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L’enquête du jeudi . Détectives privé en Côte d’Ivoire : Pour qui travaillent –ils ?

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Savez- vous qu’il existe des détectives privés en Côte d’Ivoire ! Des agents plutôt discrets, peu connus du grand public, mais qui opèrent quand même, surtout dans la capitale économique. Qui sont les détectives privés ? Comment travaillent-ils, pour qui et sur quels sujets ? Comment devient-on détective privé ? Autant de questions que se pose le citoyen lamda. Tant le métier renvoi dans la compréhension des populations, à une pratique plutôt propre aux pays développés. Notre enquête.

Un détective privé est un agent de renseignement privé. Il travaille pour le compte d’un particulier à la recherche de la manifestation de la vérité. En somme, c’est un agent privé qui fait de la recherche et dont le but est de faire triompher la vérité par la recherche des preuves. Sa mission essentielle consiste donc à la recherche de preuve dans un dossier. Il n’y a pas d’école de détective privé en Côte d’Ivoire. Toutefois, pour embrasser cette profession, il faut répondre à un certain nombre de critères. C’est un métier qui est dévolu à tous ceux qui ont une passion pour les enquêtes. Il doit être prédisposé à faire les enquêtes. Moralement, il faut être correcte, avoir un casier judiciaire vierge. Le candidat à ce métier doit faire également l’objet d’enquête de moralité, diligentée par les services de renseignements généraux de Côte d’Ivoire. Lorsque l’intéressé rempli ces conditions, il crée son cabinet et vient à l’ordre des détectives privés, pour qu’on lui donne un numéro d’ordre en attendant que l’Etat spécifie la manière d’exercer. Le plus important c’est d’être de bonne moralité. Car ce sont des secrets qui lui sont confiés.

Domaines d’intervention

A l’origine, explique le Président de l’Odpeci, il y avait une seule branche qui est la filature. Aujourd’hui le métier a évolué. Il y a plusieurs branches, 15 au total dont la recherche et la filature. Parmi lesquelles il faut citer l’étude de faux. Faux en écriture, en objet, l’enquête recherche, que tout le monde connait. Il y a également la médecine légale, l’étude des scènes de crime. « Le métier n’étant pas un métier ivoirien, on essaie de l’adapter à nos réalités. Ce qui fait que ceux qui ont appris le métier à l’extérieur ne peuvent pas l’exercer pleinement. Car c’est l’Etat qui est maitre des enquêtes. Et nos cultures ne nous permettent pas de faire de l’autopsie sur les corps. Ce qui prolifère c’est la recherche de personnes disparue et les enquêtes et également la filature », confie-t-il. En Europe l’on fait appel à un détective privé pour faire des autopsies sur des corps. Toutes les 15 branches au niveau du détective ne sont donc pas exploitées en Côte d’Ivoire.

Le détective est sollicité en générale par les usagers. Soit dans le cadre de recherche de personnes disparues et d’enquêtes. Ce sont des gens qui ont porté plainte dans les commissariats et les gendarmeries. Et dont les affaires n’ont pas abouti au rythme qu’ils souhaitaient. C’est ainsi que ces gens viennent voir le détective, pour ce qui est des enquêtes pénales. Et pour les enquêtes civiles ce sont les familles pour des cas d’héritage, de divorce, etc. Le détective est aussi sollicité par des personnes morales. Soit pour des litiges fonciers. Les deux parties se sont retrouvées au tribunal, par exemple avec chacune un Arrêté de concession définitive «Acd » avec les mêmes signatures. Le Détective cherche donc à savoir quel est le vrai document. C’est lui qui va mener toutes les enquêtes. Il se peut même que le vrai propriétaire soit ailleurs. L’entreprise les sollicite aussi pour faire des infiltrations en entreprise car il y a la concurrence déloyale, les faux Curriculum vitae, les fausses déclarations. Qu’est- ce que leurs clients pensent de leurs prestations ? Question essentielle, à laquelle seuls des personnes ou entreprises ayant déjà engagé leurs services, auraient pu répondre de manière crédible. Malheureusement, nous n’avons pas pu en rencontrer. C’est que, dans l’entendement de nombre d’entre elles, la discrétion reste toujours de mise, sur la sollicitation d’un détective privé, même lorsque celui-ci a effectué avec succès, l’enquête a lui confiée.

