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La Côte-d’Ivoire en délestage pour au moins 3 mois (projection optimiste)

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Un déficit de production d’électricité plonge le pays dans le délestage, obligeant la compagnie nationale d’électricité à rationner ménages et sociétés.

Depuis quelques jours, les Ivoiriens souffrent de délestages récurrents dans la fourniture de l’électricité et le font savoir. « C’est dommage qu’un si grand pays comme la Côte d’Ivoire en arrive au point du délestage », se plaint cet internaute sur Twitter. La colère monte, car le fléau de coupure de courant touche toutes les grandes villes du pays, comme la capitale économique, Abidjan, métropole d’environ 5 millions d’habitants. Le patronat, les consommateurs et les syndicalistes sont vent debout alors que le pays se veut un leader régional dans le secteur de l’électricité.

« Ce délestage que vit la Côte d’Ivoire doit être le dernier de son histoire. On ne peut pas être à ce niveau et avoir des problèmes de 1960 encore. Quitte à faire les choses, faisons-les bien. Toute l’attractivité créée ces dernières années, côté business, risque de s’envoler », avertit un usager sur les réseaux sociaux.

« Quand ce n’est pas l’eau, c’est le courant ! » se plaint un habitant de Yamoussoukro. « Ici, à Korhogo [principale ville du nord de la Côte d’Ivoire, NDLR], il n’y a pas un jour sans qu’on assiste à une coupure de courant, mettant en danger nos appareils ménagers », confie un fonctionnaire.

La Côte d’Ivoire, qui connaît une forte embellie économique depuis huit ans, a produit en 2019 plus de 2 229 mégawatts (MW) d’électricité et a exporté en 2020 11 % de sa production d’électricité vers six pays voisins – Ghana, Togo, Bénin, Burkina, Mali et Liberia –, selon le ministère de l’Énergie.

Mauvaise pluviométrie et changement climatique

Concrètement, le bas niveau de l’eau des barrages, dû à la faible pluviométrie et aux changements climatiques qui limitent la production hydroélectrique, et une insuffisance de l’offre de gaz naturel, qui limite la production thermique, sont les principales raisons avancées. « Ces perturbations sont dues essentiellement à la baisse de la production en énergie électrique, en raison du contexte climatique de la saison sèche qui prive la société d’une partie importante de la production de l’énergie hydraulique », a expliqué le chef de la compagnie nationale d’électricité, Ahmadou Bakayoko. À cela sont venues s’ajouter des pannes à la centrale thermique d’Azito d’Abidjan, qui génère le tiers de l’électricité du pays.

La production électrique ivoirienne est assurée essentiellement par sept centrales hydroélectriques et quatre centrales thermiques à hauteur respectivement de 67 % et 33 % pour une puissance totale installée de quelque 2,200 MW.

Graves conséquences pour les ménages et les entreprises

La Confédération des grandes entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI, patronat) a été la première à dénoncer « une crise énergétique », dans un courrier adressé au Premier ministre ivoirien, Patrick Achi.

« Les perturbations sur le réseau électrique et les coupures d’électricité entraînent, sur la période d’avril à août 2021, un déficit de 200 MW », affirme le patron des patrons ivoiriens, Jean-Marie Ackah.


La Compagnie ivoirienne d’électricité, unique distributeur, « veut combler ce déficit, à travers un plan de délestage de 145 grandes entreprises industrielles », sur cinq mois, selon M. Ackah, qui déplore « une situation d’une extrême gravité qui entraînera des conséquences pour l’économie nationale ».

De son côté, Jean-Baptiste Koffi, président de la Confédération des consommateurs de Côte d’Ivoire (COC-CI), s’est élevé contre « des perturbations brusques et inattendues » qui « bouleversent aujourd’hui » la vie des consommateurs. « L’électricité fait de plus en plus défaut, aussi bien sur les lieux de travail que dans les domiciles. La fréquence […] des communiqués d’excuses de la CIE annonçant des travaux en cours ainsi que la mobilisation régulière de ses équipes a achevé de convaincre les consommateurs qui en doutaient encore que le problème est sérieux et dépasse le cadre de la CIE : la Côte d’Ivoire est en délestage », a-t-il affirmé à l’AFP.

Pour lui, « cette situation inadmissible ne saurait perdurer » et il exhorte les autorités à répondre aux « attentes légitimes des consommateurs ». Il dit en outre craindre qu’une « baisse du régime d’activité au niveau industriel n’entraîne inéluctablement une baisse de quantité de produits sur le marché et, par conséquent, un renchérissement des coûts ».

Selon Mamadou Soro, secrétaire général de la centrale syndicale Humanisme, qui dit regrouper 187 organisations syndicales de 23 secteurs d’activité : « Ces coupures affectent gravement le secteur informel qui contribue à plus de 70 % à l’économie nationale. ».

Un retour à la normale dans quatre mois

La conséquence immédiate est le rationnement de la fourniture de l’électricité dans les ménages et les entreprises. « La fourniture d’électricité sera rationnée dès lundi dans les ménages et dans le secteur industriel », a indiqué le directeur général de la Compagnie ivoirienne d’électricité, dans un communiqué. Selon lui, la coupure de la fourniture de l’électricité dans les ménages pourrait aller « jusqu’à six heures par jour ».

« La priorité va être donnée à ce que les coupures se fassent essentiellement dans la journée », a précisé le directeur général, ajoutant que les coupures pourraient se faire dans « les plages horaires de 6 heures à 12 heures, de 12 heures à 18 heures ou de 18 heures à 24 heures ». « Dans le secteur industriel, la CIE a tenu compte des rythmes de production, et, dans le cadre d’un comité de veille mis en place, il a été convenu qu’il y ait des blocs de jours de travail et des blocs où les entreprises ne travailleront pas », a-t-il poursuivi.

Selon les prévisions de la CIE, le pays aura un retour à la normale dans deux mois, au mois de juillet, une période qui coïncide avec la saison des pluies. La société a également annoncé des « travaux urgents » pour renforcer les centrales électriques et augmenter la production de gaz pour le bon fonctionnement des centrales.

L’objectif d’atteindre « une capacité d’environ 4,000 MW » et « un mix énergétique de 42 % d’énergies renouvelables à fin 2030 » est « compromis », note l’experte en énergie Marie-Joscelyne Dosso. La fourniture d’électricité de la Côte d’Ivoire est assurée à hauteur de 75 % par deux centrales thermiques, celles de Ciprel (40 %) et d’Azito (35 %), le reste par des barrages hydroélectriques

Le Point Afrique




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