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Politique

L'éditorial de Venance Konan: L’union sacrée

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Cela veut dire que jusqu’en 1947, la colonie de la Côte d’Ivoire allait jusqu’au-delà de Bobo-Dioulasso et l’on parlait alors de Haute Côte d’Ivoire pour désigner cette partie septentrionale du pays et Basse Côte pour désigner ce qui correspond à la Côte d’Ivoire d’aujourd’hui. Pendant quinze ans, nos destins furent confondus et nous fûmes le même peuple. L’habitant de Bobo-Dioulasso qui se rendait à Grand-Bassam ou à Takikro, ou qui s’y installait, n’émigrait pas, mais changeait de lieu de résidence dans son pays. Il en était de même pour le natif de Daoukro ou de Kong qui décidait de s’installer à Banfora ou à Sindou.


Ces destins communs faits et défaits furent l’œuvre du colonisateur qui tenait entre les mains les destinées de nos pays et les façonnait en fonction de ses seuls intérêts. A partir de 1960, la Haute-Volta qui porte aujourd’hui le nom de Burkina Faso et la Côte d’Ivoire furent souverains, ce qui veut dire qu’ils prirent leur destin en main. Ils décidèrent, faute de s’unir de nouveau, de marcher néanmoins ensemble et de regarder dans la même direction.


On ne soulignera jamais assez la force des liens qui unissaient les deux premiers Présidents de la Haute-Volta et de la Côte d’Ivoire, à savoir les feus Maurice Yaméogo et Félix Houphouët-Boigny. Liens dont la force a été conservée par les différents dirigeants des deux pays, malgré des brouilles et des périodes de lecture différente de l’histoire. L’on ne saurait oublier que durant la crise qui secoua la Côte d’Ivoire de 2002 à 2010, le Président du Faso fut chargé d’en trouver la solution, malgré les forts soupçons que certains Ivoiriens nourrissaient envers son pays.


Le Président actuel de la Côte d’Ivoire qui a effectué une partie de ses études secondaires dans l’ancienne Haute-Volta perpétue ces liens de fraternité entre les deux peuples à travers les rencontres annuelles du Traité d’amitié et de coopération (Tac) signé entre nos deux pays.


Nos frères burkinabè sont donc dans nos murs depuis quelques jours et nous leur disons « Akwaba ». Nos maquis sont toujours aussi accueillants et nos « kédjénou » peuvent parfaitement rivaliser avec leurs « poulets télévisés ». Mais après les maquis, les experts des deux pays sont à pied d’œuvre pour peaufiner les textes censés renforcer la coopération entre nos deux pays, en attendant la rencontre entre les ministres et les Chefs d’État.


A notre humble avis, le sujet principal auquel nos deux pays devraient accorder la plus grande attention est celui de la sécurité ou plus précisément celui de la menace djihadiste. Après le Mali et le Niger, les djihadistes ont totalement gangréné le Burkina Faso et s’attaquent désormais à la Côte d’Ivoire. Un foyer djihadiste est en train de s’installer au nord de la Côte d’Ivoire, juste en dessous de la frontière avec le Burkina Faso. Nous n’avons pas d’autre choix que de penser ensemble la stratégie et de combattre ensemble le monstre. Sinon, nous périrons ensemble. A cause des crimes perpétrés par ces hommes sans cœur ni âme, ce sont des milliers de Burkinabè qui ont dû fuir leur pays pour se réfugier chez leurs voisins que sont le Mali, le Niger, la Côte d’Ivoire et le Bénin. Aujourd’hui, plus personne n’a le droit de regarder cette menace comme étant le problème d’un seul pays ou d’un petit groupe de pays.


C’est une menace qui concerne toute l’Afrique de l’Ouest. Ce sont des milliers de personnes qui ont été tuées au Nigeria, le pays le plus puissant d’Afrique de l’Ouest. Les métastases du cancer que constitue Boko Haram vont jusqu’au Cameroun et au Tchad. Rares sont les pays ouest-africains qui n’ont pas encore été touchés directement ou indirectement par le fléau.


Les djihadistes sont en train d’abattre nos pays les uns après les autres. Nous avons toujours considéré l’axe Abidjan-Ouagadougou comme la colonne vertébrale de l’intégration de notre région. Cet axe doit aussi être le pivot de la lutte anti-terroriste dans la région.

Venance Konan




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