marchés tentaculaires. En effet, de par leurs emplacements anarchiques, ces marchés causent d’énormes désagréments à leurs riverains. Confrontés quotidiennement aux embouteillages, accidents, bruits et odeurs de tout genre.

Au marché Gouro de Siporex, les trottoirs sont occupés par les commerçantes de vivriers et vendeurs ambulants. On a l'impression que bientôt, cette voie ne servira plus à la circulation des automobilistes. Même constat au quartier Gesco où, les rues environnantes au marché, sont complètement envahies par les commerçantes. Aux marchés de Selmer et de la Sicogi, les abords et les devantures des maisons sont pratiquement assiégés par les vendeurs.

Comment les riverains de ces marchés, qui n’arrêtent pas de s’étendre au fil des ans, vivent-ils cette situation ? Nous avons échangé avec quelques-uns.

« Ces marchés créent trop de désordre. Nous n’arrivons pas à circuler correctement à cause des bouchons », se plaint Traoré Abou, chauffeur de taxi, comme nombre d’autres automobilistes. Certains ont décidé de ne plus passer par là, pour disent-ils, « éviter le pire. C’est-à-dire le risque de renverser des piétons ou des étables et leurs commerçants ». Mme Asseu Pélagie, habite à côté du marché de Gesco. Elle dit en avoir marre du vacarme provenant de cet endroit. « En plus des odeurs nauséabondes, notre quiétude est troublée par les bruits des commerçantes et vendeurs ambulants ». Et Koué Eric, un coiffeur d’ajouter : « Avec ces marchés qui foisonnent un peu partout, c’est vraiment difficile de se frayer un chemin, ou même d’avoir accès à sa maison ».


Les marchés manquent de places

Pour les commerçants, cette situation est due à diverses raisons. « Tout le monde ne peut pas avoir de la place dans les marchés. Car, il n’y en a pas suffisamment dans la commune », explique Zamblé Colette, vendeuse de bananes plantain, au marché Gouro de Siporex. Quant à Cissoko Awa, elle vend des gombos au nouveau marché de Port-Bouët 2. Elle justifie la présence des marchands sur les routes, par le coût élevé des places à occuper dans l’enceinte du marché. « Le prix à payer pour occuper les étals aménagés à l’intérieur des marchés, ne sont pas à la portée de toutes les bourses, comme les nôtres. C’est pourquoi, nous nous débrouillons sur les rues adjacentes». Installé au marché Bagnon, Kaboré Ousmane est lui boucher. Son souhait est celui de voir, la mairie les aider, c’est-à-dire tous les commerçants établis sur les voies publiques, à avoir de bonnes places, afin qu’ils puissent travailler tranquillement ».


De nouveaux marchés en construction

Que font donc les autorités communales ? Pour le savoir, nous avons rencontré Yéo Adama, directeur des projets d’infrastructure de la mairie de Yopougon. Selon lui, des actions ont commencé à être menées, pour mettre fin à l’existence de ces marchés tentaculaires, qui ont poussé aux abords de certaines grandes voies de la commune. « La mairie est en train de construire des marchés. A ce jour, le camp militaire a son nouveau marché. Celui de Gesco est en cours de construction. Plusieurs autres quartiers notamment la Sicogi, le nouveau quartier, Wassakara, Port-Bouët 2 et Niangon auront également leurs marchés », nous a-t-il appris.

Ces marchés, précise M. Yéo, auront suffisamment d’espaces pour accueillir une bonne partie des commerçants. « Ils n’auront donc plus d’excuses à s’installer sur les voies publiques. Car, nous allons sévir sans état d’âme », prévient-il.

Selon le responsable des infrastructures, la prolifération de ces marchés champignons est due à l’absence d’autorité constatée dès le départ au niveau de l’entité municipale. Cela s’explique également par l’incivisme des populations, et le manque de marché dans la commune. « C’est un combat de longue haleine. Car, ce n’est facile de changer des habitudes que des personnes ont gardées pendant de longues années. Mais, nous allons continuer à les sensibiliser », rassure-t-il.

En attendant donc la construction et la mise en service de ces nouveaux marchés de la commune, tous ceux qui subissent au quotidien les désagréments causés par l’existence des marchés spontanés, devront encore pour quelques temps, prendre leur mal en patience.

Boubakar Barry





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