Toujours du côté de la loi

Les résultats des enquêtes sont remis au professionnel du droit. Car pour que le détective fasse une action, il faut qu’elle soit légale. C’est dire qu’une personne ne peut pas se lever pour demander au détective de faire une enquête sans que cela ne soit soutenu par une opinion juridique. « Lorsque quelqu’un vient vers un détective pour une enquête contre autrui, il lui demande ce que cette personne a fait. S’il répond qu’elle l’a giflé, alors on lui demande un certificat médical. On lui dira par la suite d’aller prendre une convocation contre la personne. Et si, muni de la convocation, il trouve la porte du mis en cause fermée, c’est à partir de ce moment que le détective privé entre en ligne de compte, pour faire les recherches », explique Dozo Narcisse. Quand la personne en question est repérée, l’officier de police chargé de l’affaire, est informé avec toutes les précisions possibles, pour qu’il puisse aller l’interpeller. Donc les rapports et tous les autres résultats sont remis au professionnel du droit, afin qu’il en fasse usage. Car il ne faut pas oublier la définition première du détective, c’est la recherche de la preuve pour la manifestation de la vérité. Ce n’est pas pour faire plaisir à quelqu’un.

L’officier est donc informé au préalable de la démarche du détective privé. Il met à disposition du détective des éléments qui vont lui permettre de poursuivre l’enquête. Soit un avis de recherche, une convocation, pour retrouver l’individu. Un compte rendu est fait par la suite à l’officier. C’est pareil pour les affaires civiles comme le divorce. L’enquêteur prend attache avec l’avocat. Ce dernier dira qu’il n’a pas assez d’élément de preuve pour démontrer que l’un trompe l’autre. Le détective va sur le terrain pour récolter les preuves. « On travaille de façon collégiale avec la justice. Quand on n’a pas retrouvé de preuve on le dira. L’enquêteur est toujours du côté de la loi. L’enquêteur n’est pas un mercenaire sans foi ni loi. Au cours d’une enquête si l’enquêteur s’aperçoit que le client est un gros trafiquant de drogue, il se fera fort de signaler à la justice qu’il y a commission d’un crime ou d’un délit », confie un détective. Pour les cas où l’enquêteur est obligé de faire des photos dans des endroits clos, dans les procédures de filature, dans le cadre d’adultère, le détective a besoin d’une ordonnance de justice qui lui donne l’autorisation de prendre des photos.

L’enquêteur suit dans un premier temps le suspect en ville. Mais dès l’instant où ce dernier entre dans un endroit fermé, il n’a plus le droit de faire ses photos. Et l’avocat ira alors voir le juge pour demander une ordonnance afin de mener une enquête. C’est fort de ce document que le détective privé saisi un huissier de justice et deux officiers pour l’accompagner. Il pourra alors forcer la porte, entrer dans leur intimité et faire des photos. « Si vous n’avez pas cette ordonnance et vous vous permettez de faire des photos dans des endroits fermés, vous êtes frappé par la loi. Au civile, il y a la recevabilité du dossier. Le juge cherche à savoir dans quelle condition vous avez obtenu la preuve », précise un autre professionnel du métier.


Pour mieux réglementer le métier

Il faut dire que les détectives privés de Côte d’Ivoire n’ont pas encore de décret d’application qui régisse leur corporation. Le comité scientifique de l’Odpeci a alors effectué des travaux qui ont abouti à la création d’un livre blanc, d’un code de déontologie, et d’une charte qui ont été transmis aux autorité ivoiriennes. Ce, à l’effet de l’aider à produire le décret d’application qui va permettre de reconnaitre officiellement le métier. « On a déjà fait cette proposition au gouvernement. Il est entrain de l’étudier. Le gouvernement ne nous a jamais fermé la porte. On a déposé tous les documents. Nous communiquons là-dessus. Nous sommes à la phase des détails », indique le Président de l’Odpeci. Avec pour objectif de mieux organiser la corporation. Car le constat est que beaucoup de détectives privé s’étaient isolés. « Alors qu’être détective c’est un métier. Il faut que l’administration sache que vous travaillez. Donc on doit vous identifier. L’ordre des détectives privés a recensé tous ceux qui sont sur l’étendue du territoire pour les mettre ensemble. Et on ne peut pas vouloir travailler, si on n’a pas un code de déontologie qui règlemente un peu la manière de faire. Pour que l’Etat nous fasse confiance il faut que nous même nous fassions la police », a-t-il voulu être clair.

Diomandé Karamoko






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