«Dans l’entreprise où je travaille, nous avons créé une mutuelle. Quand un employé a un souci c’est cette mutuelle qui lui vient en aide », confie Eric, un travailleurs du privé que nous avons interrogé. Cette mutuelle joue donc le rôle d’assistant social. « Il faut que l’Etat de Côte d’Ivoire oblige les entreprises privées à avoir des services sociaux en leur sein », estime un autre travailleur. Il pense que leur rôle est très important dans une entreprise. En ce sens que les assistants sociaux permettent d’améliorer la qualité de vie des travailleurs.
A la question de savoir si les ceux qui sollicitent les services sociaux sont satisfaits des prestations de ceux-ci, les réponses divergent. Contrairement à ce travailleur qui trouve le rôle de l’assistant social très important, d’autres, sans pouvoir le démontrer, trouvent qu’ils se débarrassent d’eux, en leur donnant que des conseils ou en les référant à d’autres structures, alors qu’ils sont dans l’urgence.
Toutes les personnes qui sont admises à l’Institut national de Formation sociale (INFS) par voie de concours, pour suivre la formation des assistants sociaux, sont employées par l’Etat au terme de leur formation. En dehors de celles qui y entrent par voie de concours, l’INFS admet des pensionnaires. Ils reçoivent la même formation et les mêmes diplômes que ceux qui y sont admis par voie de concours. Sauf que ce n’est pas l’Etat qui leur trouve du travail, mais ce sont eux-mêmes qui se chargent de le faire.
Toutefois, à ce jour de nombreux assistants sociaux sont confrontés après leur formation, à des difficultés d’emploi. Plusieurs sont au chômage. D’autres se sont reconvertis ou ont changé carrément de métier.
« Ça n’a pas été du tout facile. Après ma formation en 2014, j'ai passé quatre fois le concours d’intégration de la Fonction publique, afin de pouvoir être affectée. Mais, je n'ai jamais été admise. En 2018, j'ai pu décrocher, grâce à un ami, un contrat de deux ans dans une ONG », explique Coulibaly Bintou, en service à la PMI de Yopougon Port-Bouët 2. Comme elle, Brou Konan Jacques a lui aussi galéré après l’obtention de son diplôme, avant de pouvoir obtenir un point de chute. « Ce n’est pas facile d’accéder à un emploi d’assistant social à l’issue de la formation. Car, pour être recruté à la Fonction publique, c’est déjà un gros souci. Vu les difficultés, j'ai passé le concours du Cafop en 2015. Je suis actuellement instituteur à Azaguié ». Traoré Sita, assistante sociale de formation est au chômage depuis 2012. Ne sachant plus quoi faire, elle a décidé de se reconvertir. « J'ai cherché du boulot en vain. Pour ne pas rester inactive, je me suis lancée dans le commerce ». Et un autre, Patrice Nessémon, d’ajouter: « J’ai été admis au concours d’intégration de la Fonction publique depuis 2017. Mais, jusqu’à ce jour, je suis sur le carreau ».
Voilà une réalité que redoutent, à raison du reste, de plus en plus de jeunes gens, quand on leur parle de l’assistanat social, comme emploi à exercer. Autant dire que l’assistanat social qui reste important dans le fonctionnement du système social ivoirien, a besoin d’une réelle revalorisation.
Boubacar Barry, Diomandé Karamoko
-
COMMENTAIRES
PLUS D'ARTICLES
-
Côte d’Ivoire. Le Club d’innovation de l’Ouest lancé pour booster les startups
-
Judo : Aristide Gbogou, 5 fois champion de Côte d’ivoire depuis 2018
-
Côte d’Ivoire. 7 individus interpellés pour le vol de 70 millions FCFA à Soubré
-
RCA. Mandat d’arrêt contre l’ex-président: Bozizé sera-t-il rattrapé par son passé ?
-
Fête du travail 2024 : Robert Beugré Mambé présente le dynamisme de l’économie ivoirienne et les acquis sociaux
-
Côte d'Ivoire. Faux billets : un trafiquant arrêté avec 37 millions de francs
-
Bénin. « Tout coûte cher »: les syndicats prennent la rue
-
A quel groupe Wattsapp appartenez-vous ?
-
Lutte contre la désinformation: Les États-Unis et la Côte d’Ivoire ensemble contre la désinformation
-
Côte d’Ivoire/ Kouto. Plus de 3000 livres offerts aux élèves de Kouto, un prix d’excellence institué pour récompenser les meilleurs
-
Au Mali, la junte reste inflexible malgré la contestation
-
Côte d’Ivoire. : L’échangeur de Treichville: La 2e partie de l’échangeur Shinzo Abe de l’amitié ivoiro-japonaise ouverte à la circulation en 2025
-
Kibarou. Un objectif loin d’être inatteignable
-
Législatives au Togo : Une simple formalité pour le pouvoir ?
-
Côte d'Ivoire. Médias : Il faut « réformer de fond en comble le Prix Ebony » (Ferro Bally)
-
Côte d’Ivoire. Accidents de la circulation : SICTA et Mayelia, structures de contrôles techniques automobiles, sous enquêtes
-
Il y a 30 ans, l’élection qui a changé l’Afrique du Sud
-
Côte d’Ivoire- Accidents de la route : des conducteurs traduits en justice
-
Bénin. L’Eglise catholique inquiète à propos du nouveau Code électoral
-
Côte d’Ivoire. Avec de faux comptes de célébrités, 6 escrocs soutirent 9 millions FCFA
-
Pour prétendre à la présidence de la République, il faudra être de père et de mère gabonais
-
Côte d’Ivoire. Décrispation : Soro prêt à danser le tango avec Bacongo
-
Côte d’Ivoire. Hommage à Bintou Bamba Vamoussa : Dominique Ouattara pleure “une amie fidèle”
-
Arrestation du maire de Bangolo Roger Gah Arsène : Le Procureur de la République répond à l’Uvicoci
-
Côte d'Ivoire : Transports. Après l’accident mortel de Koun-Fao, une mission du ministère sur le terrain
-
Côte d’Ivoire. Des drones de l’UE pour la lutte contre le terrorisme
-
RDC : Tshisekedi prépare-t-il déjà sa succession ?
-
L’enquête du jeudi. Côte d’Ivoire. Pollution au ciment à Abidjan : de nombreux cas de maladie et de décès signalés
-
Guinée. Daddis Camara et Toumba Diakité retournent au Tribunal
-
Côte d’Ivoire. Une feuille de route pour améliorer le transport lagunaire
-