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Politique

Burkina. Dans les coulisses du coup d'État

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Le Burkina Faso vit un nouveau régime militaire depuis le lundi 24 janvier 2022. Les burkinabè se sont réveillés au petit matin du dimanche 23 janvier avec le crépitement des armes dans plusieurs casernes à Ouagadougou et à Kaya (chef lieu de la région du Nord). Une situation qui a renversé le pouvoir Kaboré. Plusieurs questions restent posées, qui est le cerveau du putsch? le putsch a t-il été préparé depuis longtemps ou est il né d’une simple mutinerie? Libreinfo.net a tenté de trouver des réponses à ces questions.


Les burkinabè se sont réveillés le dimanche 23 janvier 2022 avec le bruit des armes dans des casernes à Ouagadougou (camp Général Sangoulé Lamizana et à la base aérienne) et Kaya. Plusieurs questions taraudaient les esprits, est ce une mutinerie ou un coup d’Etat?


Pour certains observateurs, il s’agissait des soldats fidèles au Lieutenant-Colonel Emmanuel Zoungrana, interpelé le 10 janvier et placé sous mandat de dépôt à la Maison d’arrêt et de correction des Armées (MACA au sein du camp Sangoulé Lamizana). Les sources de Libreinfo.démentent formellement cette information.


Il s’agit d’une révolte des soldats de rangs organisée en plusieurs sous groupes de connivence avec d’autres soldats de la base aérienne. Leur mode de revendication consistait à faire des tirs sporadiques de temps en temps. Ils ont d’abord refusé l’accès du camp aux officiers supérieurs dans la matinée mais avec les négociations, ils ont fini par accepter les sous officiers.


A la question de savoir les principales revendications, ils n’étaient pas à mesure de les évoquer, leur seule doléance est de rencontrer le ministre de la défense le Général Aimé Barthélémy Simporé.


Face au refus de déposer les armes pour un dialogue, la hiérarchie militaire décide secrètement de contacter les Forces spéciales à Kamboinssin basé au côté nord de Ouagadougou pour mater les mutins tard dans la nuit.


La nuit tombée, les Forces spéciales infiltrent le camp Sangoulé Lamizana peu après 00h. Quelques temps plus tard, contre toute attente, il n’y a pas de résistance, pas de crépitement d’armes à l’intérieur. Les chefs militaires sont étonnés de l’atmosphère qui règne à l’intérieur.


La hiérarchie tente de comprendre ce qui se passe mais les Forces spéciales ne rendent pas compte. Ils finissent par comprendre que les Forces spéciales a plutôt apporté du soutien aux mutins en termes de matériels et tout ce qui leur était nécessaire.


La hiérarchie fini par comprendre que les Forces spéciales étaient au courant du mouvement des soldats de rangs. La mutinerie vient de prendre une autre tournure très importante.


Outre les Forces spéciales, le ver était dans le fruit, car il nous revient que des officiers au sein de la garde présidentielle (groupement de sécurité et de protection républicaine) étaient au courant du putsch. Il leur a seulement été demandé de ne pas opposer de résistance aux mutins. Chose qui a été respectée.


Des officiers supérieurs ont aussi été contactés au sein de la gendarmerie nationale. Si c’est derniers ne se sont pas opposés lors de la prise de contact, au moment de l’opération ils ont changé de camps pour décider de protéger le président Roch Kaboré. Les mutins ont dû mettre en garde leurs frères d’armes contre toute résistance à leur projet.


Mais qui est le cerveau de ce putsch?

En attendant une officialisation, la plupart des sources de Libreinfo.net pointent du doigt le Capitaine Sidsoré Kader Ouédraogo, celui qui a lu la déclaration qui annonçait la fin du pouvoir de Roch Kaboré le lundi 24 janvier 2022. C’est un capitaine, pilote de l’armée de l’air.


Ce dernier présenté comme le cerveau du putsch aurait planifié depuis très longtemps le coup d’Etat avec deux autres capitaines qui sont à l’artillerie dans la première région militaire à Kaya (Centre nord). Ils sont tous issus de l’Académie George Namoano de Pô, région du centre sud (promotion 2013).


La révolte du Capitaine Sidsoré Kader Ouédraogo est partie d’un mauvais système de secours de l’armée de l’air. C’est un système qui est très lent, nous explique notre source. Un officier de son entourage explique qu’à chaque fois que le jeune pilote doit décoller pour aller au secours de ses frères, il arrive en retard après les attaques des groupes armés terroristes, le plus souvent l’hélicoptère ne revient qu’avec des corps ou des blessés.


Il fut un moment où il n’était plus loin de la dépression selon des officiers proches du Capitaine Sidsoré Kader Ouédraogo. Ils ajoutent que la polémique sur l’achat des hélicoptères civiles a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. A tout cela s’ajoute des faux rapports d’opérations aériennes exigées par la hiérarchie.


Il arrivait parfois qu’on vous exige des rapports hebdomadaires avec des faux bilans de terroristes tués et des opérations non menées ajoutent d’autres sources militaires à Libreinfo.net . Le président Kaboré était-il au courant de ces pratiques? Non! ce n’est pas évident, ça devrait être une manœuvre des chefs, répondent tous.


Pourquoi ont-ils choisi le Lieutenant- Colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba pour diriger la junte? Nous reviendrons sur ce choix.


libreinfo




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