publicité

Politique

Coup d’état au Burkina : Ayiwa !

Publié le :

Ce fut un long lundi d’incertitudes vingt-quatre heures après les mouvements d’humeur partis de différentes casernes de Ouagadougou et de Kaya.

Dès l’aube de ce 24 janvier 2022, tout laissait croire que les militaires avaient terminé la manœuvre, pour emprunter leur jargon.

Mais il aura fallu attendre toute la journée pour qu’une déclaration officielle en ce sens soit lue sous le coup de 17h30 par le capitaine Sidsoré Kader Ouédraogo, porte-parole du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) présidé par celui qu’on présentait déjà la veille comme le nouvel homme fort du Burkina, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba.

Officier supérieur de 41 ans, il est de la promotion 92 du Prytanée militaire de Kadiogo (PMK), de la 7e promotion de l’académie militaire Georges Namoano de Pô et était jusque-là chef de corps du 30e RCAS, le régiment de commandement, d’appui et de soutien, basé au camp général Baba Sy.

Il est aussi un ancien du défunt régiment de sécurité présidentielle (RSP), la garde prétorienne de Blaise Compaoré, dissous après le coup d’Etat du général Gilbert Diendéré en 2015.

Il est également, c’est important de le souligner dans ces circonstances, auteur d’un livre intitulé : « Armées ouest-africaines et le terrorisme : réponses incertaines ? »

Le MPSR, qui a mis fin aux fonctions du président Roch Marc Christian Kaboré, qui a dissous l’Assemblée nationale et le gouvernement et suspendu la Constitution, justifie sa prise du pouvoir par « la dégradation continue de la situation sécuritaire, l’incapacité notoire du président Roch Marc Christian Kaboré d’unir les Burkinabè pour faire face efficacement à la situation et l’exaspération des différentes couches sociales de la nation ».

Il a en outre promis un retour à l’ordre constitutionnel dans « un délai raisonnable accepté de tous ».

Le temps que le MPSR a mis à sortir du bois est sans doute lié aux tractations engagées entre les putschistes et le président déchu.

Selon certaines informations, en effet, ils auraient voulu imposer au désormais ex-locataire de Kosyam la jurisprudence IBK, à savoir l’amener à « démissionner de son propre chef » afin de sauver les apparences. Ce que l’intéressé a peut-être refusé de faire.

Qu’importe, au demeurant, le résultat est le même. Ceux qui réclamaient à cor et à cri la tête de Roch ont fini par se faire entendre et par avoir leur trophée.

Pour notre part, nous avons toujours considéré que c’est la pire des solutions à notre problème sécuritaire dans la mesure où l’instabilité politique que cette nouvelle donne engendrera pourrait être pain bénit pour les terroristes.

D’ailleurs, si le chef suprême des armées a certainement une part de responsabilité dans la situation sécuritaire dans laquelle nous nous trouvons, il convient de reconnaître que les forces de défense et de sécurité n’en sont pas moins coupables. Et ce coup de force est peut-être un moyen pour la soldatesque de battre sa coulpe sur la poitrine de l’Enfant de Tuiré.

Mais si elle estime que le retour de la sécurité et de la cohésion sociale valaient bien le sacrifice d’une tête présidentielle, eh bien ayiwa ! (1).

Allons-y donc, pourvu seulement que le lieutenant-colonel n’ait pas fait irruption sur la scène politique pour rien et que très rapidement on se rende compte que les résultats suivent.

En attendant, il va falloir se préparer à subir les foudres de la CEDEAO et de l’UA qui ont déjà condamné le coup d’Etat et dont les sanctions, on se doute bien, ne tarderont pas à tomber.

La Rédaction

(1) C’est la forme contractée en dioula de « ayiwa n’aw ko ten » qui signifie littéralement «eh ! bien, si vous le dites ainsi »







publicité

FIL INFO

29 mars 2024

L'Union africaine "félicite chaleureusement" Bassirou Diomaye Faye

29 mars 2024

Kinshasa: la police va utiliser les drones pour combattre l’incivisme routier

29 mars 2024

Prévention des conflits, paix et stabilité politique: Les États-Unis et 5 pays africains en concertation à Abidjan.

29 mars 2024

Mali : 8266 cas de tuberculose notifiés en 2023

29 mars 2024

Au moins 36 soldats syriens tués dans une frappe israélienne près d’Alep



Fanico

Lamine KANE. 13 février 2024
Conte des faits renversants
Valer St Clair 9 février 2024
CAN : Non aux courses d'autorités sur la pelouse !
Dr. Yalamoussa Coulibaly 6 février 2024
Diversité de noms chez les Sénoufo
Emmanuel Koffi 17 janvier 2024
Lettre ouverte au Premier Ministre Robert Beugré Mambé

publicité