Ils sont assurément légion, les Ivoiriens qui ont vivement applaudi l’arrestation de ces deux agents de la santé, pour avoir vendu au parent d’un malade, une poche de sang à 25000 Fcfa, contre 3000 Fcfa , son prix homologué par les pouvoirs publics. On l’avait moult fois dénoncé déjà : l’accès aux poches de sang, par le biais des ambulanciers et autres infirmiers, dans les différentes formations sanitaires, surtout celles du domaine public, fait l’objet d’un trafic assidument mené par ces derniers. Une pratique illégale, contre laquelle les pauvres patients et leurs proches ont longtemps été confrontés. Se retrouvant bien souvent dans une position cornélienne. D’autant plus qu’il leur fallait choisir entre, céder aux cruelles exigences financières de ces trafiquants de sang, ou s’armer de courage pour refuser et les dénoncer. En courant par ce fait même, le gros risque de susciter la mort de son patient, qu’on aura sur la conscience toute sa vie durant.
On le sait, le rythme d’approvisionnement de la banque de sang en Côte d’Ivoire, ne parvient toujours pas à suivre celle de la demande qui en est faite par les populations, en constante croissance numérique. Une réalité qui a sans nul doute boosté, la valeur de ce fluide corporel en milieu hospitalier. Au point de donner la macabre idée à certaines personnes, d’initier un trafic autour. Dans les hôpitaux publics, c’est quotidiennement avec l’âme en peine, que de nombreux parents de malades, apprennent qu’ils doivent nécessairement et dans l’urgence, trouver du sang pour sauver la vie de leurs malades. Toutes formes de transactions leur sont alors proposées. Avec des montants variés, par des intermédiaires de toutes sortes. Toujours aux aguets, flairant les différents cas de besoin, pour arnaquer des familles.
En parvenant à épingler deux de ces nombreux trafiquants de sang, les inspecteurs de la santé, donnent ainsi un signal fort. Quant à leur engagement effectif et exemplaire, aux côtés de l’administration centrale. Laquelle est déterminée à assainir le secteur de la santé publique en Côte d’Ivoire. En s’attaquant résolument à la mauvaise gouvernance qui le mine, le désintérêt de certains professionnels de la santé, causant ainsi bien souvent la mort de nombreux patients. Cette détermination des pouvoirs publics se traduit aussi par d’importants investissements en cours, évalués à plus de deux milliards de Fcfa. Pour corriger la déficience grossissante que le pays connait, dans la mise à disposition de produits sanguins, au profit de ses populations. Nous osons croire qu’il se dessine petit à petit, mais de façon rassurante, une nouvelle image de l’hôpital public en Côte d’Ivoire. Comme le témoignent ces arrestations de mauvaises sages-femmes, abandonnant volontairement des parturientes en difficulté sur les lits d’accouchement. Lesquelles finissent par y rendre l’âme. Tout comme ces infirmiers et infirmières véreux, vendeurs de sang et de médicaments. Mais, dans le même temps, nous nous interrogeons sur la durabilité de ce changement salutaire, ainsi que la constance de son efficacité. C’est tout dire sur l’absolue nécessité de trouver les voies et moyens, à même de maintenir et d’amplifier ce renouveau. Lequel croyons nous, devrait surtout avoir ses assises encrées dans la conscience des agents de la santé. La contribution très attendue du public sera certainement, celle de se forger et de développer en soi, le réflexe de la dénonciation de toutes ces pratiques, négligences et autres diagnostics et soins, relevant de médecins incompétents et inconscients.
Moussa Ben Touré
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