« A force de jouer avec le feu, on finit par se brûler les doigts ». Cette assertion illustre parfaitement la condamnation de l’ancien président sud-africain, Jacob Zuma, pour outrage à la Justice. En effet, poursuivi dans plusieurs affaires de détournement et de blanchiment d’argent, l’homme n’a jamais eu le moindre égard pour la Justice de son pays. Il a toujours développé des subterfuges pour refuser de répondre aux multiples convocations des juges. Et c’est le refus de comparaître devant une commission anticorruption, qui lui a valu une condamnation à quinze mois de prison, prononcée par la Cour constitutionnelle. Au regard de son attitude, l’on a envie de dire que ce n’est que justice ! Comment, en effet, un ancien chef d’Etat d’un pays connu pour sa vertu démocratique, peut-il se permettre de ruser autant avec la Justice ? Jacob Zuma apprend à présent à ses dépens que nul n’est au-dessus de la loi. Avec cette condamnation, il doit se rendre à l’évidence que « quand on sème le vent, on récolte la tempête ». L’attitude de Zuma est d’autant plus ubuesque que c’est lui-même qui avait mis en place la Commission d’enquête qui a fini par saisir la Justice contre lui. Preuve, s’il en est, que lui-même ne croyait pas à cette Commission dont la création a pourtant permis de faire baisser la tension qui était montée d’un cran au sein de la population vers la fin de son mandat, à cause des multiples scandales impliquant ses proches. Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette sentence est un signal fort à l’endroit de Zuma. Mais saura-t-il comprendre le message des juges qui l’obligent à se rendre à la police dans un délai de cinq jours ? Rien n’est moins sûr. Car, on le sait, ce dirigeant qui n’a pas su chausser les bottes de Nelson Mandela, bénéficie du soutien des cadres du parti historique l’ANC dont il fut le bras armé.
Il constitue la mauvaise conscience de l’ANC
Et c’est ce soutien inconditionnel qui lui donne des ailes pour narguer la Justice de son pays. En tout cas, depuis qu’il s’est retranché dans sa résidence dorée de Nkandla dans le Kwazulu Natal, ses partisans n’ont cessé de lui apporter leur soutien. A chaque fois que l’épée de Damoclès plane sur la tête de Zuma, ils sont prompts à crier à l’acharnement. Et tant que ce sera ainsi, il faut craindre que Zuma ne paie jamais pour ses nombreuses fautes pour ne pas dire ses nombreux crimes. On est d’autant plus fondé à le penser que son successeur, Cyril Ramaphosa, qui avait promis de nettoyer les écuries d’Augias, n’aura pas fait grand-chose pour aider la Justice à châtier ceux qui se sont rendus coupables de détournements de deniers publics sous le règne de Zuma. Cela dit, la Justice sud-africaine joue sa crédibilité. Car, si Zuma échappe à ses fourches caudines, son image sera ternie. S’il ne se rend pas à la Police dans les cinq prochains jours, il faudra aller le cueillir comme un fruit mûr. C’est d’autant plus nécessaire que le comportement de cet ancien président ne fait honneur ni à lui-même, ni au pays de Mandela encore moins à l’ANC. Jacob Zuma traîne tellement de casseroles qu’il ne doit plus continuer à bénéficier de l’impunité. On pourrait même dire qu’il constitue la mauvaise conscience de l’ANC.
Dabadi ZOUMBARA
-
COMMENTAIRES
PLUS D'ARTICLES
-
Coopération Côte d’Ivoire - Gabon : Le président Nguema était à Attecoubé
-
Côte d’Ivoire. Des récompenses pour les meilleurs apprentis journalistes des écoles
-
Côte d’Ivoire. Développement numérique : « Lancer notre propre satellite » (Kalil Konaté)
-
Côte d’Ivoire. Obsèques de Mamadou Koné : Ouattara rend hommage à un homme d’exception et de valeur
-
Côte d’Ivoire. Derniers hommages au Président Mamadou Koné
-
Yopougon : Un gradé de l’Armée ivoirienne se tire une balle dans la tête
-
Gbagbo et son bilan
-
L’épais nuage entre Ouaga et Paris n’est pas prêt à se dissiper
-
Côte d’Ivoire. Electricité : la deuxième centrale solaire sera implantée dans la région du Tchologo
-
L’Enquête du jeudi . Côte d'Ivoire. Dure, dure, la vie des déguerpis de Gesco
-
La nouvelle ère politique malienne : La presse nationale entre le marteau et l’enclume !
-
Côte d’Ivoire. Attécoubé : On débarrasse les grandes artères des habitations et installations anarchiques
-
Présidentielle au Tchad : Déby-fils en roue libre
-
Côte d'Ivoire. L'Autorité de Régulation du Transport Intérieur renforce ses pouvoirs
-
Côte d’Ivoire. Décès de Mamadou Koné : le maire de Bouaké mobilise ses administrés, pour des obsèques dignes de l’illustre disparu
-
Maison du Mali à Abidjan : Plus de 581 millions FCFA grugés
-
Côte d'Ivoire . Des femmes journalistes partagent leurs expériences avec des étudiantes
-
Révision constitutionnelle :La CEDEAO sur un terrain glissant au Togo
-
A.G du haut conseil des transporteurs : Amadou Koné, veut une plus grande implication des transporteurs dans la modernisation du secteur.
-
Au Tribunal. Pablo pique les “objets abandonnés” des maisons inondées
-
Côte d’Ivoire. Une semaine de dialogue entre la presse et les citoyens
-
RDC : Judith Suminwa veut réduire le train de vie des institutions
-
Côte d’Ivoire. 180 maisons de la cité Caistab de Yopougon menacées de démolition
-
Masa 2024. Une ouverture pleine de promesses
-
Kibarou. Transition énergétique : voilà où ça coince chez nous
-
Au Tribunal . “ J'ai enlevé quelque chose… ” : le demi aveu du réparateur-voleur…
-
Côte d’Ivoire/.Bouaké : Fidèles catholiques et musulmans vibrent au rythme du reggae avec Ismaël Isaac
-
Côte d’Ivoire - France. De nouveaux financements pour les grands projets de la mairie de Bouaké
-
Côte d’Ivoire. Ingénierie du Genre : 313 expert-es constitués en réseau pour “transformer nos institutions” (Pdte Joëlle Kouassi)
-
Le Premier-ministre malien nomme les conditions pour la tenue de l’élection présidentielle
-