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Côte d’Ivoire. Groupe scolaire Jacob William d’Adjamé : Quand l’insécurité oblige élèves et enseignants à abandonner leur école

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Les élèves et leurs enseignants du groupe scolaire Jacob William situé au quartier « Rouge » dans la commune d’Adjamé, vivaient dans une sorte de désordre. Non seulement cet établissement était et demeure encore dans un état de délabrement avancé, mais l'insécurité y était généralisée. Le meurtre de Kouamé Ahou Christelle, 22 ans en juillet 2015 en est une illustration parfaite. Toute chose qui a contraint les responsables de l'éducation à abandonner l'établissement, en délocalisant les salles de classe. Depuis lors, les bâtiments tombent progressivement en ruine.


Délabrement avancé et insécurité grandissante

Un tour dans le groupe scolaire Jacob William le jeudi 22 novembre dernier, nous a permis d’appréhender toute la réalité qui prévaut. Les bâtiments sont visiblement solides. Mais les murs ont perdu de leur éclat. De couleur jaune à l’origine, ils sont aujourd’hui devenus grisâtres. A l'intérieur de certaines salles de classe, c'est la désolation. Les plafonds n'existent plus que de nom. En lieu et place des tables bancs, c'est la poussière qui vous accueille. A cela, s'ajoutent les odeurs d'urines, les tas d'ordures et les eaux stagnantes en temps de pluie.

Dépourvu d'une partie de sa clôture, l'établissement est devenu une véritable passoire. Il n'est pas rare de voir des personnes aux allures suspectes dans les coins de la cour, n'hésitant pas par moments à prendre place sur les terrasses des bâtiments. Ce sont pour la plupart des drogués selon des témoins. Leur présence est source d'insécurité.

Le 25 juillet 2015, Kouamé Ahou Christelle, une jeune fille de 22 ans a été tuée et enterrée derrière la clôture de l'établissement par son petit ami Chérif Mamadou. Arrêté et interrogé par la gendarmerie, ce dernier a reconnu son crime. La victime vivait chez le gardien de l'école, le mari de sa tante. Après ces faits, le gardien inquiet pour sa sécurité a quitté l'établissement avec sa famille. Ces faits imputables au manque de sécurité, ont fortement choqué et apeuré toute la communauté des résidents du quartier, avec en prime les élève, leurs parents et leurs enseignants.

"Conséquence : le personnel a souhaité, en relation avec les parents d'élèves, que si on ne pouvait pas faire la réhabilitation dans un délai raisonnable, au moins pour une question de sécurité, il fallait prendre des mesures pour la délocalisation. Ce qui a été fait", a expliqué Sarr Mass Augustin, directeur régional de l'éducation nationale (Dren) Abidjan 1. Ainsi les élèves et leurs enseignants ont été affectés au groupe scolaire La Bia non loin de leur première école, sous la supervision de l'inspecteur de l'enseignement primaire.

.A la merci des artisans

Après le départ des élèves et des enseignants en 2017, l'on s'attendait à la réhabilitation du groupe scolaire Jacob William. Mais depuis lors, rien n'est fait. "On dit que c'est le BNETD qui va réhabiliter l'école", a confié un parent d'élève que nous avons trouvé dans l'établissement. Mais il n'est pas certain que l'école va toujours porter le nom du groupe scolaire Jacob William. "Les élèves n'ont pas été abandonnés. Ils ont été intégrés", a indiqué l'inspecteur de l'enseignement primaire avant de préciser qu'il ne gère plus ce patrimoine. Pour ce qui concerne la réhabilitation de l'établissement, il ne peut pas donner de précision là-dessus, non plus

Et comme la nature a horreur du vide, l'abandon de l'établissement semble avoir fait le bonheur d’autres entités, malgré les risques d’insécurité qui demeurent. En effet, nous avons constaté lors de notre passage, que des artisans menuisiers, ferronniers, etc, et des commerçants ont occupé une partie de l'établissement. Et une autre partie est transformée en école confessionnelle Franco-arabe. Ce sont trois bâtiments, comportant chacun trois salles de classe, qui ont ainsi été occupés par cette école. Qui est ce qui a autorisé l’installation de tous ces nouveaux occupants des lieux ? A cette question, l'inspecteur nous répond laconiquement et avec un brin de désinvolture, qu'il n'a pas d'information sur la situation actuelle de ce patrimoine de l’Etat. Et que, « c'est là où l'école fonctionne qui l’intéresse ». Pendant ce temps, l’école Jacob William se meurt.

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Diomandé Karamoko





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