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Kibarou

Les collectivités locales ivoiriennes et la conscience écologique

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« Comment produire, construire et développer nos territoires sans détruire ? » : voilà le thème de la troisième édition des journées africaines de l’écologie et des changements climatiques, tenue la semaine dernière à Abidjan, C’est assurément la symbolique d’une interpellation faite aux collectivités locales, quant à leur nécessaire implication active dans le processus de transition écologique. Cela n’est du reste pas une innovation en soi. D’autant plus que moult fois déjà, les municipalités ivoiriennes, ainsi que les conseils généraux d’abord, puis régionaux ensuite, ont été exhortés à s’approprier le concept du développement propre, ou développement durable. Et cela, en vue d’assurer l’épanouissement économique et social et de leurs populations. Malheureusement, c’est bien une infime minorité d’entre elles qui ont voué de l’intérêt, à cette exhortation. C’est que la question de l’écologie, est toujours parue assez abstraite dans la compréhension de nombre de maires et présidents de conseils régionaux.

Il ne pouvait en être autrement, d’autant plus que les uns et les autres n’ont jamais eu une véritable conscience écologique. Laquelle aurait pu leur permettre d’établir une harmonie entre le développement de leurs territoires municipaux, régionaux et la préservation des fragiles équilibres écologiques de ceux –ci. Il aurait donc fallu leur donner l’occasion d’en acquérir, en mettant surtout en exergue, les bienfaits qui en résulteraient au profit de leurs populations. Mais, au lieu d’une telle démarche didactique, l’on s’est souventes fois, contenté ici et là, dans des discours toujours ronflants, de les aiguillonner le plus banalement qu’il soit, à prendre en compte, la protection de leurs écosystèmes, dans les actions de développement qu’ils initient. A ce jour encore, combien de maires et de présidents de conseils régionaux savent s’y prendre réellement ? Certainement très peu, pour ne pas dire aucun. Pourtant, l’Agence Nationale de l’Environnement (ANDE), creuset de compétences variées et avérées , portées sur la résolution de diverses problématiques environnementales, s’était à un moment donné intéressée à la question du développement durable au sein des collectivités locales. Notamment, en leur proposant l’élaboration de plans stratégiques de gestion de l’environnement.

Il s’agissait, sur la base d’une étude de terrain bien menée au sein des communes, d’élaborer un schéma environnemental de celles-ci. De sorte à prévenir tous les risques de perturbations destructions irréversibles ou non, des équilibres naturels des différents écosystèmes du territoire communal. Ainsi, sont identifiées toutes les zones d’une fragilité qui ne saurait résister à tel ou tel investissement, ou aménagement. Tout comme sont répertoriées les zones susceptibles d’accueillir les unités industrielles et autres entreprises de transformation, capables de provoquer de la pollution, néfastes aux populations. Malheureusement, ce sont jusqu’à aujourd’hui, très peu de communes qui ont commandé à l’ANDE, l’élaboration d’un tel schéma. Mais, il convient aussi de savoir quel usage en a fait concrètement, cette minorité de communes qui s’en est dotée ? De multiples formes d’incitation, à la création de forêts communales ont aussi été lancées. Sans qu’aucune mairie et encore moins un conseil régional, ne décide de se doter de ces espaces écologiques. Lesquels, restent pourtant de grands absorbeurs de polluants de l’air et d’efficaces instaurateurs de micro- climats, favorables à l’agriculture. La magnifique forêt communale, dominée par les eucalyptus, que l’on a longtemps admirée au carrefour de l’Hôtel Président de Yamoussoukro, en bordure de la principale voie d’accès dans la ville, n’a inspiré aucun maire, de passage dans la Capitale politique et administrative de la Côte d’Ivoire, à en aménager autant dans sa commune. Et ce, malgré tout ce qu’on en a souvent dit en termes de modèle et d’exemple à imiter. Bien au contraire, la disparition du père fondateur de la Côte d’Ivoire moderne, aura entrainé l’abandon et précipité la dégradation de cette forêt. Il y a eu également des méthodes de gestion des ordures, de transformation de celles-ci en engrais organiques préconisés ici et là, à travers le pays. De même que des technologies de transformation de déchets plastiques et de déchets agricoles, qui auraient pu intéresser nos collectivités.

Au total, il est grand temps que, les responsables des collectivités locales comprennent que les changements climatiques, aux conséquences de plus en plus néfastes et planétaires, n’épargnent pas et n’épargneront point leurs différentes collectivités. Une réalité qui devrait depuis, conduire ces responsables, à accorder une place de choix, à la question de la résilience, de l’adaptation auxdites conséquences, dans les programmes de développement qu’ils conçoivent. La gestion quotidienne des déchets, qui continue de constituer un casse- tête pour tous, dans l’arrière- pays notamment, pourrait par exemple trouver des éléments de solutions dans la pratique de l’économie circulaire, essentiellement portée sur le recyclage. Sujet déterminant, qui justement fera demain mardi, à l’Hôtel du District d’Abidjan, l’objet d’une importante rencontre de promotion et de vulgarisation de ladite économie. Ainsi que des activités par lesquelles elle se définie. Voici une autre opportunité qui s’offre aux responsables des collectivités locales, de prendre des initiatives louables, utiles à la préservation des équilibres écologiques de leurs localités.

Moussa Ben Touré




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